Le 23 octobre dernier, le parlement européen adoptait une résolution non contraignante demandant la suspension de l'accord sur la transmission de certaines données financières de l'Union européenne vers les États-Unis. Même si le Parlement n'a pas de compétences formelles pour engager la suspension ou la dénonciation d'un accord international, la résolution stipule que « la Commission (européenne) devra agir si le Parlement retire son soutien à un accord particulier. »
C'est désormais l'organe exécutif de l'Union européenne qui menace d'appliquer ces mesures si les États-Unis n'ajustent pas leurs activités de surveillance conformément au droit de l'UE. De plus, Viviane Reding, Vice-présidente en charge de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté, a réclamé lors d'une rencontre avec le sénateur américain Christopher Murphy des relations extérieures, que les citoyens européens ne vivant pas sur le sol américain et dont les droits ont été bafoués, puissent faire appel devant les tribunaux.
De plus, dans le cadre de la protection des données, Vivian Reding estime que la directive Safe Harbor est déficiente. Pour rappel Safe Harbor est un ensemble de principes de protection des données personnelles, négociés entre les autorités américaines et la Commission européenne en 2001. Les entreprises établies aux États-Unis adhèrent à ces principes auprès du Département du Commerce américain. Cette adhésion les autorise à recevoir des données en provenance de l’Union européenne.
Dans une interview accordée au quotidien britannique The Guardian, elle explique que « la Commission souligne que les choses ont été très mal faites. D'après notre analyse, Safe Harbor ne semble pas être sûr. Nous demandons aux États-Unis de ne pas seulement parler, mais aussi d'agir ». Et de menacer en disant qu'il y a « toujours une possibilité de supprimer Safe Harbor » avant de rappeler qu'il est important que « ces recommandations soient mises à profit par la partie américaine d'ici l'été 2014. L'été prochain est une épée de Damoclès. ».
Mercredi prochain, la Commission doit présenter une série de recommandations portant sur les risques exposés par Snowden. « Un appel de réveil pour l'UE et ses États membres d'avancer rapidement sur la réforme de la protection des données » estime la Commission. « La question qui se pose est de savoir si la collecte et le traitement des renseignements personnels à grande échelle sous programmes de surveillance des États-Unis est nécessaire et proportionnée pour répondre aux intérêts de la sécurité nationale ... les citoyens européens ne jouissent pas des mêmes droits et garanties procédurales que les Américains. »
« Si les États-Unis veulent surmonter les tensions actuelles, ils doivent faire toute la lumière sur ces allégations. Notre coopération avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme a été mise en cause par les révélations de la NSA », conclut Viviane Reding.
Sources : The Guardian, actualité Commission européenne
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Le , par Stéphane le calme
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