La pilule Free Mobile reste en travers de la gorge d’un syndicat de France Telecom. Et pas qu’un peu.
D’après la CFE-CGC / UNSA, Xavier Niel prendrait les français « pour des cons », son service serait « financé par ses concurrents » et pire, son réseau ne serait pas activé mais reposerait uniquement sur celui d’Orange, contrairement aux accords passés avec l’ACERP.
Une injustice faite à Orange puisque « le profit moyen net après impôts des 3 opérateurs mobiles en place est de 8% du chiffre d’affaires. Sur une facture moyenne mensuelle mobile de 24 €, il reste donc à l’opérateur 1,92 € par mois et par abonné pour financer les investissements futurs et rémunérer les actionnaires ».
Orange investirait dans les réseaux là où Free ne ferait rien. « C’est ce que Xavier Niel appelle « presser le citron » ! Mais en l’occurrence, on peut se demander qui le presse ? », attaque le syndicat.
Pour la CFE-CGC/UNSA la réponse est clairement oui
Le syndicat s’insurge également contre les mobiles proposés par son concurrent. « Certains sont proposés [...] via un crédit renouvelable ou « revolving » (ces fameux crédits aux taux proches de l’usure qui génèrent tant de dossiers de surendettement) ». Ils seraient par ailleurs plus chers (de 14%) que la concurrence, où ils sont subventionnés. « Dans ces conditions, on peut offrir un crédit « gratuit », et sans doute commissionner l’apporteur d’affaire qui amène de nouveaux moutons à l’abattoir du crédit renouvelable », ironise l'organisation.
Pire, Free serait en train d’abattre le système social français avec son modèle ultra-libéral.
Un modèle où désimlocker son téléphone « obtenu via la subvention du précédent opérateur » est normal mais qui choque la CFE-CGC : « là encore, Free s’appuie sur le travail réalisé et financé par les acteurs en place ».
Un modèle qui repose également sur la délocalisation massive des centres d’appels vers le Maghreb. « Les 3 autres opérateurs seront obligés de délocaliser aussi. L’arrivée de Free mobile se soldera donc plus vraisemblablement sur une perte d’au moins 10 000 emplois, que par la création de ceux qu’il avait promis ». Délocalisation que ne font évidemment pas les « historiques »…
Le syndicat en conclut que « Free Mobile constitue une parfaite illustration de l’exploitation maximale du dogme néolibéral de la concurrence exacerbée […], l’expérience montre qu’un tel système conduit surtout à une destruction de valeur préjudiciable à l’ensemble de la société » aboutissant à des plans de licenciements massifs. Un argument identique, mot pour mot, à celui de l’éditorialiste Eric Zemmour, étiqueté à droite, et exposé sur M6 cette semaine.
Au final, le consommateur y gagnerait aujourd’hui, mais « les salariés ont perdu et demain les citoyens paieront ».
Le syndicat ne s’arrête pas là. Sur beaucoup de points, Free Mobile serait plus cher qu’Orange. « Tout client dont la consommation n’est pas exactement dans le profil de l’offre définie par Free mobile supportera des coûts supérieurs à ceux des opérateurs concurrents ». Notamment pour les appels vers l’Afrique du Nord.
Quant à Xavier Niel, le syndicat l’assimile à demi-mots à l’extrême droite. « Steve Jobs s’appuyait sur une réelle innovation produit, alors que Xavier Niel s’est contenté de déverser la haine et l’insulte, dans des proportions jamais vues jusqu’ici… sauf peut-être dans la bouche de certains politiques qui font campagne selon les mêmes procédés ».
A cause de lui, les personnels commerciaux des autres opérateurs « se [sont] fait insulter par les clients, dans les boutiques et au téléphone. Ce n’est pas le modèle de relation clients que nous défendons ! ».
Petite anecdote personnelle (une fois n’est pas coutume et je vous prie de m'en excuser par avance). Ayant appelé Orange, non pas pour partir, mais pour avoir des offres pour y rester, le conseiller en ligne m’a fait comprendre qu’ici on était sérieux, qu’on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes et que comparer Free et Orange (ou Sosh) n'était pas censé.
« Vous voulez dire que je ne suis pas une personne censée ? » ai-je poliment demandé pour ne pas mal interpréter ses propos. « Vous le prenez comme vous voulez », m’a-t-il répondu. « Mais vous vous rendez compte que vous m’insultez un peu quand même ? », soulignais-je. « Ecoutez Monsieur, je vous ai dit ce que j’en pensais. Maintenant vous le prenez comme vous voulez », conclut-il sèchement.
Comme quoi, aucun modèle n'est exempt de travers.
Source : CFE-CGC / UNSA France Telecom Orange
Et vous ?
Que pensez-vous de cet argumentaire : très juste, des points intéressants ou entièrement infondé ?
Xavier Niel a-t-il insulté la concurrence ?
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Free Mobile prendrait les français « pour des cons »
Et détruirait le modèle social, d'après un syndicat d'Orange
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Le , par Gordon Fowler
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