Le sous-traitant informatique Foxconn continue de faire parler de lui. Ce géant taïwanais, qui emploie plus de 1.2 millions de collaborateurs, assemble les produits de grands noms de l’électronique à l’instar de Apple, HP, Nintendo, Sony, Microsoft ou encore Amazon.
Une vague de suicides à répétition avait placé Foxconn sous le feu des projecteurs en 2010 et 3 employés ont trouvé la mort en juin dernier dans une explosion à l’usine de Chengdu.
Foxconn a vu sa réputation s’écrouler aux Etats-Unis le 6 janvier dernier suite à la retransmission d’une partie du texte « Agonie et extase de Steve Jobs » de l’acteur Mike Daisey diffusée dans l’émission de radio « This American Life ».
Ce spécialiste du monologue avait alors été très critique envers Foxconn mettant en lumière les conditions exécrables de production des appareils électroniques dans les usines de Shenzen. Sa pièce, fondée sur des faits réels et d’autres fictifs, a immédiatement eu un impact majeur. De nombreux quotidiens, interloqués par ce texte, envoyèrent leurs journalistes spécialisés enquêter sur place.
Ce fut le cas du New York Times. Dans son édition du 25 janvier, le quotidien rapportait les mauvaises conditions de travail des employés de Foxconn.
Suite à cela, des appels au boycott d'Apple furent lancés et de nombreuses manifestations organisées devant les Apple Store en février dernier, poussant la marque à demander un audit et à adhérer à la Fair Labor Association (organisation visant à l’amélioration des conditions de travail des usines dans le monde entier).
Détournement parodique d'une publicité d'Apple par Greenpeace Switzerland sous cc qui traduit une certaine défiance vis à vis de la marque
Foxconn avait alors promis des améliorations tout en déplorant de fausses accusations.
Mais l'entreprise refait la Une des médias aujourd’hui suite aux conclusions établies par une ONG de défense des droits des travailleurs basée à Hong Kong, le China Labour Bulletin.
Celle-ci estime que rien n’a véritablement changé et que les conditions de travail des salariés de la firme sont toujours aussi mauvaises et inquiétantes.
Geoffrey Crothall, porte-parole de l’ONG, dénonce des horaires extensibles, un management qui frôle le harcèlement et des pratiques dangereuses dans certaines usines. « Tout cela existe encore. Je ne pense pas qu’il y ait eu des améliorations au cours des derniers mois. Je ne pense pas que Foxconn ait vraiment changé quoi que ce soit », a-t-il déclaré à l’agence de presse Reuters.
De son côté, Apple vient de publier son rapport mensuel sur le temps de travail des ouvriers travaillant pour ses fournisseurs. Le rapport s'appuie sur 110 usines et prend en compte 500 000 employés. Pour la firme, 89% de ces ouvriers sont en conformité avec les règles définies par les entreprises. A savoir un maximum de 60 heures par semaine.
Apple admet cependant que 16% de ces ouvriers effectuent des semaines de plus de 60 heures. La durée moyenne pour les ouvriers employés par ses sous-traitants est estimée quant à elle à 48 heures par semaine. Et de reconnaître officiellement que des efforts doivent continuer à être accomplis. Un progrès ou un moindre mal selon le point de vue où l'on se placera.
Ironiquement, le grand concurrent d'Apple, le coréen Samsung, réfléchit lui sérieusement à implanter des moyens de production sur le sol Américain. Un moyen de progresser encore plus sur un marché où les clients ne sont pas insensibles au « patriotisme économique ».
Téléchargez la pièce complète de Mike Daisey, "Agonie et extase de Steve Jobs"
Source : Reuters, The New York Times, Apple
Et vous ?
Pensez-vous vraiment que les conditions de travail des employés de Foxconn changeront un jour ?
Pensez-vous qu'un appel au boycott des produits d'Apple va être relancé ?
Les conditions de travail chez Foxconn toujours aussi mauvaises
D'après une ONG, un concurrent d'Apple pourrait en profiter
Les conditions de travail chez Foxconn toujours aussi mauvaises
D'après une ONG, un concurrent d'Apple pourrait en profiter
Le , par Sarah Mendès
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !