Soyons clairs sur ce que nous pensons. Pour nous, Free jette le bébé avec l’eau du bain.
Vous pouvez être d’accord, ou non. Nous ne sommes pas là pour nous disputer mais pour en discuter.
Les faits tout d’abord. En mettant à jour le firmware de la Freebox, Free a introduit cette semaine une nouvelle fonctionnalité qui rappelle la très bonne extension AdBlock. Concrètement, ses abonnés ne verront plus les publicités affichées sur les sites web.
Mais à la différence de AdBlock, ce « filtrage » des contenus (un problème en soit) n’est pas choisi par l’utilisateur (on me rétorquera que l’utilisateur ne choisit pas non plus d’avoir de la pub, ce qui n’est pas faux). D’autant plus qu’il n’en est pas formellement informé.
Quant à la modification du filtre, très simple sur AdBlock, elle demande des ruses de sioux et des connaissances que la majorité des internautes n’ont pas.
Nous ne sommes pas des défenseurs de la publicité à outrance. A titre personnel, je trouve qu’il y en a effectivement trop sur le Net et qu’elle est souvent intrusive (comme celles qui polluent les vidéos de Youtube ou celles qui s’affichent en pleine page alors que vous souhaitez accéder à un site, cf. Allocine par exemple).
Mais qui dit contenu gratuit – comme Developpez.com qui propose également des hébergements eux-aussi gratuits pour ses membres – dit qu’il faut trouver des moyens de financement pour amortir ses coûts. Et le moyen plus répandu reste la publicité.
En la filtrant par défaut, Free peut mettre en péril ce délicat équilibre.
Dernière interrogation, peut-être la plus cruciale. Que va filtrer Free ? Toutes les pubs ? Certaines pubs ? Certaines pubs sur certains sites ? Le Figaro a par exemple remarqué que « la Freebox supprime le pavé de pub de la home, mais [que] les articles sont indemnes ». Est-ce parce que la fonctionnalité est encore en béta ?
Autant de questions sur la neutralité du Net (et sur le contrôle des DNS).
Free vise-t-il le bien-être de ses clients ? Officiellement. Mais le but caché serait bien plus, d’après nos confrères de PC Inpact qui ont révélé l’affaire, de viser Google. Rappelons au passage le différend qui a opposé le FAI au géant américain autour de Youtube. Les abonnés de Free connaissaient – d’après Free - des débits de connexion altérés au site de vidéos.
Face aux inquiétudes des éditeurs Webs et aux problèmes politiques que pose un filtrage, fusse-t-il pour enlever de la publicité, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique, a décidé de s’inviter dans le débat via Twitter. Et d’inviter tout le monde autour d’une table, a priori lundi prochain.
Soyons encore plus clairs sur notre point de vue.
Oui au blocage de la pub. Mille fois oui. Mais nous pensons qu'il doit être initié par l’utilisateur et contrôlé par lui. Pour que tout un chacun puisse se faire « son » web, en retirant librement la publicité des pages qu’il souhaite et en l’autorisant sur les sites qu’il choisit.
Ce qui est bien différent du filtrage et d’un web modifié. Décidé par Free, ou par n'importe qui d'autre.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Pour ou contre le filtrage des publicités au niveau du FAI ?
Free porte-t-il atteinte à la neutralité du Net en filtrant la publicité
Pour ses abonnés ? L'Etat s'en mêle
Free porte-t-il atteinte à la neutralité du Net en filtrant la publicité
Pour ses abonnés ? L'Etat s'en mêle
Le , par Gordon Fowler
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