Anna Lewis fait partie de l’équipe de FogCreek Software, une société américaine de développement logiciel. Elle vient de publier un billet sur le blog de l’entreprise sur un sujet intéressant : les femmes et l’informatique.
L’informatique demeure un secteur majoritairement masculin, que ce soit aux Etats-Unis, en France ou dans la plupart des autres pays. Les femmes achètent pourtant autant de smartphones, de tablettes, d’ordinateurs que les hommes. Elles sont plus présentes sur les réseaux sociaux mais quasi-absentes du domaine de l’informatique notamment dans le développement.
Certains seront peut-être étonnés mais le monde de l’informatique n’a pas tout le temps été dominé par les hommes. Les femmes ont commencé à affluer dans ce domaine dans les années 1960.
Si on remonte encore plus loin, on peut voir que beaucoup de femmes ont écrit l’Histoire de l’informatique. A l’image de Ada Lovelace par exemple. Une femme née à Londres en 1815 et qui a marqué la préhistoire de l’informatique. Elle a été le bras-droit de Charles Babbage et a décrit précisément sa machine analytique dont les principaux concepts sont à l’origine des machines informatiques créées plus tard.
Grace Hopper aussi a un joli tableau de chasse. Née en 1906, elle a travaillé sur les Harvard Mark I, II et III, les premiers ordinateurs du monde. C’est aussi elle qui est à l’origine de l’expression « bug ».
Susan Kare, née en 1954, a occupé des postes hauts placés au sein de grandes entreprises comme Apple, et a aussi travaillé sur les interfaces graphiques des systèmes d’exploitation développés par Apple et NeXT.
Au début des années 1980, les femmes se sont engagées nombreuses dans les études d’informatique.
En 1987, aux Etats-Unis, 42% des développeurs de logiciels étaient des femmes et 34% des analystes de systèmes l’étaient aussi.
Un taux qui a chuté puisque les femmes ont commencé à se désintéresser du monde de l’informatique à partir de 1984, d’après Anna Lewis. Entre cette année et 2006, le nombre de femmes qui se spécialisent en informatique chute de 37% à 20%. La part des femmes progresse dans tous les secteurs sauf celui de l’informatique.
Pourquoi un tel désintérêt ?
Anna Lewis l’explique par « l’augmentation des ordinateurs personnels qui a conduit la culture informatique à être associée au sexe masculin. Les femmes ont trouvé la science informatique beaucoup moins réceptive professionnellement qu’elle ne l’était à ses débuts ». Les conditions de travail aussi peut-être, les horaires des métiers liés aux technologies de l’information et de la communication étant surchargés.
Quoiqu’il en soit, il existe aujourd’hui des femmes qui jouent un rôle important dans ce domaine et qui occupent des postes très importants. C’est le cas de Mitchell Baker, Présidente de la Fondation Mozilla à l’origine du navigateur Firefox, utilisé par des centaines de millions d’internautes dans le monde. Carly Fiorina a été à la tête de la société Hewlett-Packard entre 1999 et 2005. Marissa Mayer est aussi employée chez Google depuis 1999 et occupe le poste de Vice-présidente Produits de recherche et services aux utilisateurs. Patricia Russo a aussi été la fondatrice de Lucent et PDG d’Alcatel-Lucent jusqu’en 2008.
Elles sont minoritaires, certes, mais existent tout de même.
Leah Hanson, de l’Université Johns Hopkins du Maryland, interrogée par Anna Lewis, avance une piste d’explication : « Honnêtement, quand vous entendez la phrase ‘les meilleurs développeurs du monde’, vous voyez un homme. Et pour les femmes, cela peut paraître complètement aliénant ».
Leah Hanson est la seule femme de l'équipe Technique de FogCreek.
« Girls Go Geek… Again! » de Anna Lewis
Et vous ?
Pourquoi y a-t-il eu, d’après vous, de moins en moins de femmes dans l’informatique depuis le milieu des années 80 ?
L’image masculine de l’informatique nuit-elle à l’attractivité du secteur ?
Que proposeriez-vous pour ré-équilibrer les choses ?
"En 1987, 42% des développeurs étaient des femmes"
Une professionnelle de l'IT se demande ce qui s'est passé depuis
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Le , par Sarah Mendès
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