La manière de consulter des informations sur Internet change. Les visiteurs vont de moins en moins sur les sites et passent de plus en plus par des applications.
Cette évolution – que certains baptisent « appification du web » - est bien évidemment liée à la croissance continue de l’internet mobile et des ventes de tablettes et de Smartphones.
Pour mieux saisir ce mouvement, AT Internet vient d’essayer de chiffrer le phénomène pour la France. Le cabinet d’étude a observé la fréquentation de 4 000 sites web du 1er avril 2010 au 31 mars 2012 et l’a comparé à 100 applications.
Résultat, Internet serait à un tournant.
Sur le dernier trimestre observé, le trafic des sites français aurait en effet reculé de presque 2% par rapport à la même période en 2011. Une estimation à relativiser toutefois, les résultats de 2011 ayant été le fruit d’une très forte progression par rapport à 2010.
Sur mars, le recul serait encore plus important (-5.5%) alors que, dans le même temps, le trafic issu des « apps » bondi lui de 55%.
« Comparé à mars 2011, 62% des applications ont un trafic en progression, », estime AT Internet. « La moitié des applications enregistrent une hausse au moins égale à 29,5%. Et 25% des applications enregistrent une hausse supérieure à 100% ».
Malheureusement, AT Internet ne donne pas plus d’informations sur les mois précédents. Il est donc difficile d’évaluer si ce chiffre de +55% est exceptionnel ou s’il représente une tendance. Autre regret, l’étude ne compare pas clairement les fréquentations (pourcentage d’audience réalisée globalement et pourcentage d’audience réalisée depuis une application pour un même site).
Enfin, AT Internet ne s’intéresse pas au cas hybride des Web Apps, lui aussi en progression.
Plusieurs acteurs majeurs, refusant de se soumettre aux conditions d’Apple, ont réalisé des versions pour iPad et iPhone de leurs sites, semblables à des applications natives, mais entièrement hébergées et construites avec des standards du web (HTML 5, CSS3, JavaScript).
Les deux cas les plus médiatiques ont été celui d’Amazon avec son Kindle Cloud Reader et celui du Financial Time qui a lancé sa web-apps il y a 10 mois quasiment jour pour jour.
Le hasard faisant bien les choses, le quotidien américain vient de faire un premier bilan. Un bilan qui confirme les enseignements de AT Internet.
Depuis ce lancement, le nombre d’internautes qui accèdent au site via leurs smartphones et via leurs tablettes a progressé respectivement de 52% et de 49%. Plus de 45% d’entre eux aurait même épinglé le raccourci vers la Wep App sur leur écran d’accueil.
Avec 2 millions d’utilisateurs réguliers, ce canal représente pour le Financial Time presque 20% du trafic global de son site (900.000 visiteurs par jour) et génère 12% de ses abonnements.
Cet exemple complète bien l’étude d'AT Internet et confirme à sa manière la conclusion de l'étude française : « l’enjeu aujourd’hui, pour tous les sites web, est de proposer des formats de contenu adaptés aux terminaux mobiles, sous peine de perdre une partie de leur audience ».
Sources : Etude AT Internet, The Guardian,
Et vous ?
En tant que développeurs Web, comment gérez-vous cette « appification d'Internet » ?
"L'appification du Web" s'accélère
D'après AT Internet le trafic des sites s'essoufflerait au profit de celui des applications mobiles
"L'appification du Web" s'accélère
D'après AT Internet le trafic des sites s'essoufflerait au profit de celui des applications mobiles
Le , par Gordon Fowler
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !