Onze mois. C'est le temps qu'aura tenu Léo Apotheker à la tête de HP.
Il aura donc fallu moins d'un an au Board de HP pour revenir sur sa décision de confier l'avenir de la société à l'ex-dirigeant de SAP. Léo Apotheker avait été débauché pour remplacer Mark Hurd, l'ancien Président de HP reconnu pour ses compétences mais débarqué pour une histoire de mœurs en septembre 2010.
Immédiatement, Lawrence Ellison, le bouillant président fondateur de Oracle, avait qualifié cette décision de « pire ânerie depuis le choix du Conseil d'Apple de se séparer de Steve Jobs » il y a une dizaine d'années.
Trop content de l'opportunité, Ellison avait ensuite embauché son ami Mark Hurd pour gérer la nouvelle branche hardware-serveur de Oracle, héritée du rachat de Sun. Avec à la clef un procès avec HP dont les dirigeants faisaient valoir que Mark Hurd possédait une clause de confidentialité dans son contrat incompatible avec ce recrutement.
Pour ajouter de l'huile sur le feu, Larry Ellisson ne cachait pas son animosité envers Léo Apotheker. En cause une affaire de vol de fichiers clients d'Oracle par une filiale de SAP, « TomorrowNow » alors que Apotheker était encore aux commandes de la société. Dans cette affaire, l'éditeur allemand a finalement été condamné à verser une indemnité record de plus d'un milliard de dollars à Oracle (appel en cours).
C'est dans ce contexte particulièrement tendu, et avec un Board fortement critiqué après le départ de Mark Hurd (ce qui n'est pas sans rappeler celui de Yahoo!) que Léo Apotheker avait pris ses fonctions. Très vite, les analystes lui ont reproché son flou dans la définition des grandes lignes de sa stratégie pour HP et l'absence de feuille de route.
Le paroxysme des critiques a été atteint avec la fausse-vraie fin de WebOS et la récente annonce de l'abandon de la branche hardware grand public pour se recentrer sur le logiciel. Annonce suivie d'un démenti confus qui indiquait que HP allait faire un spin-off (entité à part) mais sans indiquer comment.
Ce manque de clarté aura été fatal à Léo Apotheker qui vient donc d'être remercié moins d'un an après son arrivée dans l'entreprise. Il est remplacé par Meg Whitman, ancienne dirigeante de e-Bay arrivée en janvier chez HP. Le Board est également remanié avec un nouveau président (Ray Lane).
Que vont signifier ces changements pour le hardware de HP ?
La question reste entière, car ni le communiqué de HP ni le premier mail de Meg Whitman n'abordent clairement ce sujet. Les observateurs notent même que la nouvelle PDG soutenait la décision de Léo Apotheker de se concentrer sur les logiciels et les solutions professionnelles, beaucoup plus profitables.
C'est donc son incapacité à communiquer clairement et non pas sa stratégie qui aurait eu raison d'un Léo Apotheker accusé d'ajouter de la confusion à l'incertitude.
Licencié de manière subite, le désormais ex-PDG de SAP et de HP pourra se réconforter avec son indemnité de départ. Le Wall Street Journal affirme qu'elle pourrait s'élever à 35 millions de dollars.
Source : Annonce de HP, Wall Street Journal
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Le nouveau PDG de HP débarqué
Après 11 mois de mandat, il empocherait 35 millions de dollars d'après le Wall Street Journal
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Le , par Gordon Fowler
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