Adobe se réinvente. Virage vers les tablettes, les smartphones et « l’adaptive design » (pour Dreamweaver CS6), vers le HTML5 et le « gaming 2D » (pour Flash Professional), et vers le développement mobile (avec les « native extensions » de Flash Professional et l’intégration plus poussée de PhoneGap à Dreamweaver).
Mais le changement qui marque le plus l’arrivée de Creative Suite 6 (CS6) est certainement le virage vers le « Cloud ».
CS6 sortira en effet en même temps que son complément hébergé : « Creative Cloud ».
A la fois très complet mais objectivement complexe (voir un peu brouillon), le nouveau Cloud d’Adobe méritait que nous fassions un point sur les outils et les services qu'il poropose aux développeurs.
Voici donc l’essentiel de ce qu'il faut savoir sur cette toute nouvelle offre.
Qu’est-ce que « Adobe Creative Cloud » ?
La plateforme regroupe un ensemble d’outils et de services.
Premièrement, Creative Cloud est un espace de 20 Go, entièrement hébergé par Adobe.
Cet espace permet de stocker, de synchroniser, et de partager les fichiers générés par les outils de la Creative Suite (Photoshop, Dreamweaver, etc.) sur plusieurs appareils.
Il devient possible de travailler depuis différents postes (y compris depuis des tablettes avec les Touch Apps, versions tactiles de certains outils d’Adobe – voir plus loin), de soumettre des projets à des clients (les fichiers hébergés peuvent être rendus publics et prévisualisés) ou de travailler à plusieurs (de manière successives).
« Le partage de fichiers (NDR : aux formats des produits Adobe, c’est-à-dire avec les calques et les sous-partie de chaque projet) est toujours quelque chose de compliquée », constate Stéphane Baril, expert et porte-parole chez Adobe France. Creative Cloud vise à répondre à ce besoin sans que l’entreprise utilisatrice ait besoin d’avoir de serveurs.
Mais Creative Cloud c’est aussi des applications. Trois types d’applications.
Premièrement, l’abonnement donne accès aux 14 produits de CS6. Précision très importante, ce ne sont pas des Web apps accessibles depuis un navigateur. « Elles sont installées en local », clarifie immédiatement Geneviève Hamelin, Directrice Markting de Adobe France.
Les 14 outils de CS6 tous inclus dans l'abonnement à Creative Cloud
A ces quatorze outils s’ajoutent un deuxième type d’applications qui ne sont commercialisées que via ce Cloud. A savoir Muse et Edge. « Vous ne les trouverez pas en boite dans le marché », nous expliquait Rufus Deuchler, Senior Evangelist chez Adobe.
Muse et Edge sont souscrits via la plateforme Creative Cloud, mais là encore les deux produits s’installent sur les postes de travail.
« Muse sera également directement disponible en abonnement séparé », nous précise Lionel Lemoine, Business Development Manager chez Adobe France. « Concernant Edge, nous n’avons pas finalisé les modes éventuels de commercialisation indépendamment de l’abonnement Creative Cloud ».
Muse est un outil qui permet aux webdisigners de réaliser des sites sans écrire de code. L’UI rappelle fortement celle d’un outil comme InDesign. Edge permet lui de réaliser des animations en HTML5 et reprend nombre de fonctionnalités (timeline, etc.) de Flash Professional. La principale différence dans son utilisation par les développeurs est qu’il ne fonctionne pas par images clefs mais en temps réel.
Plus d'informations sur Muse
Plus d'informations sur Edge
Muse, l'outil de Creative Cloud pour créer des sites sans toucher au code
Enfin, l’abonnement à Creative Cloud inclut les Touch Apps.
Les Touch Apps se composent d’une version revisitée de Photoshop et de cinq applications conçues pour le tactile. Le tout permet de travailler, de créer et de développer sur tablette. « Vous ne remplacez pas les outils dans leurs versions bureau, mais cela permet de jeter les bases d’une idée » comme la maquette d’un site pour un développeur web (avec Proto).
Tout comme Muse et Edge, les Touch Apps sont accessibles séparément – mais cette fois-ci hors de Creative Cloud - sur l’App Store et l’Android Market (Google Play).
Plus d’informations sur les Touch Apps
Qu’y a-t-il d’autre dans Creative Cloud ?
Du stockage, de l’applicatif, ce Cloud made in Adobe ne s’arrête pas là et propose également un ensemble de services.
Le plus intéressant pour les développeurs Web sera certainement « Business Catalyst », un nom qui décrit assez mal ce qu’il propose.
En résumé, « Business Catalyst » permet de publier des sites réalisés avec les autres outils (Muse, ou Dreamweaver CS6 par exemple) et de leur ajouter, si besoin, des fonctionnalités de e-commerce (moyen de paiement, moteur de recherche spécifique, outil de CRM, etc.). Creative Cloud offre ainsi un hébergement complet qui peut aller jusqu’à 5 sites.
Les deux autres services actuellement inclus (Adobe en promet d’autres à l’avenir) sont Typekit, des jeux de polices de caractère hébergées pour contrôler le rendu de typos complexes, et Digital Publishing, pour la publication de magazines interactifs notamment sur tablettes.
Enfin Creative Cloud donne accès à la « Communauté Creative », un ensemble de ressources pour prendre en main tous ces outils.
Résumé de ce qu'est Adobe Creative Cloud aujourd'hui
Les mises à jour seront-elles gratuites ?
La première mise à jour de Creative Cloud prévoit d’enrichir le portefeuille applicatif avec Lightroom 4, un outil de retouche de photos. Gratuitement.
« Les mises à jour de Creative Cloud seront absolument gratuites », insiste Lionel Lemoine. « Aussi longtemps qu’un utilisateur est abonné, il dispose d’un accès aux dernières versions des logiciels et services ».
Et après ?
Que se passe-t-il en cas de résiliation de l’abonnement ?
Creative Cloud étant composé d’outils de natures différentes, la résiliation (ou la suspension temporaire) de l’abonnement a des conséquences variables en fonction de chaque produit.
Concrètement, les logiciels CS6 installés ne pourront plus être lancés. « Mais ils demeurent sur le poste des utilisateurs de telle sorte que s’ils renouvellent leur abonnement, ils pourront directement les réutiliser sans réinstallation », nous précise Adobe France.
Côté hébergement des données, les projets synchronisées dans l’espace de stockage en ligne demeurent accessibles quelques semaines « pour que les utilisateurs puissent les télécharger ». Quant à l’espace de synchronisation, il reste actif mais il est ramené de 20 Go à 2 Go.
Enfin, côté hébergement de sites (Business Catalyst donc), rien n’est effacé mais des limitations s’ajoutent. « Les sites sont conservés, seul le volume du trafic de consultation sera limité », nous assure Lionel Lemoine. « Il est possible par la suite, pour aller au-delà de ces limites, de ne souscrire qu’un abonnement au service Business Catalyst ».
Combien coûte « Creative Cloud » ?
L’abonnement minimum est d’un mois et sera nominatif. Une offre « team » est en cours de finalisation et devrait arriver « avant fin 2012 » (estimation d’Adobe France).
« Ces abonnements permettront dans le cadre d’une équipe, de disposer d’un administrateur qui gèrera l’attribution des différents comptes utilisateurs Creative Cloud dans l’entreprise », explique l'éditeur à Developpez.com.
Les mises à jour sont gratuites, et le prix fixe pour la durée de l’abonnement.
Un prix qui dépend du côté de l’Atlantique où se trouvent les développeurs. Creative Cloud commence en effet à 49.99 $ par mois aux Etats-Unis pour un abonnement annuel, et à 49.99 € (environ 66 $) en Europe (NB : prix HT).
Creative Cloud sera également disponible « au mois par mois ». Les prix de ce « plan » n’ont pas encore été communiqués.
Source : Adobe France, Developpez.com
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Le , par Gordon Fowler
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