Les services de renseignement américains ne sont pas les seuls à pratiquer la surveillance du réseau internet en vue de suivre l’activité des internautes comme pourraient le laisser croire certaines actualités comme le cas Snowden. En effet, le gouvernement français avait mis en place, à l’aide de ses services secrets, un programme de surveillance automatisé du réseau internet, d’après des informations de Mediapart. Cette surveillance aurait commencé depuis 2009 avant même le scandale impliquant les services de renseignement américains dans une affaire similaire. Le programme IOL (Interceptions Obligatoires Légales), qui justifiait cette surveillance des internautes par les services de renseignement n’était pas légale selon le site d’information, car au moment des faits, la pratique n’était pas autorisée par la loi française. Le site d’information Mediapart assure qu’il existe des similitudes entre le programme IOL du gouvernement français et celui mis à nu par Edward Snowden en 2013 aux États-Unis. IOL n’est pas pour autant un programme clandestin, souligne le site d’information, même si la méthode utilisée était illégale au moment des faits.
Pour mettre sur pied un tel dispositif d’écoute, les services de renseignement français auraient fait installer des sondes chez certains fournisseurs d’accès internet. Ces sondes permettaient aux services de renseignement de capter de manière automatique tout flux de données transitant sur internet. C’est ce que semble prouver des documents et des témoignages que dit détenir le site d’information Mediapart. Le principe de fonctionnement de ces sondes est l’analyse de manière permanente du trafic sur le réseau. Les données ainsi récupérées sont soumises à la validation du GIC pour que les services gouvernementaux puissent suivre leurs suspects grâce à un identifiant qu’ils auraient renseigné dans leur programme. Même si les sondes mises en place par les services du gouvernement ne permettaient pas de placer sur écoute tout individu, comme ce fut le cas avec le programme d’espionnage américain, elles permettent tout de même de « déterminer les adresses IP » des personnes suivies, de « localiser » avec exactitude « leur lieu de connexion » et « de détourner le trafic associé » vers un centre de surveillance.
La lutte contre le terrorisme a souvent été évoquée par les autorités pour justifier des pratiques que certains citoyens jugent comme étant contraires à la préservation des libertés individuelles. Malgré des plaintes des principaux concernés auprès des autorités, celles-ci préfèrent miser sur des algorithmes permettant de détecter les activités des suspects sur internet plutôt que de miser sur le renseignement humain, d’après le site d’information Mediapart. Concrètement, les services de renseignement comptent sur les interactions de leurs suspects, les sites qui sont visités par ces derniers et les e-mails qu’ils échangent entre eux pour pouvoir les traquer. Cependant, le site d’information relève un point selon lequel la collecte de données de connexion était interdite au regard de la loi antiterroriste du mois de janvier 2006. La pratique n’a été rendue légale qu’en janvier 2015, d’après Mediapart.
Le site d’information déclare que la plupart des fournisseurs d’accès Internet avaient installé les sondes citées plus haut et qui permettaient aux services gouvernementaux de procéder à la surveillance des internautes. Il ajoute que c’est « près de 99 % du trafic résidentiel » qui aurait été concerné par cette surveillance de masse des citoyens. Plusieurs des fournisseurs impliqués dans le programme ont fait appel aux services d’une société qui a une certaine réputation dans la mise en place de tels dispositifs, la société Qosmos. Cette dernière est connue notamment pour avoir fourni des systèmes pareils notamment à la Syrie, déclare le site d’information. Médiapart croit savoir cependant que l’utilisation de ce système est aujourd’hui devenue « obsolète » à cause de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les avancées technologiques permettent aux individus ciblés de contourner facilement le système, mais aussi le nouveau cadre juridique concernant le renseignement permet l’utilisation légale de dispositifs tels que les boites noires.
Source : Mediapart
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Le , par Victor Vincent
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