Il est bien loin le temps où lorsque l’on tapait Talend dans Google, le moteur de recherche renvoyait une proposition de correction orthographique pour « talent ».Pas si loin que cela, en fait. Car si l’entreprise française spécialisée dans les outils open-sources d’intégration de données n’est plus stricto-sensu une « start-up », elle est encore très jeune.
De passage à Paris, le PDG de Talend – Bertrand Diard – le rappelait lors de son intervention au Talend Connect. « Quand on présente nos résultats, on nous dit souvent "oui, d’accord… mais vous avez moins de clients que IBM ou Informatica". Ce qui est vrai. Je suis souvent obligé de rappeler qu’Informatica a 25 ans et que nous, nous n’avons que 5 ans ! ».
Il est vrai que l'entreprise a déjà tout d’une grande. Quatre cents employés, 3 500 clients, des bureaux aux États-Unis, en Europe et en Asie.
Et une croissance annuelle de 100 % (autour de 50 % en France). « Quand nos concurrents installés recrutent 5 à 10 clients par trimestre, nous en gagnons 50 par mois », se félicite le PDG.
Résultat, « avec plus de 20 millions de téléchargements, les solutions d’intégration de Talend sont les plus utilisées et les plus déployées au monde », renchérit un porte-parole de la société.
D’après le cabinet Pierre Audoin Consultants, Talend aurait réalisé l’année passée un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros (aucun chiffre officiel n’est disponible). Une véritable success story pour l’éditeur qui reste français même si Bertrand Diard est parti s’installer en Californie, mettant un pied à San Francisco et gardant l'autre à Paris. Un départ indispensable pour lever des fonds auprès de Business Angels de la Silicon Valley et s'offrir une réputation mondiale en conquérant de nouveaux utilisateurs sur le marché américain.
Bertrand Diard, PDG fondateur de Talend
Malgré des budgets IT de plus en plus serrés chez les clients, l’optimisme reste de mise chez Talend. Une tendance lourde - le Big Data - commence à s'imposer comme une évidence dans de très nombreux secteurs (finance, retails, Telco, industrie pétrolière, BI, etc.). Une tendance qui exige des données utilisables et « de qualité ».
La recherche d’efficacité des entreprises amène également à une rationalisation de plus en plus poussée des systèmes d’information. Et – finalement – à une intégration des applications professionnelles rationalisées pour qu’elles puissent communiquer entre elles.
Deux domaines (intégration des données et des applications) dans lesquels Talend se positionne dans le Magic Quadrant de Gartner. « Ce n’était pas une finalité, se souvient Bertrand Diard. Mais franchement y figurer ouvre bien des portes ».
Entourée de géants, la « petite française » qui monte encore et toujours n’a pas peur de se frotter à IBM ou Microsoft, ni de marcher sur les plates-bandes d’un Oracle ou d'un SAP. « Le marché avait besoin de solutions alternatives. Nous en avons proposé et nous avons prouvé que les solutions open-sources étaient aussi viables que les solutions propriétaires pour l’intégration de données ».
De quoi nourrir des ambitions à la hausse et se lancer dans l’applicatif ? Oui pour les ambitions. Non pour l'applicatif.
« Votre métier aujourd’hui, c’est de tirer parti du Big Data et d’imaginer des applications, conclut le PDG en s’adressant aux DSI et aux développeurs. Le nôtre, c’est de soutenir vos applications ». Et c’est déjà beaucoup de travail vous diront les équipes de Talend.
Talend Open Studio
Source : Talend Connect, le 09/10/2012