Le bon et le mauvais troll
Présentant les deux images ci-dessus, il va expliquer que « quand on pense au mot “troll”, on pense souvent à cette créature à droite. C’est cette bête méchante, qui se tient en embuscade dans les bas-fonds de l’Internet avec sa meute de trolls, qui vient t’attaquer, te met de mauvaise humeur et déteste les autres. Je préfère ce troll à gauche : amical, souriant, avec son air de Till l’Espiègle qui taquine les autres et les transforme en mauvais trolls, sans le devenir lui-même. Il y a donc le troll à gauche et la victime à droite ».
Il faut dire que Neumann a déclaré être lui-même un troll, avançant que, pour lui, « être un troll est une distinction et non une insulte ». Il a d’ailleurs parlé de ces réalisations dans le domaine pour expliquer par la suite que le meilleur moyen de gagner face au troll est de ne pas jouer à leur jeu, la règle traditionnelle « do not feed the troll » (littéralement : « ne nourrissez pas le troll »). L’orateur a également identifié quelques règles qui déclarent comme perdant le gentil troll :
- tu as perdu si tu emploies plus de mots que ton adversaire ;
- tu as perdu si tu dois expliquer ;
- tu as perdu si tu dois te justifier ;
- tu as perdu si tu t’énerves ;
- tu as perdu si tu ne rigoles pas ;
- tu as perdu si tu te prends au sérieux ;
- tu as perdu si tu t'attribues des qualités ;
- tu as perdu si tu menaces les autres.
Combinant son expérience en tant que troll et ses compétences en informatique, Neumann a développé deux outils techniques qui respectent aussi bien l’espièglerie troll que ses principes de modération.
Tout d’abord, il a créé le « hellbanning », une technique de bannissement qu’il explique ainsi : « le troll méchant qui a écrit le commentaire le voit posté sur la page, mais tous les autres visiteurs ne le voient pas. Et c’est comme ça que vous enlevez aux gens ce qu’ils veulent : des réactions. Ils écrivent tous seuls sur leur île déserte, mais n’obtiennent aucune réaction. Psychologiquement, c’est le moyen le plus efficace pour décourager quelqu’un de continuer à poster ».
Il a baptisé sa seconde technique « the troll-throttle » (l’étrangleur à troll, en français). Ici, il s’agit de se servir des captchas : « je me suis demandé : qu’est-ce qui gâche ma bonne humeur quand je veux commenter quelque chose sur Internet ? La réponse était les captchas ». Linus Neumann a donc développé un système qui pousse les personnes qui veulent commenter à remplir un captcha. Une fois le commentaire envoyé, son outil calcule la probabilité que le message soit celui d’un troll. Grâce à cette probabilité, et indépendamment du fait que le captcha ait été bien rempli ou non, le troll se retrouve à devoir remplir un captcha à nouveau, et ce jusqu’à épuisement. Le hacker confie que le record est de quinze tentatives avant abandon.
L’outil étant automatique, toute accusation de censure arbitraire est ainsi évitée tout en générant une grande frustration du côté du troll.
Source : Rue89
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Voir aussi :
Le troll originel