Voila une étude qui va à l’encontre de bien des idées reçues. Pour KPMG Facebook, LinkedIn, Viadeo et autres Twitters ne sont pas les ennemis du travail bien fait.
Au contraire, d’après le cabinet de consulting et d’audit, il y aurait une contradiction à vouloir utiliser ces sites à des fins marketing et les interdire en interne. Pire, bloquer l’accès à ces applications risquerait de créer une frustration.
Dans les faits ce blocage se révélerait de plus inutile puisque « un tiers des collaborateurs passe outre cette interdiction et contourne les protocoles de sécurité de leur propre ordinateur » ce qui n’est pas sans risque pour la sécurité informatique. Les entreprises qui restreignent les connexions aux réseaux sociaux s’engageraient donc « dans une bataille perdue d’avance ».
D’après KPMG, il faudrait d’ailleurs tourner le problème dans l’autre sens. L’accès aux réseaux sociaux aurait en effet des conséquences très positives sur la motivation des salariés et leur engagement au sein de l’entreprise. « Le niveau de satisfaction au travail des employés interrogés est plus élevé dans les entreprises qui autorisent l’accès aux réseaux sociaux (63 %), qu’au sein des entreprises qui en restreignent l’accès (41 % de taux de satisfaction) ». L’idéal serait donc de mettre en place une politique de sécurité pour régir l’utilisation des réseaux sociaux au travail. Mais en aucun cas de les interdire.
Mieux, avec une formation adaptée, les employés pourraient devenir des porte-parole efficaces et contribuer au développement commercial et à la valorisation de l’image de marque : « 57% des employés qui ont reçu une formation spécifique à l’usage des réseaux sociaux sont susceptibles de diffuser des messages positifs sur l’entreprise – contre seulement 36 % des employés qui n’ont pas reçu de formation ».
Plus de la moitié des entreprises proposent d'ailleurs déjà à leurs employés une formation pour les éduquer et les informer en vue d’une utilisation plus sûre et responsable. Mais si 57 % des cadres dirigeants savent que leur entreprise a mis en place une politique de sécurité dédiée aux réseaux sociaux, seuls 40 % des employés en sont informés.
Autres avantages de ces réseaux, pour Marie Guillemot, Associée, responsable du secteur Technologie Média Télécommunications de KPMG en France, ils « deviennent des environnements de plus en plus naturels et ouverts au sein de ces entreprises elles-mêmes, notamment comme alternative aux mails pour la communication interne ou le pilotage des projets ».
Au final, si l’utilisation des réseaux dans l’entreprise continue de susciter quelques craintes, les risques seraient largement compensés par ses avantages : partage des connaissances (88,8%), amélioration du bien-être au travail, entretien d’un réseau relationnel et gains de productivité.
Dans la colonne inconvénients, la sécurité informatique constitue le risque principal constaté par 49,2 % des personnes interrogées, suivie par la consommation de bande-passante pour 45,6 %, la baisse de productivité des employés liée à une perte de temps pour 35 %, la crainte de la diffusion des données sensibles pour 22,1 % et enfin une image négative de l’entreprise pour 19 %.
Qu’on le veuille ou non, 70 % des entreprises dans le monde seraient déjà présentes sur les réseaux sociaux.
Curieusement, les pays développés seraient les plus réticents à les utiliser. A l’opposé, les marchés émergents seraient plus réceptifs à ces nouvelles technologies en raison notamment « de procédures informatiques moins contraignantes que celles des marchés matures et grâce à la baisse rapide des prix de l’accès à Internet et du matériel informatique ». Dans certains cas, les pays émergents préfèrent renoncer carrément à utiliser les systèmes de messagerie électronique existants, jugés peu efficaces ou peu fiables, au profit des réseaux sociaux qui permettraient « une communication plus rapide et plus cohérente ».
A titre d’exemple, les entreprises interrogées en Chine, en Inde et au Brésil sont en moyenne 30 % de plus que celles des marchés matures à utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir leur activité.
On s’en doute, cette étude n’est pas neutre pour KPMG qui voit là l’occasion de vendre du conseil puisque pour lui « ce leadership des pays émergents devrait conduire les entreprises françaises, pour rester compétitives, à poursuivre leurs innovations stratégiques de communication sur les médias sociaux et à insuffler une nouvelle dynamique à la collaboration au sein de leurs équipes ».
Mais, cette visée commerciale mise à part, cette étude a le mérite de ne pas tomber dans le travers habituel de la diabolisation (ou de l’adoration) des réseaux ni dans celui de la corrélation systématique entre temps de pause et perte de productivité.
Source : Intervention Radio de la responsable de l’étude
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Le , par Gordon Fowler
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