L'entrepreneur Jerry Yang négocierait le rachat de Yahoo! (l'entreprise qu'il a cofondée en 1995) avec l'aide financière de groupes de capital-investissement, rapporte Reuters de sources proches du dossier.
L'entreprise en difficulté n'arrive pas à se relancer face à la compétition, ni à redresser la chute de la valeur de ses actions. Faute d'acheteur qui pourrait lui redonner un nouveau souffle, Yahoo! pourrait être rachetée par son cofondateur et retirée du marché boursier.
Pour la petite histoire, Jerry Yang est reconnu responsable du fiasco du conseil d'administration qu'il présidait il y a trois ans. Très attaché à son image de marque, il a repoussé en 2008 une offre généreuse d'achat d'actions à 33 $ par Microsoft (pour un total de 47 milliards de dollars).
Aujourd'hui, Yang doit collecter 20 milliards de dollars pour remettre la main sur son entreprise. Toujours selon Reuters, l'autre cofondateur David Filo aurait accepté de remettre à l'entreprise les 5,9 % d'actions qu’il détient, dans le cas où une sérieuse offre d'achat se présente.
Après le chinois Alibaba, DST et AOL, le nom de Microsoft est remonté en surface la semaine passée comme acheteur potentiel de Yahoo!, mais le « Chief Yahoo! » s'obstinerait encore une fois à mettre des bâtons dans les roues de Redmond.
Source : Reuters
Microsoft envisage de racheter Yahoo ?
La question fait débat au sein du Board de l’entreprise, selon Reuters
Mise à jour du 06/10/11
L’acquisition de Yahoo figurerait toujours dans les plans de Microsoft.
La société américaine de service sur internet qui ne parvient pas à relever la tête face à ses concurrents avait envisagé de se vendre au plus offrant juste quelques jours après le licenciement de son PDG (lire ci-avant).
La firme de Redmond qui avait déjà manifesté son intérêt pour Yahoo en 2008 en proposant de racheter la société pour 45 milliards de dollars (soit près de 12 milliards de plus que sa valeur boursière de l'époque) envisagerait de faire une offre pour Yahoo, éventuellement en association avec une autre société partenaire, rapporte Reuters via des sources proches du dossier. L’idée serait cependant à l’origine d’un désaccord au sein de l’entreprise.
Certains dirigeants de la firme considèrent qu’un investissement de plusieurs milliards de dollars devrait se porter sur une entreprise à fort potentiel de croissance, et non pas sur celle qui aurait ses meilleures années derrière elle. Par contre, les personnes supportant cet achat y trouvent un moyen de mettre AOL hors jeu.
Reuters affirme également que la course au rachat de Yahoo attirerait plusieurs autres entreprises. Selon le magazine, le fond d’investissements russe Digital Sky Technologies, et le portail Chinois Alibaba auraient fait des propositions d’achat.
Bloomberg, pour sa part, de sources anonymes également proches de cette affaire, affirme que Microsoft n’envisage même pas de faire une offre pour un rachat de Yahoo.
Affaire à suivre donc.
Source : Reuters, Bloomberg
L’ex-PDG de Yahoo! traite le Board de l’entreprise “d’attardés”
Elle perd les 10 millions de dollars de sa prime de départ
Mise à jour du 12/09/11
Même avant sa révocation par téléphone (lire ci-avant), Carol Bartz n'était pas réputée pour sa distinction ou la finesse de son langage.
Dans une interview au magazine Fortune, la désormais ex-PDG de Yahoo! est revenue sur son départ et sur les conditions dans lesquelles celui-ci s'est déroulé. Fidèle à sa réputation, l'ancienne dirigeante ne s'est pas privée de donner dans le « trash talking » comme disent les anglo-saxons.
« Ils [le Board de Yahoo!] m'ont bien enc..lée », déclare-t-elle à la très sérieuse publication économique américaine pour commencer. « Le Conseil d’Administration était si effrayé d'être élu pire CA du pays qu'ils ont essayé de montrer qu'ils n'étaient pas les attardés (NDR : "doofuses", mot vulgaire d'argot américain) qu'ils sont ».
Sur le fond, Carol Bartz explique qu'elle avait promis aux actionnaires un retour sur investissements à l'aube de 2012. Pour elle, le Board aurait donc tout simplement été trop impatient.
La vérité est certainement plus complexe. De nombreux observateurs du dossier expliquent en substance que l'ex-PDG s'était mise à dos les forces de vente et une bonne partie des cadres de Yahoo! à cause de ses méthodes de management trop brutales.
