Steven Anthony Ballmer, 68 ans, est un homme d'affaires américain. Il a étudié les mathématiques et l'économie à l'Université Harvard, où il fait la connaissance d'un certain Bill Gates. Ballmer entre à la Stanford Graduate School of Business pour obtenir un MBA. Mais en 1980, Bill Gates le persuade d'abandonner ses études et de le rejoindre chez Microsoft, la société de logiciels qu'il a fondée en 1975 avec Paul Allen. Lorsque Ballmer a rejoint Microsoft, il n'aurait pas reçu la moindre action de la société. Mais aujourd'hui, la montée en flèche de ses actions Microsoft l'a rendu plus riche que le principal cofondateur de l'entreprise.
Le Bloomberg Billionaires Index indique que Ballmer est devenu la sixième personne la plus riche du monde, avec une valeur nette de 157 milliards de dollars. Il est désormais plus riche que de nombreux entrepreneurs technologiques bien connus, notamment Sergey Brin, cofondateur de Google, Larry Ellison, fondateur d'Oracle, et Michael Dell, PDG de Dell Technologies. C'est aussi la première fois que la valeur nette de Ballmer dépasse celle de Gates, et l'une des rares fois dans l'histoire où un employé est devenu plus riche que le fondateur d'une entreprise. Ballmer a gravi les échelons et a été PDG de Microsoft de 2000 à 2014.
Un rapport de Fortune ajoute que Ballmer est la seule personne dont la valeur nette est égale ou supérieure à 100 milliards de dollars à avoir gagné de l'argent en tant qu'employé plutôt qu'en tant que fondateur. Selon les analystes, Ballmer dépasse Bill Gates en matière de valeur nette pour deux raisons principales :
- quatre-vingt-dix pour cent de la fortune de Ballmer est constituée d'actions Microsoft. Ballmer serait resté le plus grand actionnaire individuel de Microsoft ;
- Bill Gates a diversifié son portefeuille par l'intermédiaire de Cascade Investment. Par conséquent, ses autres investissements n'ont pas produit les rendements que l'action Microsoft aurait procurés.
Selon Forbes, en 2014, Ballmer a quitté Microsoft avec une participation d'environ 4 % d'une valeur de 22,5 milliards de dollars. À l'époque, Ballmer a déclaré qu'il conservait ses actions à long terme. « J'aimerais détenir des actions Microsoft jusqu'à ce que je fasse un don à une œuvre de charité ou jusqu'à ma mort », avait-il déclaré au journal à l'époque. Les actions de Microsoft ont clôturé à un niveau record mardi et ont bondi de 22 % depuis janvier, grâce à ses investissements dans l'IA. En conséquence, Ballmer, dont 90 % de la fortune est constituée d'actions Microsoft, a vu sa valeur nette augmenter de façon spectaculaire.
Microsoft est l'un des plus grands bénéficiaires du boom de l'IA qui alimente les marchés, grâce à son investissement de plusieurs milliards de dollars dans la startup OpenAI. Après un premier investissement d'un milliard de dollars dans OpenAI en 2019, Microsoft a considérablement augmenté sa mise l'année dernière. Mais le montant de ce second investissement n'a pas été dévoilé. Certaines sources estiment ce montant à 10 milliards de dollars. L'autre grand bénéficiaire du boom de l'IA est Nvidia, dont les accélérateurs d'IA sont devenus les matériels informatiques les plus convoités par les entreprises spécialisées dans l'IA.
Bill Gates aurait diversifié son portefeuille au fil des ans en s'éloignant de l'entreprise qu'il a fondée, la moitié de ses avoirs étant désormais gérée par la société privée d'investissement Cascade Investment. Il détient une participation de 21 milliards de dollars dans la société de gestion des déchets Republic Services par l'intermédiaire de Cascade. Ses dons philanthropiques importants entrent aussi en ligne de compte. En 2023, Bill Gates et son ex-femme Melinda French Gates avaient fait don de 59,5 milliards de dollars à la Fondation Bill & Melinda Gates, devenant ainsi l'une des plus grandes fondations caritatives au monde.
En 2010, Gates a également créé Giving Pledge avec French Gates et l'investisseur Warren Buffett, et a promis de donner la plus grande partie de sa fortune de son vivant (tout comme d'autres milliardaires). Ballmer ne s'est pas engagé dans une philanthropie à grande échelle comme Bill Gates. Il a toutefois fait plusieurs dons à de grandes universités américaines, dont un fonds de 425 millions de dollars à l'université de l'Oregon. En outre, il a lancé USAFacts.org, une organisation à but non lucratif dont l'objectif est d'aider les gens à comprendre les revenus, les dépenses et l'impact sociétal du gouvernement américain.
