Si la désignation open source s’applique aux logiciels dont la licence respecte les critères tels que définis par l’Open Source Initiative (par exemple la possibilité de libre redistribution, d’accès au code source voire même de création de travaux dérivés), nombreux sont ceux pour qui open source rime avec gratuité. Il n’en est rien. En réalité, il est possible de développer un modèle économique autour de l’open source.
Au vu du grand nombre de modèles économiques qui ont été développés autour de l’open source, un blogueur s’est intéressé à ceux qui semblaient avoir le plus portés de fruits en permettant à des entreprises d’atteindre des sommes astronomiques (ce qui implique que certains modèles qui peuvent marcher avec des entreprises de plus petites tailles sont exclus d’office – dons, subventions, publicité, etc. -). Voici les six modèles économiques open source qui ont permis à des entreprises d’atteindre le milliard de dollars ou qui sont susceptibles de le faire durant la prochaine décennie.
Support et Services :
Aussi connu comme étant le « modèle économique de Red Hat », il est basé autour de la fourniture de services pour les utilisateurs du produit open source. Typiquement, cela inclut les contrats de support, de formation et de certification, de conseil et le travail de personnalisation.
Comme illustration à ce type modèle économique figurent des fournisseurs comme RedHat et Hortonworks.
Malgré le fait qu’il soit l’un des premiers modèles économiques open-source, il doit désormais faire face à de faibles marges mais également à des problèmes liés à la compétitivité. Bien qu’une entreprise qui crée un projet open source possède certains avantages compétitifs lors de la vente de services (le client a un accès direct aux ingénieurs et aux gestionnaires produit, à la marque, etc.), il y a encore des risques conséquent que la concurrence sous-évalue les prix parce qu’elle n’a pas eu à payer les frais de développement produit.
La plupart des entreprises open source offrent un certain niveau de services, bien que de plus en plus de startups attendent maintenant d’avoir atteint un certain niveau de maturité avant de concevoir des services (de consultation) importants. Ces startups ont plutôt tendance à offrir des services limités à des domaines spécifiques qui ont une valeur ajoutée supplémentaire au produit (formation des fournisseurs tiers, support et corrections de bogues).
Le modèle économique de l’hébergement :
Le modèle économique de l’hébergement consiste en ce qu’un vendeur fournisse une version hébergée du produit open source. Ces entreprises ont tendance à devenir en grande partie des modèles orientés SaaS (comme WordPress ou Odoo) ou IaaP (comme Joyent ou Heroku). Dans de nombreux cas, ils sont combinés au modèle « valeur ajoutée SaaS ». Les offres propriétaires quant à elles sont combinées avec un service d’hébergement afin d’établir une barrière défensive face à la compétition qui propose des services d’hébergement équivalent à moindre coût.
Le modèle économique open-core :
Ici, la partie principale du produit est open source mais le fournisseur offre une version améliorée comme un logiciel commercial propriétaire. Typiquement, il suffit d’avoir un « noyau » du produit en open source et une version « entreprise » qui embarque des fonctionnalités (comme l’analyse, la sécurité, l’audit, etc.) qui sont susceptibles d’être requises par les clients finaux. Parmi les fournisseurs qui se servent de ce modèle figure Cloudera, SugarCRM et MongoDB.
Dans certains cas, le fournisseur va offrir ces fonctionnalités comme produits complémentaires plutôt que comme un remplacement du produit principal (ElasticSearch par exemple).
Ce modèle économique est semblable à celui qu’utilisent les fournisseurs traditionnels de logiciels propriétaires. Cependant, il pourrait y avoir un conflit d’intérêt lorsqu’un fournisseur décide de déplacer une fonctionnalité qui se trouve dans le produit « noyau » pour le mettre dans la version entreprise. Cela pourrait alimenter du ressentiment parmi les utilisateurs de la première version. Il y a également un risque que des tierces parties développent des alternatives open-source à ces améliorations.
Valeur ajoutée SaaS :
Ce modèle est semblable au modèle économique open-core à une différence près ; le logiciel propriétaire est fourni comme un service SaaS. Ce modèle s’avère particulièrement efficace lorsque le service SaaS a un « effet réseau » car il peut permettre de bâtir une défense solide face aux nouveaux fournisseurs qui entrent dans le marché. Parmi les vendeurs qui ont emprunté ce chemin figure GitHub.
Le modèle économique du marché :
Ici, le fournisseur crée une plateforme pour les produits et services commerciaux qui se rapportent aux produits open source. La plateforme encaisse alors une commission sur les transactions. L’une des utilisations les plus réussies de ce modèle économique est probablement Google avec son Play Store mais d’autres fournisseurs se sont également distingués comme Themeforest (qui propose des thèmes pour des systèmes CMS open source) ou encore OpenX (qui propose une intégration de publicité dans leur serveur open source d’annonce).
La double licence :
Ce modèle économique décrit des fournisseurs qui placent des projets open source sous une nouvelle licence commerciale propriétaire gratuitement. A un moment, ce modèle était considéré comme étant « le futur des entreprises open source ». D’ailleurs Gartner avait supposé le 8 décembre 2009 que « d’ici 2012, au moins 70% des recettes provenant des OSS commerciaux seront issues des fournisseurs qui ont orientés leurs projets vers le modèle économique de la double licence », même si aujourd’hui ce modèle est largement considéré comme étant mort.
Historiquement, il y a eu deux facteurs principaux qui ont contribué à la perte de ce modèle : d’une part, la domination des licences open source à utilisation restrictive qui limitaient l’intégration commerciale, d’autre part les entreprises qui étaient mal à l’aise à l’idée d’utiliser des logiciels open source.
Cependant, la plupart des projets open source modernes privilégient désormais des licences de style Apache ou MIT qui se trouvent beaucoup moins restrictives. De plus, aujourd’hui, les logiciels open source sont devenus un courant de plus en plus acceptés dans les entreprises.
Quelques entreprises comme MongoDB proposent encore des doubles licences, mais ces offres sont généralement perçues comme étant un service pour aider les consommateurs qui aurait été incapables d’utiliser le produit autrement que comme un flux de revenus de base.
Source : blog Imran Ghory, blog Gartner
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Pouvez vous proposer un modèle économique open source qui, selon vous, marche / a marché ?
Pouvez vous également identifier ses forces et ses manquements ?
Voir Aussi
le Forum Logiciels Libres et Open Source
la Rubrique Logiciels Libres et Open Source (Tutoriels, FAQ, etc.)
Quels sont les modèles économiques open source qui fonctionnent le mieux ?
Un blogueur en propose quelques-uns
Quels sont les modèles économiques open source qui fonctionnent le mieux ?
Un blogueur en propose quelques-uns
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !