L’Europe veut en finir avec les pratiques des géants de l’IT visant à décider souverainement du contenu que les individus peuvent voir en ligne, en fonction de leur emplacement géographique. Il s’agit de ce qui est connu sous le nom de géo-blocage.
« Le géo-blocage empêche les consommateurs d'accéder à certains sites Web sur la base de leurs détails de nationalité, de résidence ou de cartes de crédit, » a dit Margrethe Vestager - commissaire européen de la concurrence - lors d’un communiqué de presse en Mars dernier. « Pour ma part, je ne comprends pas pourquoi je peux regarder mes chaînes danoises préférées sur ma tablette à Copenhague - un service que j'ai payé - mais je ne le peux pas lorsque je suis à Bruxelles ». A-t-elle ajouté.
Vestager et les autres responsables de l’Union de l’Européenne considèrent le géo-blocage comme un obstacle à la croissance de l’emploi en Europe. Le géo-blocage empêche également les entreprises européennes d’être plus compétitives avec les entreprises IT américaines ; ces dernières étant soupçonnées d’avoir recours à cette pratique pour favoriser leurs activités commerciales en ligne.
Le géo-blocage crée des barrières entre les consommateurs et les services, que la Commission Européenne (CE) compte faire tomber à travers le Marché Numérique Unique. Dans son plan d’action, la CE a annoncé qu’elle va élaborer un ensemble de règles autour de la visualisation du contenu numérique à travers le continent. L’idée est de faire en sorte que les services en ligne soient disponibles à travers l’Europe avec le même contenu dans chaque pays.
Son combat contre le géo-blocage entre dans le cadre de sa stratégie pour le Marché Numérique Unique en Europe, déclinée en 16 axes.
Entre autres objectifs à atteindre pour assurer les libertés du marché dans le domaine de l’e-commerce, la CE a annoncé hier qu’elle va élaborer des règles pour faciliter le commerce numérique transfrontalier. La commission envisage également des enquêtes antitrust dans le secteur de l’e-commerce dans l’UE. Les géants de l’e-commerce tels que Netflix et Amazon sont directement visés.
La stratégie prévoit encore « une refonte ambitieuse » de la réglementation des télécommunications au sein de l'UE et une révision du cadre des médias audiovisuels pour l’adapter aux exigences du 21è siècle, « en mettant l'accent sur les rôles des différents acteurs du marché dans la promotion des œuvres européennes. » Indique un communiqué de presse de la CE.
La Commission envisage aussi de renforcer la confiance et la sécurité dans les services numériques, pour assurer un bon traitement des données personnelles. Elle compte également s’associer avec l’industrie sur la cyber-sécurité pour trouver des solutions pour la sécurité des réseaux en ligne.
La stratégie pour le Marché Numérique Unique pour l’Europe décrit bien d’autres objectifs que la commission espère atteindre avant la fin de l’année prochaine. La CE est convaincue que sa stratégie, qui n’est qu’un début, pourra permettre de rétablir les libertés de l’e-commerce et stimuler la croissance et l’emploi en Europe.
« Notre stratégie est un programme ambitieux et nécessaire d'initiatives qui ciblent les domaines où l'UE peut faire une réelle différence. Elles préparent l'Europe à récolter les avantages d'un avenir numérique. Elles donneront aux personnes et entreprises les libertés en ligne pour bénéficier pleinement du grand marché intérieur de l'Europe. Les initiatives sont inter-liées et se renforcent mutuellement. Elles doivent être livrées rapidement pour mieux vous aider à créer des emplois et de la croissance. » A déclaré Andrus Ansip, vice-président pour le Marché Numérique Unique. « La stratégie est notre point de départ, pas la ligne finale. » A-t-il ajouté.
Source : Communiqué de presse de la Commission Européenne
Et vous ?
Que pensez-vous des initiatives de la Commission Européenne ?
L'Europe veut mettre fin au géo-blocage en ligne
Avec sa stratégie pour garantir les libertés dans le marché numérique
L'Europe veut mettre fin au géo-blocage en ligne
Avec sa stratégie pour garantir les libertés dans le marché numérique
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !