Après IDC, qui sait déjà pour sûr que Windows 8 sera un bide, un autre de ces oracles, ou plus exactement deux d’entre eux, viennent de publier une étude qui promet les pires difficultés au prochain OS de Microsoft. Pour une raison simple, celui-ci arriverait bien trop tard sur le marché des tablettes, nouvelles pierres angulaires de notre "ère post-PC" (sic).
Au delà du syndrome "boule de cristal" auquel nous n'adhérerons pas mais qui semble se généraliser dans ces rapports à plus de 400 dollars pièce, force est de constater que l’analyse du marché des deux auteurs de Forrester est intéressante.
Bien que récentes, les tablettes ont déjà connu plusieurs vagues de nouveaux entrants "après l'iPad, [il y eu celles] sous Android comme la Samsung Galaxy Tab, puis HP avec la désormais défunte tablette sous WebOS, et enfin BlackBerry avec son PlayBook".
Arriver sixième reste parfaitement possible, à condition bien sûr d’apprendre des erreurs commises par les autres, et surtout de proposer un produit de rupture.
Problème, pour nos deux analystes de Forrester, les autres acteurs ont aussi appris de leurs erreurs. "Ils ont parcouru un long chemin […] Apple, Samsung et d'autres ont déjà lancé des produits de seconde génération et ce sera probablement leur troisième génération quand Windows 8 arrivera".
Mais le plus gros problème de Microsoft sur ce marché pourrait bien venir d’ailleurs. Un produit dont on parle peu en Europe, et qui n’existait pas en septembre, est tout simplement en train d’envahir le marché.
La tablette d’Amazon (Kindle Fire)
Le Kindle Fire est doté d’un écran tactile de 7 pouces. Son OS est une variante assez fermée d’Android (version 2.3, complètement effacée sous une surcouche propriétaire), et l’intégration avec les services hébergés d’Amazon est très poussée.
La qualité de lecture est bonne sans être parfaite. Et les imperfections ne manquent pas (écran trop petit pour lire confortablement la presse, navigateur sur le modèle d’Opera Mini plutôt moyen, pas d’accès à l’Android Market mais uniquement à la galerie Android d’Amazon). En conclusion, le produit est bon, sans plus.
Mais il ne coûte que 199 $ (environ 150 €).
Résultat, le Kindle Fire a été la meilleure vente du Black Friday (lendemain de Thanksgiving, une des plus grosses journées pour les magasins, qui marque le coup d’envoi des achats de fin d’année). Amazon prévoit d’en écouler entre 3 et 5 millions sur 2011. IHS lui attribue 14 % du marché US et lui donne déjà la place de numéro 2 derrière l’intouchable iPad.
Le tout en à peine un mois de commercialisation.
Bref, si le Kindle Fire n’est pas un iPad Killer, il est clairement en train d’imposer de nouvelles règles et de nouveaux prix. "De redéfinir ce qu’est une tablette", résume Forrester.
Microsoft va donc à coup sûr regarder de très près ce changement soudain.
De là à deviner la pérennité de Windows 8, il y a un pas qu’il est impossible de franchir, ne serait-ce que parce que l'OS concerne un marché bien plus large que celui des seules tablettes.
Il n’en reste pas moins que ce succès surprise du Kindle Fire lance un nouveau défi à Windows 8. Un de plus pour Microsoft dans la mobilité.
Sources :
Forrester
IDC
Los Angeles Times (sur les ventes du Kindle Fire)
IHS
Et vous ? :
Pensez-vous qu’une tablette comme le Kindle Fire va redéfinir le marché ?
Quelles pourraient être les conséquences pour Windows 8 ?