SAP France vient d'enchaîner un 5ème trimestre de croissance consécutif (le 7ème pour SAP dans son ensmble). L'éditeur allemand enregistre même le meilleur troisième trimestre fiscal de toute son histoire.
Ces très bonnes performances ont été l'occasion pour Nicolas Sekkaki, Directeur Général de la branche française, de revenir sur les évolutions en cours et sur la crise qui s'annonce.
Depuis le rachat de Business Object, SAP ne cesse de le répéter : il n'est plus seulement un éditeur de solutions ERP. Il est multi-produit. Le rachat de Sybase a confirmé cette diversification en permettant à la société de proposer des solutions de mobilité et même des outils de développement en rapport avec les terminaux nomades.
Pour SAP, la diversification passe aussi par un nouveau mode de commercialisation : le SaaS (logiciel à la demande). Aujourd'hui, le Cloud est certainement un des plus grands défis qui attend l'éditeur, même si le mot est rarement prononcé dans les murs de l'entreprise allemande ou dans les couloirs du SAPPHIRE NOW où l'on a plus volontiers parlé de « On Demand » ou de « By Design » (pour la version hébergée de son ERP) que de « Cloud ».
Lors de ce point trimestriel, Nicolas Sekkaki a fait remarquer que l'offre de SAP était déjà consistante et commercialement prête.
Au delà de « SAP by Design » et de son « CRM On Demand », SAP possède six offres de type Cloud (Sales On-demand, BI Ondemand, Sourcing On-demand, Carbon Impact On-demand, Talent On-demand, Streamwork On-demand). Au troisième trimestre, SAP compte environ 35 clients français pour son ERP hébergé. Dans le monde ils sont 650 et devraient atteindre le millier à la fin de l'année. Pour l'avenir, l'éditeur vise les deux milliards de chiffres d'affaires dans le Cloud en 2015. Ce qui, formulé différemment, signifie que SAP compte sur les offres hébergées pour réaliser 20% de sa croissance d'ici cette date.
Nicolas Sekkaki, Photo Developpez.com
Mais aujourd'hui, chaque division produit est en charge de la déclinaison Cloud de son portefeuille, avec pour résultat un sentiment d'éparpillement chez certains observateurs. Pour y remédier, SAP France pourrait prochainement choisir de regrouper ces produits spécifiques en interne sous une seule et même direction. Le SaaS et les licences ne s'adressant pas aux mêmes profils de clients, ils demandent des compétences commerciales très différentes.
Pour l'instant rien n'est encore acté, mais Nicolas Sekkaki laisse entendre que cette ré-organisation pour accélérer le développement du Cloud de SAP pourrait avoir lieu début 2012.
Toujours dans cette optique d'une montée en puissance de cette offre, Nicolas Sekkaki promet également que d'autres produits de SAP seront bientôt disponibles en mode Cloud. Sans préciser pour autant lesquels ni quand.
La mutation est donc en cours. Une mutation qui pourrait se faire dans un contexte de crise.
Questionné par Developpez.com sur l'ambiance économique assez morose qui s'annonce, Nicolas Sekkaki se montre néanmoins confiant, sans pour autant tomber dans un optimisme démesuré.
« Nous sommes mieux préparés à une crise qu'en 2008 (NDR : lors du rachat de Business Object). Nous avons terminé notre mutation et nous sommes véritablement multi-produit. Trois ans plus tard, nous avons consolidé notre activité décisionnelle. C'est un marché plus fluide, où l'on peut gagner plus de parts marché, plus rapidement », explique-t-il.
Pour lui, la gamme SAP permet justement de répondre à une éventuelle récession « en optimisant les process des entreprises et en permettant un pilotage plus fin. Nos produits permettent d'accroitre l'efficacité, et la réactivité. C'est ce dont les entreprises ont besoins en temps de crise pour être meilleures que les autres et perdurer ».
SAP World Cloud par Mark Madsen
Autre motif de confiance, contrairement à la concurrence (comme Salesforce.com), SAP possède une gamme complète d'outils diversifiés qui permet de créer de nombreuses synergies. « Si vous offrez un outil qui permet d'augmenter les ventes des commerciaux, c'est très bien... mais que faîtes-vous si derrière vous n'avez pas de solutions pour consolider et analyser ces données et les rendre utiles pour piloter votre activité au jour le jour ? ».
Nicolas Sekkaki est d'autant plus optimiste que pour lui, les entreprises ont déjà fait le plus gros de leurs coupes budgétaires. Et l'IT n'en ferait plus partie. « En temps de crise, les entreprises optimisent leurs coûts en réduisant les transports, les voyages par exemple. Mais elles investissent plus dans les outils collaboratifs ou dans la vision-conférence », constate-t-il.
De là à dire que la crise pourrait être une aubaine pour SAP, il y a un pas que le Directeur Général ne franchit pas. « Nous restons très humbles face aux signes de l'économie. On investit pour l'avenir... mais après il faut aussi savoir s'adapter ».
Les bons trimestres et la trésorerie amassée (3 milliards de dollars pour SAP dans son ensemble) devraient pouvoir y aider.
Tous les résultats financiers de SAP sont détaillés sur cette page
Toutes les publications et les chiffres du Q3 2011
Source : Entretien Développez.com, 03/11/2011
SAP France enchaîne les bons trimestres financiers
Continue son virage vers le Cloud et se montre confiant pour 2012
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Le , par Gordon Fowler
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