« Il ne s'agit absolument pas de poser des trappes sur des millions de téléphones à travers le monde » , a-t-il argumenté. « Il s'agit d'un cas d'espèce où il est évident que ces personnes sont coupables. Elles sont mortes, par conséquent leurs droits constitutionnels ne sont pas impliqués. Ceci est un crime majeur qui a vu 14 personnes être tuées. Le téléphone est intact. Tous les éléments sont en faveur du FBI », a-t-il continué.
« Bien qu'Apple a aidé à d'innombrables reprises, ils ont décidé de ne pas le faire cette fois-ci. Mon conseil est qu'ils obtempèrent cette fois et attendent un meilleur cas où les éléments ne seront pas aussi clairement en faveur du FBI ».
Mais Apple a avancé à plusieurs reprises qu'il ne s'agit pas seulement d'un cas qui implique l'iPhone. Apple a estimé que si le FBI obtient gain de cause, rien ne pourrait l'empêcher, lui ou d'autres organismes d'application de la loi, d'exiger d'Apple le développement d'un logiciel pensé pour des besoins de surveillance. Argument qui a été appuyé par le juge fédéral James Orenstein qui estime que cette affaire pourrait créer un précédent pour des cas similaires.
À cet argument, Shamir réagit en avançant que « le FBI demande à Apple de faire quelque chose de très spécifique. Il s'agit ici d'un seul téléphone. Bien sûr que cela peut créer un précédent, je suis bien conscient de ça, mais si vous regardiez attentivement le problème, je pense qu'il s'agit là juste d'aider le FBI sur un cas particulier et un dispositif particulier, chose qu'Apple est en mesure de faire ».
Mais en même temps il blâme l'entreprise pour avoir un système d'exploitation mobile avec une faille qui est susceptible d'être exploitée. Il faut noter que, d'après des sources proches de la société et ce que des experts en sécurité auraient confié à The New York Times, Apple serait en train de travailler pour rendre plus difficile de pirater ses iPhone. Les ingénieurs d’Apple auraient en effet commencé à développer de nouvelles mesures de sécurité qui rendraient impossible pour le gouvernement d’accéder au contenu d’un iPhone verrouillé en utilisant des méthodes similaires à celles qui sont actuellement envisagées par le FBI, notamment :
- contourner ou désactiver la fonction d'effacement automatique qu'elle soit activée ou non ;
- permettre au FBI d'entrer des mots de passe sur le dispositif du terroriste pour des tests électroniques via le port physique du dispositif, le Bluetooth, le Wi-Fi, ou d'autres protocoles disponibles sur le dispositif en question ;
- s'assurer que lorsque le FBI entre des mots de passe sur le dispositif en question, le logiciel tournant sur le dispositif ne rallonge pas à dessein le délai d'attente entre les tentatives au-delà de ce qui est exigé pour le matériel d'Apple.
D’après les experts en sécurité, avec une telle mise à niveau de la sécurité de ses dispositifs, Apple va créer un grand défi technique pour les agences du gouvernement qui devront trouver de nouvelles méthodes si elles veulent accéder au contenu d’un iPhone bloqué à l’avenir.
Ci-dessous la vidéo où Adir Samir avance ses arguments (à partir de 13 minutes 40 secondes)
Source : YouTube