Après la faille Heartbleed dans OpenSSL, des informations concernant l’outil de chiffrement open source TrueCrypt viennent à nouveau bouleverser l’écosystème de la sécurité sur internet. Une des pages officielles de l’outil affiche un mystérieux message affirmant que le développement de TrueCrypt a été arrêté et que les utilisateurs doivent cesser d’avoir recours à celui-ci.
« Avertissement : l’utilisation de TrueCrypt n’est pas sûre, car il peut contenir des failles de sécurité non fixées. Cette page existe seulement pour faciliter la migration des données existantes chiffrées par TrueCrypt. Le développement de TrueCrypt a été abandonné le 5/2014, après que Microsoft ait mis fin au support de Windows XP. », peut-on lire sur la page d’hébergement du projet sur Sourceforge.
Pour rappel, TrueCrypt est un célèbre outil de chiffrement qui existe depuis plus d’une décennie, permettant de sécuriser les données d’un espace de stockage (disque dur par exemple), en chiffrant celui-ci.
Cette brusque annonce autour de laquelle règne un flou total n’a pas manqué de créer une grosse polémique et plusieurs spéculations sur les raisons réelles de cette annonce.
Certains y voient l’œil espion de la NSA. L’agence de sécurité américaine aurait demandé aux développeurs du projet (qui, faut le souligner, sont anonymes) d’introduire une porte dérobée dans celui-ci (Backdoor). Tout comme l’avait fait Lavabit, les développeurs auraient préféré mettre fin au développement du projet, plutôt que de répondre favorablement aux demandes de la NSA. D’ailleurs, certains ont rapidement fait le rapprochement entre « TrueCrypt is not secure as » avec « NSA ».
D’autres voient en cette fin un canular des pirates, qui auraient hacké la plateforme d’hébergement du projet. Un autre scénario évoqué serait la découverte d’une faille importante qui était beaucoup trop complexe à corriger pour les développeurs. Au lieu de divulguer celle-ci publiquement, il aurait décidé de mettre fin au projet. Un conflit entre les développeurs du projet a été également avancé.
Sur la plateforme d’hébergement du projet, la version 7.2 de TrueCrypt est disponible en téléchargement et Brian Krebs, un expert en sécurité écarte le scénario du piratage, car il n’y aurait pas eu des changements récents dans les données d’identification du site et la dernière version de l’outil utilise la même clé de sécurité que la version précédente.
Pour lui, ces deux faits montrent que le message est légitime et que TrueCrypt a officiellement pris sa retraite. La version 7.2 de TrueCrypt ne permet que de déchiffrer les données pour procéder à leur migration. La page Web du projet conseille d’utiliser les outils de chiffrements natifs des systèmes d’exploitation qui en possèdent ou encore BitLocker de Microsoft, qui n’est pas, cependant, open source.
Un groupe de développeurs (Thomas Bruderer et Joseph Doekbrijder) a déjà pris l’initiative de faire renaitre le projet. Sur le site http://truecrypt.ch/ qui vient d’être lancé par ceux-ci, on peut lire le message « TrueCrypt ne doit pas mourir ». Ceux-ci espèrent être rejoints rapidement par d’autres développeurs pour organiser l’avenir de TrueCrypt.
Pour l’instant, le mystère règne sur la fin de TrueCrypt et chacun y va de son commentaire. Affaire à suivre.
Source : Le site du projet, billet de blog de Brian Krebs
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« Utiliser TrueCrypt n'est pas sûr, il peut contenir des failles de sécurité »,
La fin mystérieuse de la solution de chiffrement
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Le , par Hinault Romaric
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