Microsoft en a assez de devoir garder le silence sur les relations concrètes qu’il entretient avec la NSA et les autres agences de renseignement américaines.
Accusé – à tort selon l’éditeur – de collaborer totalement et entièrement avec elles, Microsoft veut pouvoir répondre aux critiques et détailler ses pratiques. Problème, sa demande pour parler publiquement de sujets secrets reste lettre morte depuis le 9 juin.
Dans un texte rendu public, Bradford L. Smith, Vice-Président en charge des affaires légales, appelle le gouvernement, le FBI et la Foreign Intelligence Surveillance Court à – en résumé – accélérer le mouvement. Sans cette permission, qui lui a été refusée la semaine dernière, Microsoft ne peut corriger ce qu’il appelle des « mauvaises interprétations » des documents divulgués par Edward Snowden.
Une de ces mauvaises interprétations concerne par exemple Skype. Le fait que la NSA puisse intercepter des conversations et des chats de cette solution de VoIP ne signifie pas que Microsoft lui livre ces données.
Brad L. Smith
La lettre de Bradford L. Smith est particulièrement dure. « La Constitution elle-même souffre [de ce secret], écrit-il, il n’est plus dans l’intérêt du gouvernement [d’empêcher] de partager ces informations ».
Interdit de parler, Microsoft a néanmoins décidé de rompre partiellement ce silence dans un billet de blog. L’éditeur n’y livre pas d’informations confidentielles mais il y dément fermement certains faits. Comme l’accusation qui lui a été faite de donner les clefs de chiffrement des messages qui transitent par Outlook.com (ex-Hotmail).
« Nous ne fournissons pas au gouvernement la possibilité de briser le chiffrement [de Outlook.com], nous ne lui fournissons pas non plus les clés de chiffrement. Quand nous sommes légalement obligés de nous conformer aux demandes, nous sortons le contenu spécifié de nos serveurs, et nous le transmettons dans son état non chiffré à l'organisme gouvernemental », explicite l’éditeur, en mettant bien l’accent sur le cadre légal des demandes auxquelles il accède.
Pour les autres – sans mandat – Microsoft ne dit rien. Il devra encore attendre avant de pouvoir s’expliquer. Ce qui semble l’énerver de plus en plus.
Sources : lettre de Bradford L. Smith, blog de Microsoft