Les débats sur le Cloud et sa définition font rage
Que ce soit sur sa définition ou sur ses risques, le "Cloud Cumputing" semble faire controverse.
Ses détracteurs l'accusent de n'être qu'un concept marketing destiné à vendre des produits classiques.
Ses partisans voient en lui le futur des applications et une rupture technologique importante dans l'histoire de l'informatique.
Si l'origine de son appellation ne fait pas débat ("cloud" est une métaphore d'Internet comme la "toile" ou les "autoroutes de l'information", le reste du Nuage fait lui polémique.
Est-ce du management de process ? Est-ce du partage de ressource ?
Est-ce une application utilisable à la demande ? Est-ce de l'hébergement ?
Et puisque tout devient si facile grâce à lui : est-ce la fin des Directions des Systèmes Informatiques ?
A cette dernière question, David Linthicum, expert en Cloud computing et fondateur de Blue Moutain Labs, répond vertement : "Ne soyez pas stupides, le Cloud Computing, c'est tout sauf simple".
Pour lui, bien que "le Cloud apparaisse nouveau et sexy ; au bout du compte, ce n'est qu'une manière d'héberger des données, des services et des process". Mais la simplicité s'arrête là.
Dès le choix d'une migration, tout se complique : "C'est vraiment une entreprise difficile. Il faut faire du cas par cas [...] et analyser pour chaque société le ratio bénéfices/risques pour comprendre si le Cloud est une solution adaptée".
Pour autant, David Linthicum croit beaucoup en l'avenir du Cloud, surtout pour les PME dont les systèmes informatiques sont souvent un "mille-feuille désordonné de logiciels et de matériels" mal géré.
Depuis quelques jours, le débat sur le Cloud quitte le terrain feutré du B2B pour se teinter d'agressivité.
Dans une déclaration au vitriol, Bernard Golden, PDG du cabinet de conseil HyperStratus, accuse l'opposition au Cloud d'être "restée bloquée en 1987".
La cible principale de cette attaque est un professeur de Droit de Harvard, Jonathan Zittrain qui, dans son livre "The Future of the Internet—And How to Stop It", dénonce les dangers du Cloud.
Le risque premier découle, bien sûr, de l'action de confier ses données à un tiers.
Pour lui, la suppression de l'e-book de Georges Orwell, "1984", du catalogue d'Amazon, en est un exemple.
Jonathan Zittrain enfonce le clou : "aux mains de régimes autoritaires, le Cloud Computing peut rendre l'espionnage des citoyens plus facile que jamais".
Ce danger ne serait pas le seul. D'après Jonathan Zittrain, ce qui est vraiment en péril dans le Cloud c'est la liberté d'innover.
"Les fournisseurs de plateformes ont beaucoup plus de contrôle qu'ils ne le montrent sur le choix de qui peut développer quoi" - écrit-il.
Et de citer les exemples de Facebook, qui est libre de refuser des applications sans aucune explication, ou d'Apple, "cette compagnie qui use de son pouvoir d'une manière que Bill Gates, alors Roi de Windows, n'aurait même pas osé rêver. Apple est connu pour avoir censuré des e-books aux contenus controversés, éliminer des jeux à connotation politique et étouffer les applications pour l'iPhone qui concurrençaient ses produits maisons".
Ces problèmes devraient amener l'arsenal législatif à évoluer en conséquence pour continuer à garantir la protection de la vie privée, la liberté d'expression et faire respecter les règles de la concurrence dans le Nuage.
Face à lui, Bernard Golden réfute violemment cette démonstration : "il confond différents services en ligne et le Cloud !".
Pour Bernard Golden, l'innovation n'est pas bridée par le Cloud. Bien au contraire : "en 1989, le PC était la source de l'innovation. Mais aujourd'hui l'innovation a lieu dans les environnements de rich-data, participatifs et en ligne. Juste pour vous donner un exemple - que Zittrain a lui-même utilisé : l'innovation aujourd'hui c'est l'iPhone et ses applications".
Derrière cette diversité d'opinions, David Linthicum, Bernard Golden et Jonathan Zittrain ont cependant un point commun.
Aucun ne définit clairement ce qu'est le Cloud Computing.
Et pour cause.
Même les experts fédéraux américains admettent qu'ils en sont toujours à "une ébauche de définition (draft definition)".
Une ébauche de deux pages format A4 qui en est à sa quatorzième version.
Et vous ?
Quelle est votre définition du Cloud ?
Pensez-vous, comme Jonathan Zittrain, que l'interopérabilité, la sécurité des données, et la confidentialité ne pas sont assurées dans le Cloud ?
D'après vous, le Cloud met-il en péril l'innovation ?
Que pensez-vous des accusations de Jonathan Zittrain contre Apple ?
D'ailleurs, les applications de l'iPhone et l'AppStore font-ils pour vous partie du Cloud ?
Source :
Déclarations de presse de David Linthicum et Bernard Golden.
Le livre "The Future of the Internet—And How to Stop It" de Jonathan Zittrain, disponible sous licence Creative Commons.
Le projet de définition du Cloud Computing par la NIST.
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