Pour échanger des informations entre différents appareils, le web compte sur l’Internet Protocol (IP). Les adresses IP représentent pour les dispositifs connectés à Internet ce que représentent les numéros de téléphone pour les téléphones. Elles leur permettent de communiquer avec les sites Web, les services Internet, et d’autres dispositifs. Les adresses IP sont propres à chaque appareil. De ce fait, s’il peut y avoir saturation au niveau des numéros de téléphone avec une croissance démographique, il peut également arriver qu’il n’y ait plus d’adresses IP disponibles. Et c’est un problème auquel nous sommes de plus en plus confrontés.
La version actuelle de l’Internet Protocol (la version la plus utilisée) est l’IPv4. Ce système attribue une série de quatre nombres (chacun allant de 0 à 255) à chaque appareil. Théoriquement, cela limite le nombre d’adresses IP disponibles à seulement 4 milliards. Mais, dans la pratique, il y a une mauvaise allocation qui réduit encore le nombre d’appareils qui peuvent se voir attribuer une adresse de protocole Internet. En effet, certaines adresses ne sont pas assignables à des ordinateurs parce qu'elles sont réservées à des usages particuliers. Par ailleurs, la technique d’assignation aux utilisateurs ne permet pas d’utiliser toutes les adresses possibles en raison de certaines contraintes liées au découpage en sous-réseaux. Dans les débuts de l’Internet où l’on n’a pas anticipé la quantité actuelle de dispositifs qui se connectent au Web, il faut encore noter que certaines entreprises se sont vu attribuer des blocs d’adresses qui dépassaient souvent largement leurs besoins réels. À côté de cette mauvaise assignation, on note la croissance des dispositifs qui ont besoin de se connecter en permanence, ce qui augmente la demande d’adresses IP.
Plusieurs solutions ont été envisagées pour faire face à cette pénurie d’adresses IP. Entre autres, on peut citer l’adressage classless qui a permis une meilleure efficacité dans l’utilisation des adresses IP, ainsi que des politiques d’assignation d’adresses plus contraignantes et qui tiennent compte des besoins réels à court terme. On note aussi l’utilisation des blocs d’adresses qui étaient réservés ; la récupération, sur base volontaire, des blocs attribués généreusement autrefois ; la récupération des blocs assignés autrefois et qui ne sont pas annoncés sur Internet ; une autre initiative permet à de nombreux ordinateurs d’un réseau privé de partager une adresse publique. Mais la solution la plus efficace pour faire face à cet épuisement des adresses IP semble être l’IPv6, la nouvelle version du protocole Internet, qui a été développée pendant les années 1990 pour résoudre cette pénurie. L’IPv6 offre une capacité d’adressage quasi « illimitée » de 128 bits, contrairement aux 32 bits d’IPv4.
Malgré la saturation des plages d’adresses IPv4, l'adoption du nouveau protocole connaît un retard. Toutefois, par rapport au début de l’année 2015, la croissance est remarquable avec un bon de 6 % à 10 %, d’après les statistiques de Google. Il faut avant tout noter que Google recueille ces statistiques sur ses utilisateurs, mais l’omniprésence sur le Web du géant de la recherche en ligne pourrait faire de ces chiffres des indicateurs pertinents. Il faut également signaler que le déploiement du protocole IPv6 n’a franchi le cap de 1 % qu’à partir de 2013.
En mettant le focus sur le taux d’adoption par pays, on peut remarquer que de plus en plus de pays en Europe, en Amérique latine ainsi que le Canada sont passés au vert. Ce qui signifie que l’IPv6 y connaît un déploiement croissant et que désormais les utilisateurs rencontrent rarement des problèmes en se connectant aux sites web qui supportent ce protocole. La Belgique est le pays où l’IPv6 est le plus adopté avec un peu plus de 44 % au 2 janvier 2016. Les États-Unis enregistrent quant à eux un taux d’environ 25 %. Si la France est également passée au vert, le taux d’adoption d’IPv6 dans ce pays est d’environ 6,5 % avec une latence de 10 ms lorsque les utilisateurs essaient de se connecter aux sites qui supportent la nouvelle version de l’IP. En Chine et en Afrique, le déploiement de l’IPv6 est bien loin en dessous des 1 % avec en plus de sérieux problèmes de performance, lorsque les utilisateurs essaient de se connecter aux sites qui sont compatibles avec l’IPv6. Dans la carte ci-dessous, les pays en blanc indiquent un taux d’adoption nul.
À première vue, l’adoption d’IPv6 devrait être bénéfique pour tous. Cela devrait permettre de supporter la croissance de l’Internet et de développer de nouveaux services innovants exploitant la possibilité de connecter beaucoup plus de dispositifs. Toutefois, les chiffres sur son déploiement semblent refléter de nombreux problèmes. Qu’est-ce qui pourrait donc freiner son adoption ?
Source : Google
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Le , par Michael Guilloux
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