Les soupçons de longue date portés sur la Chine par rapport à certaines activités de piratage hautement sophistiqué viennent finalement d'être confirmés. Le pays a en effet admis l'existence d'unités spéciales dédiées à la guerre sur les réseaux informatiques.
Depuis plusieurs années, l'Oncle Sam a accusé la Chine d'être à l'origine de certains exploits de piratage, qui visaient en particulier le vol de secrets commerciaux de sociétés américaines. Les données volées auraient ensuite été communiquées aux entreprises chinoises pour leur donner un coup de pouce sur le marché mondial.
Ces suspicions ont longtemps été source de tension entre les deux pays, mais en aucun moment, les responsables chinois n'avaient reconnu de telles allégations.
L'an dernier, les États-Unis ont même accusé cinq ressortissants chinois d'être des « pirates militaires » cherchant à infiltrer les réseaux des entreprises américaines pour voler des données sensibles. Des enquêtes menées par les USA ont permis d'établir des liens entre ces personnes et une unité de l'armée chinoise, mais Pékin a encore nié son implication en décrivant les accusations comme « sans fondement ».
Au-delà des vols de secrets commerciaux, la Chine a été également suspectée d'être dotée de capacité d'endommager des infrastructures essentielles, tels que les réseaux électriques et des pipelines de gaz, via des cyberattaques. Jusqu'à présent, les autorités ont toujours rejeté toute implication dans ces opérations.
Avec la « légitimation » croissante des cyberattaques et des activités d'espionnage, Pékin a enfin admis dans un document officiel, qu'il aurait des unités spéciales pour mener des cyberguerres. L'état chinois aurait en effet un certain nombre d'unités spécialisées dans différents domaines.
Les stratégies de guerre numérique de la Chine ont été exposées dans la dernière édition de la publication « The Science of Military Strategy », produite par le People's Liberation Army (PLA) de la Chine, « une fois par génération » - l'édition précédente datant de 1993. « C'est la première fois que nous voyons une reconnaissance explicite de l'existence de forces secrètes de cyberguerre de la Chine par la partie chinoise » dit Joe McReynolds, qui fait des recherches sur la stratégie, la doctrine et les capacités de guerre de réseaux du pays, au Center for Intelligence Research and Analysis des USA.
Les unités spéciales de piratage de la Chine seraient composées à la fois de militaires et de civils. Joe McReynolds explique que la Chine les a divisées en trois sections.
Une unité, appelée « forces militaires spécialisées dans la guerre des réseaux, » se concentre sur la réalisation de cyberattaques de réseau et la défense contre les attaques adverses. Ce groupe est entièrement composé d'unités militaires opérationnelles.
Le deuxième groupe, quant à lui, comprend des équipes de spécialistes dans les organisations civiles qui « ont été autorisées par l'armée à mener des opérations de guerre de réseau ». On y trouve des civils du Ministère de la Sécurité d'Etat ou MSS - l'équivalent chinois de la CIA - et le ministère de la Sécurité publique, qui joue le rôle du FBI.
La dernière unité de pirates est constituée des « entités externes au gouvernement » qui peuvent aussi être organisées et mobilisées pour les opérations de guerre sur les réseaux, a déclaré McReynolds.
Si vous vous demandez laquelle de ces unités est spécialisée dans le vol de secrets commerciaux, McReynolds affirme qu'elles ont toutes cette mission commune.
Si jusqu'à présent, il y a eu de sérieux doutes sur les dénégations de la Chine sur ses activités de piratage, avec ces révélations, le pays reconnaît implicitement que les accusations portées contre lui sont bien fondées.
Source : The Daily Beast
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Chargées de voler les secrets commerciaux au profit des entreprises locales
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Le , par Michael Guilloux
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