Poloniex, une autre plateforme d’échange de la monnaie électronique, déclare également avoir été délesté de 12,3% de ses Bitcoin. Tristan D'Agosta, responsable de la plateforme, avance des hypothèses quant aux failles qui ont probablement pu être exploitées pour permettre le vol après avoir expliqué le processus de demande de retrait de monnaie.
- la demande est prise en compte;
- le solde de votre porte-monnaie est vérifié;
- si les fonds sont suffisants, ils sont déduits;
- le retrait apparaît dans la base de données ;
- un courriel de confirmation est envoyé ;
- une fois la confirmation par mail obtenue, un robot effectue la transaction.
Seulement voilà « si l'on place plusieurs ordres au même instant, ils sont traités simultanément. Cela peut permettre d'afficher un solde négatif, tout en validant les transactions dans la base de données, qui seront effectuées par le robot » admet D’Agosta. De plus, le système de sécurité ne prend pas la peine de vérifier à posteriori si les comptes disposent d'un solde négatif. Ce cas n’avait pas été pris en compte car jugé comme hautement improbable.
La compagnie ne pouvant compenser la perte, ce sont les utilisateurs qui vont devoir le faire : « parce qu’il n’y a pas assez de BTC pour couvrir le solde de tout le monde, toutes les balances seront temporairement prélevées de 12,3%. S’il vous plaît comprenez qu’il s’agit d’une nécessité absolue. Si je ne faisais pas cet ajustement, les gens seraient probablement tentés de retirer tous leurs BTC aussi vite que possible pour être sûr de ne pas être dans les 12,3% restant. (…) Si j’avais de l’argent pour couvrir la totalité de la dette à l’instant je l’aurais fait sans hésiter. Je n’en ai juste pas et je ne peux pas le faire apparaître »
Les montants en circulation du Bitcoin représentent actuellement environ 7 milliards de dollars. Selon Bitstamp, l'une des principales plateformes d'échange de la monnaie virtuelle, son cours s'établissait mercredi à 685 dollars environ.
Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et des Finances a plaidé mardi pour une concertation européenne sur la régulation des monnaies virtuelles. « Il ne s'agit pas de bannir ces monnaies mais il faut en assurer un encadrement précautionneux ». S'agissant de la France, l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), le gendarme des banques, a déjà décidé que les achats ou ventes de Bitcoin contre des devises ne pouvaient se faire que par l'intermédiaire de prestataires en services de paiement dûment agréés. « Le problème de ces monnaies, c'est qu'il n'y a aucune connaissance des contreparties ni aucun contrôle de l'origine des fonds » affirme le ministre. Il voudrait concilier « innovation et sécurité, développement du secteur numérique et protection, dynamisme de l'internet et efficacité de la lutte contre la fraude » et entend saisir les autres pays de l’UE pour porter ce sujet au niveau du conseil Ecofin.
Source : Bitcoin Talk, Flexcoin
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