Dans un billet, dont il nous est impossible de traduire le titre ici (il y est question de vaseline, de pratiques sexuelles et de Apple), le développeur reconnu livre le récit de sa dernière mésaventure avec le magasin en-ligne d'applications d'Apple.
Et l'histoire vaut le détour.
Pour mémoire, Joe Stump est le créateur de Chess Wars, un jeu d'échec proposé sur l'AppStore.
"Proposé" est un bien grand mot puisque il est resté, sans explication, en attente de validation pendant 6 semaines.
Mais là n'est pas le plus étonnant, les lenteurs de la bureaucratie peuvent en effet aussi toucher la firme à la Pomme.
Non, là où l'histoire décolle c'est lorsque Joe Stump reçoit un appel d'un représentant d'Apple qui lui explique que Chess War sera retiré de l'AppStore au motif que "son interface de chat ressemble trop à celle du client SMS de l'iPhone".
Nombre d'applications reprennent le graphisme de cette interface (dont celles de Facebook, approuvée la semaine dernière, et de Twitter).
Joe Stump le sait et joue donc les ingénues : que fallait-il donc qu'il fasse ?
Réponse, on ne peut plus sérieuse, du représentant : que les bulles soient "moins brillantes".
Non sans humour, et poussant la logique jusqu'au bout, le développeur demande alors si le fait d'ajouter une photo, comme dans les bulles de Facebook ou Twitter, pourrait régler l'affaire.
Que neni - rétorque le représentant - pour Apple, une bulle est une bulle.
Il lui est donc suggéré à l'avenir de faire les siennes carrées pour éviter toute confusion avec la charte graphique de l'iPhone.
N'en croyant pas ses oreilles, Joe Stump croit pousser le bouchon en demandant si ces sacrées bulles sont "déposées".
Et bien elles le sont...
Just got off the phone with Apple while I was writing this blog post and they told me, no joke, that the chat bubbles are, in fact, trademarked.
Or sur les 20 dernières années, Apple a toujours encouragé les développeurs à réaliser des Interfaces Utilisateurs proches de celles de ses OS.
Cette volonté s'expliquait par un souci d'unité, d'ergonomie et surtout de souplesse dans l'utilisation.
La beauté graphique et la sobriété du résultat étaient également un but affiché.
La question se pose donc : quelle mouche a bien pu piquer Apple pour que l'entreprise veuille du jour au lendemain que les applications ne puissent pas se confondre (et donc se fondre) avec la plateforme à laquelle elles sont destinées ?
Finalement, cette histoire pourrait n'être qu'une petite anecdote relativement drôle.
Le problème pour Apple, c'est qu'elle n'est pas isolée.
Plusieurs développeurs de premier rang ont déjà exprimé de nombreuses critiques.
Parmi eux, Joe Hewitt - en charge d'une des applications les plus populaires : la fameuse "Facebook app" - ne cesse de pester contre la politique de l'App Store.
Faudra-t-il longtemps avant qu'Apple n'entende gronder ses bien-aimés développeurs ?
Source :
Le billet de Joe Stump (Attention : Explicit Words Inside !)
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Et vous ?
Pensez-vous qu'Apple est en train de perdre de son aura auprès des développeurs ou qu'au contraire la firme a eu raison de faire respecter strictement ses droits ?