Microsoft avait créé la surprise en dévoilant un nouveau navigateur développé sur des bases nouvelles, qui devrait remplacer progressivement Internet Explorer.
Connu sous le nom de code de Spartan, ce navigateur conçu pour le Web moderne, devrait fournir une expérience de navigation fluide et cohérente sur une multitude d’appareils, dont les PC, les smartphones et les tablettes.
Spartan est un navigateur développé autour de la « fiabilité, l’accessibilité et l’interopérabilité. », qui embarque de nouveaux moteurs de rendu Web et JavaScript qui ont été allégés.
Pourquoi une telle rupture avec son historique navigateur Internet Explorer ? Pourquoi Microsoft n’a pas adopté le moteur HTML open source Webkit qui domine largement l’écosystème ? L’équipe responsable du développement de Spartan vient de publier un billet sur le blog Internet Explorer, qui explique les raisons de ce choix stratégique.
Afin de redorer l’image d’Internet Explorer en ce qui concerne le support des standards du Web, Microsoft a, depuis 2009, apporté un lot de nouveautés au navigateur afin de moderniser celui-ci. La firme a effectué des tests de compatibilité pour 9000 sites Web populaires (sur près de 4 milliards de sites Web disponibles à travers le monde), qui représentent environ 88% du trafic mondial. En procédant ainsi, la firme était persuadée d’offrir une expérience correcte pour les utilisateurs d’IE.
Cependant, elle a enregistré des plaintes d’internautes rapportant des bugs d'affichage pour certains sites Web ne figurant pas dans cette liste. Avec un navigateur qui a évolué en traînant des éléments hérités depuis pratiquement 20 ans, il est devenu difficile pour Microsoft d’assurer la rétrocompatibilité, tout en offrant une prise en charge des standards modernes (dont le HTML5) et une interopérabilité avec les autres navigateurs.
D’après Charles Morris, Program Manager Lead du projet Spartan, il était temps de rompre avec le passé. Et cette rupture était synonyme d’adopter un nouveau moteur de rendu Web, sans les 20 années de l’héritage d’Internet Explorer. C’est ainsi qu’est né le moteur de rendu de Spartan. Un navigateur développé pour faire « fonctionner le Web » et « conduire l’interopérabilité dans le monde réel entre les navigateurs. »
Pour atteindre un tel objectif, l’utilisation d’un moteur open source existant comme Webkit aurait été une solution simple. « Bien qu’il y’a certains avantages, après enquêtes, ce n’était pas sur la bonne voie à suivre », explique Charles Morris, qui révèle deux raisons principales qui ont poussé Microsoft a écarté la piste Webkit : maintenir la diversité du Web et réduire les coûts, car l’adoption de Webkit, aurait été plus longue que de développer un moteur en partant de ce qui avait déjà été fait.
C’est alors qu’a vu le jour un fork de MSHTML.dll, dont Microsoft s’est ensuite rapidement éloigné. Toutefois, ce socle lui permettait de bénéficier des investissements majeurs dans le sous-système, tout en se débarrassant de certains comportements hérités d’Internet Explorer.
Microsoft a également opté pour un nouvel agent utilisateur (agent user), pour s’assurer qu’aucun code spécifique à Internet Explorer ne soit envoyé par des sites. Cela impliquait par la même occasion un trax de compatibilité faible au début.
De plus, la firme a revu la façon de corriger les problèmes. Ce ne sera plus aux éditeurs de modifier le code de leur site pour prendre en charge le navigateur comme c’était le cas avec IE, mais à Microsoft de fixer les « patterns ». Pour se faire, elle procède à une analyse quotidienne de milliards d’URL explorées par Bing. Cela a permis de fixer plus de 3 000 bogues et ajouter le support de plus de 40 normes à Spartan.
Spartan représente l’avenir du Web pour Microsoft. Internet Explorer ne figure plus dans les plans de la firme. Toutefois, afin d’assurer la rétrocompatibilité, Internet Explorer sera présent aux côtés de Spartan dans Windows 10 et exploitera également le nouveau moteur de rendu.
Source : MSDN
Spartan : Microsoft veut rompre avec le passé et briser la monoculture de WebKit
Spartan : Microsoft veut rompre avec le passé et briser la monoculture de WebKit
Le , par Hinault Romaric
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !