« L’environnement législatif est très hostile aujourd’hui », aurait expliqué Robert S. Litt, avocat au Bureau du Directeur du Renseignement des États-Unis, dans un mail à ses collègues. Mais, « il pourrait se produire une attaque terroriste ou un évènement criminel, où l'on pourra se rendre compte que le chiffrement fort a entravé l’application de la loi », a-t-il ajouté. Sa déclaration faisait suite à la défaite des services de renseignements états-uniens dans la bataille autour de la loi sur le chiffrement des portes dérobées.
Monsieur Robert S. Litt mettait en avant la nécessité de disposer de moyens efficaces et facilités pour surveiller les communications afin de garantir la sécurité nationale. Pour lui, surveiller les communications pourrait en effet permettre de prévenir des actes criminels et des attaques terroristes.
Les services du renseignement aux États-Unis attendaient donc qu’une attaque terroriste se produise dans le pays pour que les autorités puissent reconsidérer l’utilité des portes dérobées et de la surveillance. Mais seulement deux mois après leur défaite, la question de surveillance semble commencer à refaire surface aux États-Unis avec les récentes attaques en France.
Comme nous le savons tous, la France est en deuil depuis le vendredi 13 novembre alors que des attaques terroristes à Paris ont fait plus de 100 morts. Très vite sur le web américain, les partisans des portes dérobées ont commencé à blâmer Edward Snowden et remettre en cause le chiffrement fort, comme pour faire un clin d’œil aux autorités américaines sur les dangers de faire obstacle à la surveillance de masse. Ils estiment en effet que les terroristes auraient lu les documents de Snowden pour savoir quels moyens de communication utiliser ou ne pas utiliser. Les révélations d’Edward Snowden auraient également entraîné la propagation des outils de chiffrement, qui rendent plus difficiles pour les agents fédéraux d’intercepter les communications.
Dans cette vague d’accusations portées contre Snowden et le chiffrement, on trouve des microbillets sur Twitter de Dana Perino, l’ancienne secrétaire de presse du président américain George W. Bush et son collègue Greg Gutfeld de Fox News. Dana se contente de mentionner le nom de Snowden dans son microbillet sans être très explicite sur le lien avec les attaques de Paris. Quant à son collègue, il n’hésite pas à écrire que l’attaque aurait été « facilitée par des dénonciateurs qui ont divulgué ce que la NSA ne peut pas pénétrer ».
« Les terroristes ont lu Snowden. Ils savent qu’ils ne doivent pas utiliser leurs téléphones. Nous ne pouvons pas prédire quoi que ce soit maintenant... », a commenté un expert de CNN, spécialiste des questions de la terreur. D’autres encore rapportent que les attaques à Paris seraient imputables au chiffrement.
Si ces accusations ne sont basées sur aucune déclaration officielle, dans un article du New York Times, le média américain vient encore les renforcer, en se référant à des déclarations venant des responsables européens. En effet, le média laisse croire que les terroristes auraient eu recours à des technologies de chiffrement pour planifier discrètement leurs attaques. « Les attaquants sont soupçonnés d’avoir communiqué en utilisant de la technologie de chiffrement, selon des responsables européens qui avaient été informés de l’enquête, mais ils ne sont pas autorisés à parler publiquement. », a rapporté The New York Times.
Sources : The Daily Dot, The New York Times, techdirt
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Attaques à Paris : les partisans de la surveillance blâment Snowden et le chiffrement
Attaques à Paris : les partisans de la surveillance blâment Snowden et le chiffrement
Le , par Michael Guilloux
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