Le projet « Do Not Track » en cours de standardisation par le W3C (World Wide Web Consortium) se dirige inéluctable vers un échec. D’après des informations relayées par le New York Times, un système basé sur un mécanisme de deux poids, deux mesures ne feraient pas l’unanimité au sein des acteurs du Web.
Le projet « Do Not Track » revient au-devant de la scène, après une longue période sans pratiquement aucune information sur ce nouveau système qui devrait permettre aux internautes d’être à l’abri du traçage de leurs activités par les annonceurs.
Présenté, en janvier 2011 par la fondation Mozilla, Do Not Track est une mesure de sécurisation de la vie privée des internautes qui envoie via HTTP une entête particulière aux annonceurs, informant ceux-ci que l’utilisateur ne souhaite pas que son activité en ligne soit tracée pour de la publicité ciblée. Trois « états » sont possibles : « je ne veux pas être tracé », « j’accepte d’être tracé », et « je n’ai pas de préférence ».
Do Not Track est implémenté dans les navigateurs récents, dont Internet Explorer, Chrome ou encore Firefox. Cependant, pour que le système marche, les annonceurs doivent coopérer et accepter de respecter l’information qui est transmise dans les entêtes HTTP.
Jusqu’ici, les annonceurs se sont montrés réticents à l’adoption de cette fonctionnalité, y compris Yahoo et Google. Yahoo, par exemple, s’était illustrée en annonçant officiellement qu’elle n’allait pas considérer les informations transmises dans l’entente Do Not Track.
Face à ces impasses, des entreprises du Web se sont réunies sous la houlette du W3C pour mettre au point un standard qui sera respecté par tous. Parmi ces entreprises, on retrouve des géants du Web tels qu’Adobe, Apple, Facebook, Google ou encore Yahoo.
Selon le New York Times, ces entreprises auraient proposé un nouveau mécanisme, permettant à celles-ci de passer outre Do Not Track. Elles proposent un système mettant en œuvre deux traitements, en fonction de « la relation que l’utilisateur a avec le contenu tiers présent dans une page Web. »
Pour un internaute qui surfe, par exemple, avec un compte Google ou Facebook actif, ces entreprises pourront suivre son activité sur les sites tiers contenant leurs widgets (bouton « j’aime » de Facebook, badge Google+, etc.), même si l’option Do Not Track est activée.
Un système qui favorise donc les géants du Web au détriment des annonceurs. Ce que n’a pas manqué de révéler Fred B. Campbell Jr., un ancien dirigeant de la FCC (Federal Communications Commission) dans son article publié par le New York Times.
Source : New York Times
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Vers un échec du standard Do Not Track ?
Les géants du Web trouvent un moyen d'esquiver le système de tracking au détriment des annonceurs
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Les géants du Web trouvent un moyen d'esquiver le système de tracking au détriment des annonceurs
Le , par Hinault Romaric
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