Il y a un peu plus de 10 mois que Musk a officiellement racheté Twitter. La plateforme de médias sociaux a ensuite été rebaptisée X et est aujourd'hui détenue par une entreprise du nom de X Corp. Dans les semaines et les mois qui ont suivi cette prise de contrôle tumultueuse, des milliers d'employés de Twitter inc. ont été licenciés par Musk. Il y a lieu de souligner que ces licenciements se sont déroulés dans un chaos total, allant jusqu'à faire perdre plusieurs annonceurs à la plateforme. On estime à environ 1 500 le nombre de personnes restées chez X sur les quelques 8 000 qui travaillaient à l'époque où le réseau social n'avait pas encore été racheté par Musk.
Depuis, ces anciens employés attendent les indemnités de licenciement qui leur ont été garanties par leur ancien ancien employeur. Mais selon un nouveau rapport de Bloomberg, l'attente pourrait bientôt prendre fin. Un avocat représentant près de 2 000 ex-employés affirme que X a finalement accepté de considérer les plaintes. La société chercherait à trouver un accord concernant la multitude de plaintes déposées, dont les frais d'enregistrement pour ce seul volume d'affaires pourraient s'élever à 3,5 millions de dollars. Le rapport indique que le média a obtenu la note de l'avocat auprès d'un ancien employé de Twitter licencié après l'arrivée de Musk.
« Après dix mois de pressions tous azimuts, nous avons réussi à amener Twitter à la table des négociations. Twitter souhaite entamer une médiation avec nous dans le cadre d'une tentative globale de règlement de toutes les plaintes que nous avons déposées », explique l'avocate Shannon Liss-Riordan dans un courrier adressé à ses clients. X Corp. se conformerait dans ce cas à une ordonnance de médiation précédemment émise tribunal. Selon le mémo cité par le rapport, des négociations privées avec un médiateur sont prévues pour les 1er et 2 décembre prochains. Un accord à l'amiable éviterait à X d'avoir à faire face à d'innombrables accusations.
Les allégations portées contre X vont de la violation de la loi californienne WARN (Worker Adjustment and Retraining Notification) qui exige qu'un préavis approprié soit donné pour un licenciement collectif prévu, à la discrimination en matière de licenciement, en passant par l'affirmation selon laquelle l'entreprise était redevable de 500 millions de dollars d'indemnités de départ contractuellement obligatoires qui n'avaient pas été payées. Naturellement, ces poursuites ont été suivies d'autres allégations selon lesquelles X ignorait les demandes d'arbitrage déposées par des employés qui tentaient d'obtenir leurs indemnités de licenciement et de régler d'autres plaintes.
L'accord de médiation intervient quelques semaines après que Liss-Riordan a intenté une action en justice contre X début juillet, accusant l'entreprise d'avoir refusé de payer pour l'arbitrage alors qu'elle avait déjà demandé à ses ex-employés de recourir à l'arbitrage plutôt qu'à la procédure judiciaire. « Twitter a refusé de s'engager dans une procédure d'arbitrage, bien qu'elle ait contraint les employés à arbitrer leurs plaintes », peut-on lire dans la plainte déposée auprès du tribunal de district des États-Unis pour le district nord de la Californie. Pour contraindre X à payer ces frais, Liss-Riordan a déposé plusieurs recours collectifs au nom d'anciens employés.
« Nous pensons que tous les employés qui travaillaient chez Twitter avant qu'Elon Musk ne rachète l'entreprise et qui ont perdu leur emploi ont droit à une indemnité de départ supplémentaire, et beaucoup d'entre eux ont également d'autres revendications juridiques », a déclaré le cabinet de Liss-Riordan. Les règles des services d'arbitrage et de médiation judiciaires exigent que l'employeur paie les frais d'arbitrage, mais selon Liss-Riordan, X a demandé le 2 juin que tous les frais d'arbitrage soient partagés à parts égales entre les parties. Le 28 juin, X auraient refusé de procéder à des arbitrages dans la plupart des États en dehors de la Californie.
L'entreprise aurait envoyé au bureau de Liss-Riordan une liste de 891 arbitrages auxquels elle refusait de participer. X ayant capitulé, l'arbitrage devrait commencer en décembre. Il est difficile de savoir où Musk et X vont trouver l'argent nécessaire pour payer les frais d'enregistrement, ou les règlements d'ailleurs, étant donné les pertes continues que X aurait subies depuis que Musk a pris les rênes de l'entreprise. Cependant, les choses pourraient se compliquer si Musk et X ne se décident pas rapidement à mettre un terme à tous leurs ennuis juridiques. Ces problèmes pourraient ralentir les efforts de Musk visant à rentabiliser le rachat du réseau social.
Liss-Riordan a déclaré dans un communiqué hier : « nous sommes très fiers de représenter près de 2 000 anciens employés de Twitter, dans des arbitrages individuels ainsi que dans plus d'une douzaine de recours collectifs devant les tribunaux ». X n'a pas répondu aux demandes de commentaires. Selon certaines sources, la réponse automatisée par courriel de X a été mise à jour à nouveau. Il y a d'abord eu l'emoji "caca", puis "nous vous recontacterons bientôt". Aujourd'hui, la réponse automatisée indique : « occupé pour l'instant, veuillez revenir plus tard ». Les autres employés de X sont probablement trop occupés pour consulter les courriels.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous de la décision de Musk de négocier finalement avec les plaignants ?
Selon vous, la médiation qui aura lieu en décembre portera-t-elle ses fruits ?
Ou assistera-t-on à un nouveau rebondissement comme l'on est habitué avec Musk ?
Que pensez-vous du projet de Musk de transformer X en une superapplication ? Réussira-t-il ?
Voir aussi
X n'a pas payé d'indemnités de départ. Plus de 2 200 anciens employés poursuivent l'ancien Twitter, les frais d'arbitrage s'élèvent à plus de 3 millions de dollars, sans compter les indemnités
Un juge américain refuse de rejeter une plainte accusant X de discrimination fondée sur l'âge dans les licenciements de 2022
Plus de 500 annonceurs ont interrompu leurs paiements sur Twitter depuis son rachat par Elon Musk, provoquant ainsi une baisse de 40 % des revenus publicitaires par rapport à l'année dernière