En janvier dernier, le gouvernement britannique avait dévoilé son intention d’abandonner les solutions propriétaires pour leurs équivalents open source.
Pour Londres, cette mesure devrait permettre de réduire les factures du gouvernement, mais aussi de briser « l'oligopole qui règne sur le marché des logiciels dans les administrations » et d'avoir une plus large gamme de logiciels.
L’une des cibles de cette mesure est la suite bureautique de Microsoft Office, pour laquelle le gouvernement aurait déboursé plus de 200 millions de livres depuis 2010. Le cabinet « Standards Hub », avait émis une recommandation que seuls les formats de documents basés sur des normes ouvertes peuvent être utilisés pour les publications gouvernementales. Ainsi, le gouvernement serait en faveur de l’adoption d’ODF comme standard pour les documents électroniques.
ODF se positionne comme un concurrent direct d’Office OpenXML (OOXML) de Microsoft. OpenXML est le format par défaut d’Office depuis Office 2007, et Microsoft pense que le Standards Hub devrait prendre également en compte ce format.
Dans une lettre ouverte (au format docx), Michael Van der Bel, responsable de la division britannique de Microsoft, estime que le service public devrait avoir le droit de choisir entre ODF et OpenXML. « Imposer un standard ouvert pour les documents électroniques ignore complètement les avantages du choix de formats modernes et de ce fait, est susceptible d’augmenter, et non diminuer les coûts … avec des risques que les citoyens soient insatisfaits », explique celui-ci.
Pour Van der Bel, le format OpenXML est utilisé par la majorité des citoyens et entreprises britanniques, et celui-ci est supporté par les versions modernes des suites bureautiques open source. De plus, si l’objectif du gouvernement est de faire des économies, l’adoption d’un format comme standard n’est pas nécessaire, selon Van der Bel.
Il faut noter que Microsoft a développé le format OpenXML suite à la montée en puissance d’ODF. La société offre un support d’ODF dans sa suite Office. Mais, le résultat du passage d’un document ODF d’une suite open source vers Office n’est pas toujours fameux.
Dans une consultation ouverte qui sera clôturée aujourd’hui, les citoyens britanniques ont été invités à donner leur opinion sur le sujet. Sur plus de 200 avis qui ont été enregistrés, beaucoup souhaitent voir la fin des formats de fichiers propriétaires.
« ODF est un bon choix et ne présente aucun problème dans la production et la réception de documents s’il est adopté », écrit un citoyen du nom de wrightsolutions.
« En utilisant le format ODF, on gagne les avantages de l’évolutivité des données, le support d’un standard ouvert pour tout le monde, l’abandon des dizaines ou centaines de millions de licences logiciels inutiles et on réduit la dépendance des énormes entreprises qui abusent de leur position dominante sur le marché », a noté un autre citoyen britannique.
L’open source est actuellement en plein essor. Les ministères français hésitent encore entre LibreOffice et Microsoft Office. Et si la France faisait finalement le pas en faveur des suites bureautiques libres, serez-vous favorable ou contre l’adoption d’ODF comme un standard.
Source : La recommandation du Standards Hub, La lettre ouverte de Michael Van der Bel
Et vous ?
Etes-vous favorable à l'adoption des formats open source comme standards ?
Que pensez-vous des arguments de Microsoft ? Est-il juste d'imposer le format ODF dans les services publics ?
Microsoft exhorte le gouvernement britannique à ne pas imposer ODF comme standard
Les citoyens favorables à l'adoption du format open source
Microsoft exhorte le gouvernement britannique à ne pas imposer ODF comme standard
Les citoyens favorables à l'adoption du format open source
Le , par Hinault Romaric
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !