« Si les whistleblower [N.D.R. : lanceurs d'alerte] comme Edward Snowden n'osent pas révéler les crimes et mensonges, nous perdons le dernier bastion de contrôle sur nos gouvernements et institutions. C'est pourquoi les méthodes de surveillance qui permettent de savoir qui a parlé avec un journaliste sont très abusives. » dit Richard Matthew Stallman.
Le problème qui met en relation protection et vie privée est très complexe. Il est assez similaire au paradoxe de la poule et de l’œuf. Pourquoi ? Pour mettre à jour les grands réseaux de drogue, terroristes, de proxénétisme ou même les menaces étrangères, on a besoin de savoir qui fait quoi. Qui a parlé à qui ? Bref, autant de questions qui touchent à la vie privée des personnes. De telles interrogations justifient l'existence des agences de sécurité comme la NSA et les moyens qu'elles mettent en œuvre pour traquer les criminels.
D'un autre côté, les révélations d'Edward Snowden démontrent qu'on ne peut pleinement avoir confiance en les agences de sécurité comme la NSA. On peut citer, entre autres, l'affaire du hacking de Petrobras qui est d'ailleurs à l'origine de petites tensions entre le Brésil et les États-Unis. Stallman cite aussi des cas où les employés de l'agence de sécurité américaine ont utilisé le matériel de l'état à leurs propres fins. Certains s'en sont servis pour espionner leurs petites amies.
Autant d'exemples qui démontrent que les abus sont inévitables avec ce type de système. Que faire dans ce cas ? La réponse serait de limiter les capacités de surveillance de l'État en réduisant au maximum ses différents accès aux données des utilisateurs.
Pratiquement, c'est une tâche très ardue, même si Stallman propose quelques solutions pratiques pour certains cas de figure. Le père du libre préconise la décentralisation du stockage des données collectées sur les utilisateurs et la réduction de leur temps de conservation dans les serveurs des entreprises. Durée qui peut être prolongée sur ordre direct de la cour dans le cas d'investigations criminelles.
Stallman invite également les internautes à abandonner les solutions propriétaires qui ne sont pas sûres. « Nous ne pouvons pas faire confiance aux logiciels propriétaires. La NSA les utilise et crée même des failles de sécurité dans ces logiciels pour envahir nos ordinateurs et routeurs. Le logiciel libre nous permet de contrôler nos propres ordinateurs, bien qu’il ne permettra pas de protéger notre vie privée lorsque nous sommes sur internet », écrit Stallman.
Mais, même ainsi, ce ne sont pas des solutions satisfaisantes puisque l'État est un organisme très puissant. Par conséquent, la protection des whistleblower est un élément vital pour toute société, conclut Stallman.
Source : article de Richard Stallman
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Richard Stallman vole au secours des whistleblower
Et invite à réduire l'espionnage de la NSA en abandonnant les logiciels propriétaires
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Le , par Cedric Chevalier
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