Le gouvernement chinois a annoncé qu’il compte prendre de nouvelles mesures en matière de cybersécurité qui requièrent que les entreprises technologiques lui remettent leurs clés de chiffrement et code source mais installent également des portes dérobées pour simplifier la mise en place d’opérations de surveillance. La proposition de loi, qui a été présentée fin 2014 et a déjà subi une première révision, est actuellement examinée au sein du parlement. Elle est susceptible d’être adoptée dans les semaines à venir.
Le texte initial a été publié l’année dernière par le Congrès National du Peuple (CNP), le plus haut organe de pouvoir d’Etat en Chine. Il exigeait des entreprises qu’elles gardent également ses serveurs et ses données utilisateurs en Chine, autorisant aux forces de l’ordre l’enregistrement des communications ainsi que la censure de contenu internet qui pouvait être liés au terrorisme.
D’ailleurs, en fin janvier, le gouvernement a adopté de nouvelles mesures pour les entreprises fournissant du matériel informatique aux banques locales : elles se voyaient contraintes de transmettre des codes source des logiciels employés, firmware compris, d’accepter des audits et de mettre sur pied des centres de R&D dans le pays. Des mesures qui avaient valu un appel à « un dialogue et une discussion urgente » de la part de la chambre de commerce américaine à la Chine.
C’est dans un entretien avec le quotidien Reuters qui a eu lieu ce lundi que le président américain Barack Obama explique avoir déjà échangé sur le sujet avec son homologue chinois Xi Jinping. « C’est un sujet que j’ai déjà abordé directement avec le président Xi » a-t-il confirmé avant de déclarer que « nous avons été très clair avec eux en leur faisant comprendre que c’est quelque chose qu’ils seront amenés à changer s’ils veulent faire des affaires avec les Etats-Unis ».
Sauf que dans la pratique, il faut bien s’avouer qu’il est difficile de renoncer à la manne chinoise qui représente un important marché de consommation, une économie en plein essor mais également des rendements financiers aux potentiels considérables. Plusieurs grandes puissances l’ont bien compris et font la cour à la Chine, alors il serait difficile de ne plus faire des affaires avec elle.
Ces lois « vont essentiellement obliger les entreprises étrangères, y compris les entreprises américaines, à remettre au gouvernement chinois des mécanismes qui vont leur permettre d’espionner et de garder une trace de tous les utilisateurs du service », a déclaré le président américain avant d’avancer que « comme vous pouvez vous en douter, les entreprises technologiques ne seront pas prêtes à le faire ».
Il faut dire que tandis que le gouvernement chinois peut voir en ces mesures des outils vitaux pour protéger l’Etat mais également les secrets industriels, les entreprises occidentales quant à elles y voient des exigences difficilement admissibles dans la mesure où toute collaboration à ce niveau avec les autorités chinoises pourrait effriter la confiance des clients d’autres pays, confiance qu’elles ont déjà du mal à regagner dans cette ère post-Snowden.
Pour Barack Obama, « ce genre de pratique restrictives pourraient ironiquement faire du tort à l’économie chinoise sur le long terme parce que je ne pense pas qu’une entreprise américaine ou européenne, toute multinationale pourrait s’en sortir en donnant accès à de gros volume de données, de données personnelles, à un gouvernement ».
Rappelons qu’au nom de l’espionnage US, la Chine a rajouté des produits de grandes enseignes technologiques américaines comme Apple, Cisco et Intel aux côtés de certains noms de produits Microsoft dans sa liste de produits interdits des achats de son administration.
Source : Reuters
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Dans ses nouvelles mesures en matière de cybersécurité
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Le , par Stéphane le calme
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