Le juge en charge du procès entre Oracle et Google a réussi sa surprise en reprenant David Boies, l’avocat d’Oracle, sur la question de l’utilisation de « rangeCheck ».
« J’ai, et je continue, à faire du développement dans d’autres langages. J’ai écrit par le passé un millier de fois des blocs de codes du niveau de rangeCheck. J’aurais pu le faire. Vous pourriez le faire vous-même », a ainsi lancé le juge à une salle estomaquée. « Vous ne pouvez pas sérieusement affirmer que copier cela a accéléré l'arrivée sur le marché d’Android. »
Avant de crucifier son interlocuteur : « vous êtes un des meilleurs avocats d’Amérique, comment pouvez-vous imaginer avancer ce genre d’argument ? ».
Un peu désarçonné, l’avocat d’Oracle souhaite « revenir à rangeCheck » sans visiblement comprendre ce que le juge venait de lui dire.
Cette réponse étrange n’a pas manqué de donner lieu à une deuxième volée de bois verts : « rangeCheck ! Tout ce que ça fait c’est de s’assurer que les nombres que vous rentrez sont bien dans une certaine fourchette pour leur appliquer un traitement spécifique. […] Un étudiant pourrait le faire ! ».
L’avocat avoue alors qu’il n’est pas expert en Java et qu’il n’arriverait pas à faire ce genre de chose en 6 mois.
Le juge n’a cependant pas réservé ses foudres qu’à Oracle. L’avocat de Google les a lui-aussi essuyées pour s’être levé sans son autorisation alors qu’il n’avait pas fini de parler. « Vous, je ne sais pas ce que vous avez aujourd’hui. Vous êtes complètement à côté de vos pompes. Asseyez-vous !».
Un partout, la balle au centre, donc. Quant à l'affaire, elle demandera encore de très nombreuses heures de documentation et de débats. Pas sûr que les avocats des deux parties, déjà qualifiés de puériles par ce juge, soient ravis de les passer sous la présidence d'un tel maître de cérémonie.
Source : Law.com, Groklaw