Après examen à l’Assemblée nationale le mercredi dernier, les députés ont approuvé l’idée de mettre en place un organe qui sera chargé de piloter la création d’un système d’exploitation souverain made in France. Par souverain, il faut surtout comprendre que l’OS devra permettre au pays d’avoir plus de contrôle sur ses données et d’être à l’abri de tout espionnage étranger. Autrement dit, un OS axé sur la sécurité pourrait faire l’affaire. Le gouvernement a également exprimé un avis favorable sur la création d’un tel système d’exploitation. Ceci étant, par où devrait-on commencer ? Faut-il partir de zéro en dépit de la multitude d’OS existants ou faut-il partir d’un système existant ? Si oui dans le dernier cas, à partir de quel OS existant faut-il démarrer ? L’OS souverain made in France existe-t-il déjà ? Voici différentes questions que l’on pourrait se poser à présent.
On ne réinvente pas la roue et tous les développeurs le savent. Alors, la première option (partir de zéro), si elle n’est pas exclue, a néanmoins peu de chances d’être bien accueillie. Surtout que le coût de développement serait très élevé en ce qui concerne la durée de développement et les moyens financiers, s’il doit encore être financé par le contribuable.
La deuxième option, partir d’un système existant semble être une meilleure idée que la première, puisqu’elle pourrait engager un coût de développement plus faible. Mais ici encore, il va falloir faire un choix entre différentes distributions Linux par exemple. Le monde Linux serait certainement ravi d’accueillir un OS français, surtout qu’il existe déjà des distributions made in France. On peut citer par exemple Mandriva Linux, développé par la société française Mandriva SA, ou encore Mageia, un fork de Mandriva Linux, qui est développé par l’association française Mageia.Org.
La dernière option (adopter un OS existant) nécessite d’abord de se demander si un OS souverain français tout fait existe déjà. Puisque la sécurité est un critère capital à remplir par cet OS, on pourrait par exemple penser à CLIP OS, un système d’exploitation dit ultrasécurisé. CLIP OS est basé sur Linux et a été développé par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) pour les besoins de l’administration.
Comme décrit par l’ANSSI, ce système « intègre un ensemble de mécanismes de sécurité qui lui confèrent un très haut niveau de résistance aux codes malveillants et qui lui permettent d’assurer la protection d’informations sensibles. » Pour cela, il fournit des « mécanismes de cloisonnement qui rendent possible le traitement simultané, sur le même poste informatique, d’informations publiques d’une part et sensibles d’autre part, au sein de deux environnements logiciels totalement isolés, dans l’objectif d’éliminer les risques de fuite des informations sensibles sur le réseau public. »
Développé depuis 2005, l’objectif de ce projet est de fournir un OS qui met en correspondance les exigences de sécurité avec les fonctionnalités du système d’exploitation. Depuis l'année dernière, le système d'exploitation axé sur la sécurité fait l'objet d'un déploiement plus large chez des partenaires industriels. CLIP a été présenté au Symposium sur la sécurité des technologies de l’information et des communications (SSTIC), en juin dernier. Vous trouverez également plus d’informations sur l’OS sur GitHub.
Source : ANSSI
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Quelle est la meilleure option pour l’OS souverain made in France ? Pourquoi ?
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Faut-il partir d'un système existant ou partir de zéro ?
Le , par Michael Guilloux
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