Ces avions, parmi lesquels des modèles Cessna, opéreraient depuis au moins cinq aéroports du pays et embarqueraient un système dédié, sous la forme de boîtiers familièrement nommés « dirtboxes » qui sont capables d’imiter les signaux émis par les antennes-relais de téléphonie mobile. Aussi, en un seul vol, la technologie permettait de récupérer des données relatives à des dizaines de milliers d’appareils selon l’une des deux sources proches de l’affaire du Wall Street Journal. Ces mêmes sources n’ont pas été en mesure de déterminer la fréquence ni la durée des vols, mais ont tout de même affirmé qu’ils se faisaient sur une base régulière.
Cessna 182
Les téléphones portables sont programmés pour se connecter à n’importe quelles antennes-relais de téléphonie mobile à proximité qui présente le signal le plus fort. Aussi, les antennes-relais de téléphonie mobile factices embarquées dans les avions ont un système permettant de faire croire au téléphone que ce sont elles qui ont le signal le plus fort afin de pouvoir lire les numéros d'enregistrement uniques des appareils lorsqu'ils se connectent, rapporte le WSJ. Les fausses antennes-relais déterminent par la suite quels téléphones appartiennent à un criminel présumé et « relâchent » les données relatives à ceux qui ne le sont pas.
En rapportant ces faits, le WSJ a cité un représentant de l’Union américaine des Libertés Civiles qui le qualifiait d’inexcusable « filet de programme de surveillance ». Le DoJ a été contacté et s’est refusé à tout commentaire, expliquant seulement que les agences du Département de Justice « se soumettent à la loi fédérale, ce qui inclut demander l’approbation de la cour ».
L’un des effets indésirables est que ces antennes-relais factices peuvent parfois couper les appels (émis ou entrants). « Les autorités ont essayé de minimiser le risque de préjudice, y compris en demandant une modification du logiciel pour s’assurer que les fausses tours n’interrompent pas les appels d’urgence émis au 911 » a assuré l’une des sources.
Ce programme est un exemple de l’extrémité dans laquelle les États-Unis sont prêts à aller pour mener la surveillance à l’intérieur de leurs frontières. Un programme qui ne manquera pas de similitudes dans l’approche de la NSA et sa collecte de millions de données téléphoniques afin de trouver une épingle dans une botte de foin. Le gouvernement américain avait justifié ces enregistrements en prétextant qu’il s’agit là de la façon la moins invasive de rechercher des terroristes.
Source : WSJ