PRISM, un vaste projet de cybersurveillance des internautes tenu secret par le gouvernement américain, continue de faire couler de l’encre.
Plusieurs entreprises, notamment Google, Facebook ou encore Yahoo! ont été pointées du doigt par les médias pour avoir autorisé le libre accès par les services secrets aux données personnelles des utilisateurs.
Selon un article du magazine Bloomberg, Microsoft, en plus de l’accès aux données des utilisateurs, aurait également fourni des détails sur les failles dans Windows et ses autres produits avant même que des correctifs ne soient mis sur pied.
Le but de la mise à disposition de ces informations ne serait pas uniquement de permettre au gouvernement de protéger ses ordinateurs, mais également d’exploiter celles-ci afin d’accéder aux ordinateurs des terroristes ou de toute personne menaçant la sécurité de l’État.
Dans un récent billet de blog, Microsoft joue la carte de la transparence et révèle avoir reçu au second semestre 2012, entre 6 000 et 7 000 demandes d’informations de la part du gouvernement américain sur 31 000 à 32 000 utilisateurs de ses services.
La société affirme que tout comme les entreprises faisant partie de ses programmes de sécurité, le gouvernement accède aux détails sur les failles de ses produits peu de temps avant la sortie du patch Tuesdays. La firme cite par exemple Microsoft Active Protections Program (MAPPS), qui fournit des informations sur les failles pour permettre aux entreprises partenaires de préparer des mesures de sécurité supplémentaires pour leurs logiciels.
Après avoir nié toute connaissance du projet PRISM, Facebook avait également révélé que 9 000 à 10 000 comptes de ses utilisateurs avaient fait l’objet d’analyse par le gouvernement.
Le dernier à suivre ces entreprises a été Apple, qui a également annoncé que 9 000 à 10 000 comptes de ses utilisateurs avaient fait l’objet de 4 000 à 5 000 requêtes entre le 1er décembre 2012 et le 31 mai dernier. Selon la société, ces requêtes concernaient des enquêtes criminelles, des recherches d’enfants disparus, la lutte contre le terrorisme, etc.
Pour l’instant, aucune de ces entreprises ne cite directement PRISM ni ne fournit des détails sur les demandes du gouvernement dans le cadre de ce programme. Quoi qu'il en soit, le déballage de toutes ces informations montre combien internet est devenu un puissant réseau d’espionnage. De quoi avoir des sueurs froides ?
Sources : Microsoft, The Washington Post