Mise à jour du 13/12/12
Le conflit qui oppose depuis plusieurs années certains titres de presse et Google pourrait trouver une issue positive. C’est en tout cas ce que laisse apercevoir un accord signé hier entre le géant du Web – qui reprend une partie des articles dans ses Google News – et les éditeurs de presse Belges francophones.
Ceci dit, l’accord est pour le moins curieux et rien ne prouve que les éditeurs français suivront le même chemin que leurs homologues bleges. Au contraire.
D’après Google, « l’accord ne prévoit pas le paiement de redevances aux éditeurs et aux auteurs belges pour l’inclusion de leurs contenus dans nos services ». Autrement dit, Google se refuse catégoriquement à payer une dîme quelle qu'elle soit (ce que demande certains acteurs français).
En revanche, « Google et les éditeurs francophones belges s’associent désormais autour de projets innovants ». Le mot « innovant » étant un des plus galvaudés du dictionnaire, il ne dit rien de cet accord. En fait, et c’est là où les choses deviennent curieuses, l’accord stipule que Google s’engage à faire de la publicité sur ces sites… mais à une condition : que les titres utilisent ses produits publicitaires, sociaux et de conseils.
En v.o dans le texte : « Google fera la promotion de ses services dans les médias des éditeurs, tandis que les éditeurs de presse feront appel aux solutions publicitaires de Google, en particulier AdWords, pour attirer de nouveaux lecteurs ».
Pour renforcer la participation des lecteurs, les éditeurs « implémentant sur les sites d’information les outils sociaux de Google+, notamment la fonctionnalité de vidéos Hangouts, et en lançant des chaînes YouTube officielles ».
Et pour augmenter leurs revenus, ils monétiseront leurs contenus « avec des solutions publicitaires telles que les plateformes AdSense et AdExchange ».
Dernier point intéressant, quoi que peu explicité dans le communiqué officiel, Google travaillera aussi à l’élaboration de nouveaux modes de rémunérations des éditeurs de presse « via des modèles premium (paywall, abonnements) » et à l’amélioration des contenus de presse pour les tablettes et les mobiles.
Google ne se fait pas d’illusion. Il sait que cette solution passera mal en France. La faute, d’après lui, à un droit d’auteur trop rigide et inadapté au Web que les acteurs nationaux refuseraient de réformer. Contrairement à des pays comme l’Irlande, les Pays-Bas, l’Australie, le Royaume-Uni ou le Canada, « l’Allemagne et la France, réfléchissent […] à étendre la protection du droit d’auteur aux extraits d’articles de presse apparaissant dans les résultats des moteurs de recherche », regrette le géant américain. Qui souhaite, de ses propres mots, envoyer un message « au monde entier » (sic) : « nous avons bien plus à gagner en travaillant ensemble qu’en se disputant ».
Une chose est sure, le « business model » de la presse traditionnelle doit se réformer, qu’elle le veuille ou non. Et pas sûr, quoi qu’on pense par ailleurs de cet accord étrange, que faire porter à Google la responsabilité de son déclin soit la stratégie la plus pertinente pour son avenir. Ce n’est certes que notre avis, mais il est partagé par une grande majorité des acteurs 100% Web du secteur.
Source : Communiqué de Google
Et vous ?
Faut-il taxer Google News pour rémunérer les sites d’actualité ?
Que pensez-vous de cet accord entre Google et la presse belge ?
Fin du conflit entre Google et la presse belge
Vers plus de collaboration et plus de pubs, un accord difficile à transposer en France ?
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Le , par Gordon Fowler
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