Mise à jour du 20/01/2012, par Hinault Romaric
La riposte des acteurs du Web et des internautes contre deux projets de loi du Senat et du Congrès américain, semble avoir refroidi les élus qui ne renoncent pas pour autant.
Soutenue par l’industrie du disque et du cinéma, la chambre des représentants américains a procédé à l’étude de deux nouveaux projets de loi SOPA et PIPA (PROTECT IP Act et Stop Online Piracy Ac) sur le « filtrage du web pour en contrôler les contenus illicites ».
Un jour après, environ 10 000 sites, dont Wikipedia, ont décidé de se mettre hors ligne pendant 24 heures ou de censurer symboliquement leurs contenus.
Des milliers d’utilisateurs ont pris d’assaut les réseaux sociaux Twitter, Facebook et Google + pour manifester leur mécontentement à travers Tweets, mises à jour des profils, etc. Pas moins de 7 millions d’internautes ont signé une pétition controversée de Google.
Ces manifestations semblent porter leur fruit et freiner les ardeurs de l’organisme, dont plusieurs élus ont déjà commencé à se désolidariser de ce projet de loi via des tweets et leur compte Facebook. « Merci pour tous les appels, e-mails et tweets. Je m’opposerai à SOPA et PIPA » écrit le sénateur démocrate de l’Oregon Jeff Merkley sur Twitter.
Bien plus, certains élus ayant participé à la rédaction de ces projets de loi ont commencé à retourner leur casquette. C’est le cas du sénateur républicain E. Grassley de l’Iowa et Marco Rubio qui ont retiré leur soutien aux projets qu’ils ont parrainés.
Néanmoins, la chambre des représentants ne cède pas pour autant et pourrait s’orienter vers une révision de cette loi pour protéger les entreprises américaines contre le piratage. On sera fixé mardi prochain après une séance de vote cruciale des élus.
Source : New York Times
Et vous ?
Pensez-vous que ce projet de loi pourra être voté ?
Censure d'Internet : Blackout pour Wikipedia
Et journée de cyber-mobilisation pour les acteurs majeurs de l'IT, dont Google et Mozilla
Une action d’envergure est actuellement en cours sur Internet et Wikipedia a décidé de se mettre hors ligne pendant 24h.
Pourquoi ?
Pour lutter contre un projet du Sénat et du Congrès américain, soutenu par l’industrie du disque et du cinéma, qui vise à instaurer une forme de filtrage du web pour, en résumé, en contrôler les contenus illicites.
SOPA et PIPA (PROTECT IP Act et Stop Online Piracy Act) sont les pendants outre-Atlantique des lois LOPSI et HADOPI en France.
Pour Google, ces lois seraient dangereuses et contre-productives. En instaurant « une censure », elles ralentiraient l’innovation IT et surtout elles ne mettraient pas fin au piratage. Ce que tend à confirmer d’ailleurs une simple extension de Firefox, MAFIAA, dont nous avons parlé ici même.
Cette position est également celle de Mozilla et de plus de 50 acteurs de l’IT comme WordPress qui a décidé, lui, de censurer symboliquement ses blogs.
Twitter, Facebook, LinkedIn, Yahoo !, AOL et eBay, parmi beaucoup d'autres, apportent également de manière plus discrète leur soutien au mouvement.
Bref, le Web américain va connaitre une journée de perturbations qui pourrait également toucher le reste du monde. Et qui pourrait s'étendre à la rue. Fait plutôt rare aux Etats-Unis, des manifestations sont en effet prévues à San Francisco, Seattle et New York.
Ces rassemblements seront-ils des succès ? Les internautes s’intéresseront-ils à ce sujet épineux ou regretteront-ils simplement de ne pas pouvoir faire leurs devoirs (comme le montre de nombreux Tweets relevés par le quotidien 20 Minutes) ?
Cette journée le dira.
Mais même en cas de succès, elle ne sera qu’une première manche dans la lutte contre SOPA et PIPA dont les soutiens sont bien décidés à la faire passer malgré ses très nombreuses oppositions et les menaces de boycotts qui se multiplient.
Côté français, les ayants-droit et les partisans des lois LOPSI et HADOPI regarderont aussi certainement avec beaucoup d’attention ce mouvement de cyber-militantisme.
Rappelons que dès 2006, le chanteur de Kyo avait par exemple publiquement appelé à des mesures similaires en France dans le cadre de « l’Internet civilisé » voulu par Nicolas Sarkozy. « Avec Internet on peut faire n'importe quoi. On peut empêcher ces sites d'être utilisables en France », avait alors déclaré Benoît Poher. Qui concluait : « ils le font bien en Chine ».
Sources :
Listes des entreprises s’opposant officiellement aux lois SOPA et PIPA : SOPA Strike et End Piracy, Not Liberty
Appels à manifester à New-York, à San Francisco et à Seattle
Appel de Google et son billet « Don’t Censor The web »
Appel de Mozilla
20 Minutes
Propos de Benoît Poher rappelés par le Parti Pirate
Et vous ?
Une telle mobilisation vous parait-elle possible en France sur un sujet qui touche à l’IT ?
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Le , par Gordon Fowler
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