Des méthodes qui traduiraient la personnalité de Carol Bartz. Une Carol Bartz qui, par exemple, n'a pas hésité à lancer à Roy Bostock, le président du directoire, alors que celui-ci lui lisait la déclaration rédigée par un avocat pour lui signifier son licenciement : « Roy, pourquoi est-ce que vous n'avez pas les couilles de me le dire avec vos mots à vous ?!? ».
Conséquence de cette interview pour le moins musclée, Fortune croit savoir que la dirigeante ne touchera pas les 10 millions de dollars prévus pour sa prime de départ. Une source de la publication affirme en effet que son contrat incluait une clause de non-dénigrement.
Traiter le Board de « doofuses » est une violation claire et non discutable de cette disposition.
Que l'on aime ou pas son tempérament, on reconnaîtra au moins à Carol Bartz que sa liberté de parole n'a pas de prix (ou alors un bien supérieur à 10 millions de dollars).
Source : Fortune sur l'Interview et sur la clause de non-dénigrement
Et vous ?
Que vous inspirent ces déclarations de Carol Bartz : sympathie pour sa liberté d'expression ou antipathie pour son manque de modération ?
MAJ de Gordon Fowler
Yahoo! à vendre après le licenciement de sa PDG
D’après une source du Wall Street Journal interne à l'entreprise, mais à qui ?
Mise à jour du 08/09/11
Le Board de Yahoo! n'aurait pas simplement décidé de licencier la PDG de l'entreprise.
D'après une source du Wall Street Journal interne à l'entreprise, le conseil d'administration serait également sur le point de mettre en vente la société « au plus offrant » (« to the right bidder »).
Problème, qui voudrait acheter Yahoo! aujourd'hui ?
Son cœur de métier n'est pas clair. Sa stratégie récente de devenir producteur de contenus (avec par exemple le rachat envisagé de Hulu.com) est en cours et loin d'être achevée. Et son management (Board compris) est de plus en plus critiqué pour sa lenteur dans la prise de décision et pour son absence de vision.
Une vente passerait donc avant tout par le recrutement d'un dirigeant capable de remettre de l'ordre dans la maison Yahoo! et, comme le suggèrent certains dont J.P Morgan, par une réorganisation totale du Conseil d'Administration.
Ironie de l'histoire, il y a presque 3 ans (en février 2008 exactement) ce même Conseil d'Administration avait repoussé l'offre de Microsoft qui proposait alors presque 45 milliards de dollars pour le rachat du portail. Soit quasiment 12 milliards de plus que sa valeur boursière de l'époque.
Aujourd'hui, jeudi 8 septembre 2011, Yahoo! vaut très exactement 17,18 milliards de dollars.
Source : WSJ et Blog de l'analyste Om Malik
Et vous ?
D'après vous, quels sont aujourd'hui les cœurs de métier de l'entreprise et qu'y a-t-il à vendre dans Yahoo! ?
Quel(s) acheteur(s) pourrait être intéressé(s) ?
MAJ de Gordon Fowler
La PDG de Yahoo! licenciée par téléphone
Les marchés applaudissent
La PDG de Yahoo!, Carol Bartz, vient d’être licenciée de son poste par le Conseil d’Administration de la société américaine de services sur Internet.
La firme vient en effet d’annoncer dans un communiquer de presse une « réorganisation du leadership » de Yahoo! pour offrir la possibilité à la société « de tirer parti de sa direction, de ses biens commerciaux et de ses plateformes pour saisir les énormes opportunités de croissance sur lesquelles l’entreprise peut capitaliser ».
Carol Bartz avait été nommée à la tête de Yahoo en janvier 2009, avec pour principal objectif de redresser une société en perte de vitesse.
Dès sa prise de fonction, la PDG avait adopté plusieurs mesures drastiques pour réorganiser et relancer l’entreprise. Elle avait ainsi initié la réduction des effectifs et un partenariat stratégique avec Microsoft pour alimenter le moteur de recherche Yahoo! avec les résultats de Bing.
Ses actions n’ont pas permis à l’entreprise de relever la tête face à Google, indétrônable dans le domaine de la recherche sur internet, et à la montée en puissance de Facebook.
Carol Bartz
La fonction de PDG sera occupée temporairement par Tim Morse, actuel directeur financier, le temps que le Board retrouve un nouveau PDG.
Carol Bartz a confirmé son licenciement (depuis son iPad) en ajoutant un détail pour le moins surprenant. " Je suis très triste de vous informer que je viens d’être licencié par téléphone par le directeur du Conseil d’administration.", écrit-elle. "Ce fut un plaisir de travailler avec vous tous et je vous souhaite une bonne continuation. "
Après cette annonce, l’action de Yahoo! a bondi de 6 % (à 13,72 dollars), preuve que les marchés attendaient cette décision.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, l'action est retombée à 13,40 dollars, toujours en forte progression de plus de 3,65%.
Source : Yahoo