Après avoir abandonné ses études à la Stanford Business School, Ballmer est devenu le 30e employé de Microsoft en 1980. Il n'avait pas reçu la moindre action à l'époque, mais comme Microsoft voulait se développer rapidement à l'époque, Bill Gates et son cofondateur, Paul Allen, ont accepté de donner à Ballmer 10 % de la croissance des bénéfices qu'il générait, en plus de son salaire annuel de 50 000 $. Cet accord s'est avéré déterminant pour la richesse future de Ballmer. Bientôt, Microsoft a connu une croissance si rapide que la part de 10 % accordée à Ballmer n'avait plus de sens sur le plan financier pour l'entreprise.
Lorsque Microsoft s'est réorganisée en société anonyme, Ballmer a négocié une part de 8 % pour lui-même en échange de l'abandon de son accord de participation aux bénéfices. En outre, Bill Gates et Paul Allen en ont conservé 84 % et les 8 % restants ont été réservés à d'autres employés. Selon Forbes, bien qu'Allen se soit opposé à l'octroi d'une participation aussi élevée à Ballmer, Bill Gates a déclaré que la part de 8 % de Ballmer pouvait être financée par une réduction de ses propres actions. Si, à l'époque, Gates a mis son propre argent en jeu pour Ballmer, les deux hommes se sont depuis éloignés l'un de l'autre.
« Microsoft était en quelque sorte ce qui nous liait vraiment. Nous avons commencé par être amis, puis nous nous sommes vraiment liés autour de Microsoft. Mais depuis mon départ, nous nous sommes un peu éloignés l'un de l'autre », a-t-il déclaré à Bloomberg Television en 2016. Le top 10 du classement comprend :
- Elon Musk, PDG de Tesla et de SpaceX : 252 milliards de dollars ;
- Jeff Bezos, cofondateur et ancien PDG d'Amazon : 219 milliards de dollars ;
- Mark Zuckerberg, cofondateur et PDG de Meta : 181 milliards de dollars ;
- Larry Page, cofondateur et ancien PDG de Google : 164 milliards de dollars ;
- Steve Ballmer, ancien PDG de Microsoft : 158 milliards de dollars ;
- Larry Ellison, cofondateur et ancien PDG d'Oracle : 158 milliards de dollars ;
- Bill Gates, cofondateur et ancien PDG de Microsoft : 158 milliards dollars ;
- Sergey Brin, cofondateur de Google : 155 milliards de dollars ;
- Michael Dell, fondateur et PDG de Dell Technologies : 119 milliards de dollars ;
- Jensen Huang, cofondateur et PDG de Nvidia : 113 milliards de dollars.
Outre Ballmer, la croissance de la fortune de Jensen Huang, cofondateur et PDG de Nvidia, attire aussi l'attention. Sa fortune a été dopée par la croissance exponentielle du coût de l'action Nvidia au cours des derniers. Sous l'impulsion de Huang, Nvidia est passé d'une simple société de GPU en une puissance dans le domaine de l'IA. Ses puces d'IA, optimisées pour les tâches telles que la formation et l'inférence des modèles de langage, ont fait bondir l'action à 135,58 dollars. Nvidia a dépassé Apple et Microsoft pour devenir l'entreprise valorisée au monde, avec une valeur boursière de plus de 3 300 milliards de dollars.
Toutefois, son ascension rapide et l'engouement général pour l'IA incitent à la prudence. De nombreux experts sont convaincus que le boom de l'IA va s'essouffler. Ils voient des similitudes avec l'ère des dotcoms et affirment que les capacités de l'IA générative sont surestimées. En clair, ils pensent que le résultat de la normalisation des valorisations des actions liées à l'IA après la folie spéculative risque d'être dévastateur à la fois pour les entreprises et pour les investisseurs qui investissent massivement dans la technologie sans aucun recul. En attendant, Microsoft et Nvidia bénéficient de l'engouement suscité par la technologie.
S'adressant à The Information, Todd Lohr, directeur de la société de conseil KPMG, s'est montré mitigé quant aux avantages des produits Copilot de Microsoft. Il a déclaré : « Word est correct, PowerPoint n'est pas particulièrement utile, à moins que vous ne l'entraîniez à suivre des instructions spécifiques, car il ne crée qu'un PowerPoint très basique. Excel n'est pas encore au point : il faut passer beaucoup de temps à faire de l'ingénierie d'invite pour qu'il fasse quelque chose pour vous, ce qui prend beaucoup plus de temps que d'écrire les formules Excel soi-même ». Les PC Copilot+ font également l'objet de critiques.
Michael Hartnett, stratège en investissement chez Bank of America, a aussi suggéré que l'IA pourrait être une bulle, la comparant au krach des dotcoms en 2000. Le PDG d'Amazon, Andy Jassy, a déclaré lors d'une conférence téléphonique sur les résultats en février que les revenus à court terme provenant de l'IA seront "relativement faibles". Et s'adressant au Daily Mail, Dom Couldwell, responsable de l'ingénierie de terrain chez DataStax, a déclaré que l'industrie se trouve toujours dans la phase "inconnue inconnue" de l'IA générative. Il a fait remarquer que l'IA générative fait l'objet d'un battage médiatique sans précédent.
Source : Bloomberg Billionaires Index
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