Le 25 avril 2014, Microsoft achevait le processus de rachat de la division portable de Nokia pour un montant de 5,4 milliards de dollars. Avec ce rachat, Microsoft gardait la main sur la construction du Nokia Lumia, l’étendard des Windows Phone, mais héritait également d’une task force : l’acquisition du constructeur finlandais avait permis au numéro un des systèmes d’exploitation sur ordinateur de bureau d’agrandir son personnel d’environ 32 000 employés, dont une grande partie était en Finlande.
Pourtant, une première vague de licenciement dans le cadre d’une opération de restructuration engendrée par son PDG Satya Nadella va avoir lieu trois mois plus tard : la firme va amorcer le licenciement progressif de près de 18 000 employés dont 12 500 membres du personnel « hérités » après le rachat de Nokia. Une opération quasi inévitable, compte tenu du nombre de postes qui allaient se chevaucher au sein de l’entreprise.
Plus tôt cette semaine, Microsoft a annoncé la suppression de 1850 postes dont 1350 concernent des employés de la Finlande. Microsoft a déclaré que cette restructuration va occasionner des pertes estimées à 950 millions de dollars, dont 200 millions de charges de licenciements. En tout, sur trois ans, Microsoft a ainsi annoncé les licenciements de 27 650 personnes, dont 21 150 impliqués dans les activités mobiles.
Une situation qui met en colère le gouvernement finlandais. Lors d’une séance parlementaire, Jari Lindstrom, le ministre de l’Emploi, a déclaré que « l’entreprise (Microsoft) doit porter une aussi grande responsabilité que possible dans ce qu’ils ont fait en licenciant ces gens ». Il faut rappeler qu’avant 2008 et la venue des écrans tactiles d’Apple et Samsung, lorsque Nokia possédait encore 40 % des parts de l’industrie de téléphonie mobile, il disposait de fortes ressources humaines dans le secteur. Mais, au fil du temps, l’entreprise a dû se résoudre à se séparer de nombreux collaborateurs à cause des nouvelles réalités. La concurrence est telle que les derniers chiffres de Gartner indiquent que les Windows Phone, portés par les Nokia Lumia, n’ont représenté que 0,7 % des téléphones vendus au courant du trimestre précédent.
Le gouvernement explique partiellement la situation de stagnation économique dans laquelle baigne actuellement la Finlande par l’échec de l’ancienne division mobile de Nokia et le manque d’emplois de substitutions pour les personnes qui ont été remerciées. Le gouvernement a déclaré qu’il aura de « sérieuses conversations » avec Microsoft dans l’optique de savoir comment l’entreprise comptait s’y prendre pour aider ceux qu’elle a licenciés à trouver de nouveaux emplois.
Notons tout de même que mercredi dernier, Microsoft a confirmé la vente de ses activités de téléphonie mobile d’entrée de gamme à une filiale du groupe Foxconn, FIH Mobile, ainsi qu’à HMD Global. Il faut préciser que le lancement de l’entreprise HMD Global, basée à Helsinki (Finlande), a eu une certaine visibilité lorsque Nokia a annoncé lui vendre sa marque. Microsoft a précisé que cet accord inclut le transfert de 4500 employés qui pourront rejoindre les rangs de FIH Mobile ou HMD.
Dans son communiqué, Nokia a déclaré « Nokia a annoncé son intention de voir la marque Nokia revenir sur le marché des smartphones et tablettes. Sous une entente stratégique comportant les droits de la marque ainsi que des licences de propriété intellectuelle, Nokia Technologies accordera à HMD global Oy (HMD), une nouvelle entreprise basée en Finlande, une licence générale exclusive pour créer des téléphones mobiles et tablettes portant la marque Nokia durant les dix prochaines années. Sous cet accord, Nokia recevra des royalties de HMD pour la vente de produits mobiles portant la marque Nokia ».
Source : New York Times, Microsoft, Nokia
Le gouvernement finlandais critique Microsoft pour ses licenciements
Après l'annonce de 1350 suppressions d'emplois dont la majorité sont en Finlande
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Le , par Stéphane le calme
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