Interrogé hier par plusieurs journalistes européens, le dirigeant persiste et signe. Il estime avec le recul qu’il s’agissait d’une bonne décision. En tout cas largement meilleure que celle, portée par de nombreuses personnes à l’époque, de passer sous Android.
Stephen Elop, Image Wikipédia sous Wikimedia Commons
En résumé, Stephen Elop reconnait qu’avec le retard pris dans le segment des Smartphones, Nokia n’aurait pas fait le poids dans un écosystème Android qui allait être dominé par un futur leader : Samsung.
La prédiction d'une montée en puissance écrasante du Coréen s’est effectivement réalisée. Avec à la clef beaucoup de difficultés pour des acteurs concurrents comme HTC.
Pour Nokia, il fallait donc à tout prix se différencier pour exister auprès de partenaires/opérateurs, qui font également office de distributeurs pour les terminaux auprès des clients finaux.
« Stratégiquement, c’était important pour nous parce que quand vous discutez avec des gens comme Ralph de la Vega chez AT&T (N.D.L.R. : son PDG), le premier sujet abordé c’est que nous ne sommes ni Apple, ni Samsung/Android – anciennement Android/Samsung, et bientôt Samsung tout court – nous sommes identifiés comme une alternative claire », synthétise Stephen Elop.
Lumia 925
D’un point de vue négociation et équilibre des forces commerciales, c’est exactement ce que chercheraient les opérateurs « pour garder la pression sur tout le monde et avoir une gamme d’options la plus vaste possible ». En jouant cette carte de troisième voie, Nokia s’ouvrirait donc la porte de tous les opérateurs, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas sans Windows Phone.
« C’est dur aujourd’hui, reconnait le PDG de Nokia, nous sommes des challengers et il nous faut reconstruire une crédibilité, mais avec des ouvertures comme chez AT&T les choses avancent ».
Dur, mais le PDG ne regrette rien. « C’était la bonne décision. Regardez le nombre de constructeurs en très grande difficulté qui ont choisi Android ».
Le raisonnement se tient. Il montre aussi que le choix de Windows Phone était mûrement réfléchi stratégiquement, même s’il est peut-être encore tôt pour dire s’il s’agissait de la meilleure des options pour Nokia.
Lumia 600
Un premier élément de réponse devrait être apporté avec les deuxièmes résultats trimestriels du finlandais. Pour être cette troisième voie, Nokia devra impérativement afficher des ventes supérieures à celles de BlackBerry, son concurrent pour cette place d'outsider.
Concrètement, BlackBerry a écoulé 6,8 millions de smartphones sur le deuxième trimestre 2013. Les analystes prévoient, eux, entre 7 et 8 millions de Nokia sous Windows Phone. Mais les analystes s'étaient trompés sur BlackBerry. Début de réponse la semaine prochaine donc.
Source : The Guardian
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