Mise à jour du 12 / 09 / 2015 : La France n'interdira pas le Wi-Fi public et Tor
Selon Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique : « le Premier ministre a confirmé ce matin que l'interdiction du Wi-Fi public ou de Tor n'est pas une piste envisagée par le gouvernement ». Il faut préciser que cette confirmation a eu lieu durant un conseil des ministres.
Une déclaration qui apporte une réponse aux pistes envisagées par les forces de l’ordre selon des documents que le quotidien Le Monde aurait consultés et qui font état de certaines mesures proposées relatives au protocole d’état d’urgence mis en place.
Source : twitter Axelle Lemaire
Selon Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique : « le Premier ministre a confirmé ce matin que l'interdiction du Wi-Fi public ou de Tor n'est pas une piste envisagée par le gouvernement ». Il faut préciser que cette confirmation a eu lieu durant un conseil des ministres.
Une déclaration qui apporte une réponse aux pistes envisagées par les forces de l’ordre selon des documents que le quotidien Le Monde aurait consultés et qui font état de certaines mesures proposées relatives au protocole d’état d’urgence mis en place.
Source : twitter Axelle Lemaire
C’est dans le cadre de deux projets de loi, dont l’un est relatif au protocole d’état d’urgence mis en place et l’autre relatif aux lois antiterroristes, que les autorités ont émis ces propositions. Les forces de l’ordre voudraient entre autres :
« Prévoir la possibilité de placer en rétention administrative de sûreté des personnes visées par une fiche S en période d’état d’urgence ». Le quotidien explique que ces types de fiches sont des documents de suivi des personnes soupçonnées de pouvoir porter atteinte à la sûreté de l’État. Elles concernent à priori 20 000 personnes, dont 10 500 islamistes et comportent quinze niveaux de dangerosité ;
« Interdire les connexions Wi-Fi libres et partagées », mais également fermer toutes les connexions Wi-Fi publiques pendant l’état d’urgence, « sous peine de sanctions pénales ». Le but de la manœuvre est, selon le document, de simplifier le travail de la police lorsqu’il s’agit de suivre la trace d’un internaute, en évitant que ce dernier utilise des connexions partagées. L’usage de réseaux Wi-Fi publics aurait en effet pour conséquence de brouiller les pistes ;
« Interdire et bloquer les communications des réseaux TOR en France ». Une mesure qui a déjà été au centre de la controverse dans plusieurs pays. Au Japon par exemple, en début 2013, un dénommé Demon Killer avait pris le contrôle de quatre ordinateurs et y avait diffusé des messages haineux. Les propriétaires avaient alors été arrêtés à tort, puis relaxés après moult excuses. Suite à une investigation menée par les autorités, celles-ci avaient vite fait de conclure que le pirate avait utilisé Tor pour commettre ses délits. Raison pour laquelle la NPA (National Police Agency), qui est l’équivalent du FBI au Japon, cherche à prévenir la répétition de piratages effectués via des ordinateurs utilisant le système et prévoit dans un rapport de demander aux opérateurs de l'archipel de bloquer le trafic passant par le routage en oignon de Tor. La Suède et la Russie ont également demandé l’interdiction du réseau Tor sur leur territoire ;
« Identifier les applications de VoIP et obliger les éditeurs à communiquer aux forces de sécurité les clefs de chiffrement ». En France, l’article 30 de la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) affirme depuis 2004 que « l’utilisation des moyens de cryptologie est libre ». En clair, il n’existe aucune obligation de permettre l’écoute en clair des communications, exception faite des opérateurs de communication électroniques déclarés comme tels. Aussi, si une telle mesure se voyait adoptée, elle emboiterait le pas à une disposition similaire en Angleterre le mois passé ; le gouvernement a précisé que les entreprises devaient être en mesure de déchiffrer les données « cibles » en cas de besoin et d’y donner un accès. Faisant référence à ISIS, les politiciens ont souligné que WhatsApp avait été utilisé pour coordonner des attaques terroristes, érigeant cet exemple en illustration de raisons pouvant justifier que l'accès aux données chiffrées puisse être requis. « Il est absolument essentiel que ces entreprises, qui comprennent et appuient ces piles technologiques, soient en mesure de déchiffrer une information et de la transmettre aux forces de l’ordre in extremis », a insisté Baroness Shields, la ministre de la Sûreté et de la Sécurité internet.
Des propositions qui devraient être présentées en début d’année prochaine par la Direction générale de la police nationale.
Source : Le Monde
Voir aussi :
Angleterre : une proposition de loi prévoit d'interdire aux entreprises internet d'offrir le chiffrement de bout en bout à leurs utilisateurs
Tor : le « routage en oignon » n'est plus la bienvenue au Japon, la police enjoint aux FAI de le bloquer