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Une nouvelle application de chat chez Amazon pourrait interdire l'usage de mots et expressions comme syndicat, esclavage,
Augmentation de salaire, toilettes, plantation

Le , par Patrick Ruiz

1.2KPARTAGES

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Amazon aurait l'intention d'ajouter un filtre de contenu à une application de messagerie interne en cours d'élaboration. L’objectif : interdire l’usage de mots ou d’expressions qui reflètent les conditions de travail de l'entreprise ou qui ont trait à l'organisation d'un syndicat. L’information est de l’ordre du plausible quand on sait que l’entreprise paie ses employés pour anéantir les efforts de syndicalisation.

Une fois le filtre en place, l'application devrait bloquer ou signaler les messages contenant des mots ou expressions tels que syndicat, travail forcé, grève, salaire décent, maître, esclave, injustice, éthique, diversité, équité, augmentation de salaire, etc. Une source au fait de la situation a déclaré que les cadres d'Amazon se sont réunis en novembre 2021 pour discuter de la création d'une plateforme de médias sociaux spécifiquement destinée aux employés. Dave Clark, responsable des activités mondiales de consommation d'Amazon, aurait suggéré que l'application offre une expérience sociale individuelle, comme l'application de rencontre Bumble, plutôt que de servir de grand centre social comme Facebook.

Elle permettrait aux employés de mettre en valeur le travail des autres en créant des messages considérés comme des cris de ralliement. Amazon intégrerait d'une manière ou d'une autre ces cris de ralliement dans son programme de "gamification" qui permet déjà aux employés de recevoir des étoiles et des badges virtuels pour leur productivité. Grosso modo, l’entreprise justifie la manœuvre par la nécessité de créer une communauté positive.


Les développements en cours sont de l’ordre du plausible, car Amazon va jusqu’à payer ses employés pour anéantir les efforts de syndicalisation. « The Offer » est le nom de la proposition de prime de démission que le géant du commerce en ligne fait à ses employés pour casser un effort de syndicalisation en début d’année dernière. L’entreprise ouvrait ainsi la porte aux tiers désireux d’aller à la quête d’un meilleur emploi sur le plan des conditions de travail. Elle leur avait donc fait la proposition de primes de démission d'au minimum 1 000 dollars. La manœuvre était destinée à saper le vote historique que ses employés avaient entamé pour s’ouvrir la porte à la syndicalisation. Elle visait à les empêcher d’y participer.


De plus, nombreuses sont les publications qui font état de ce que le géant du commerce en ligne fait usage de : logiciels de navigation, bracelets, caméras thermiques, caméras de sécurité, enregistrements. Chez Amazon, on se justifie en arguant qu’il s’agit de dispositifs destinés à encadrer la productivité des employés : « Les performances des employés sont mesurées et évaluées sur une longue période, car nous savons que divers facteurs peuvent avoir un impact sur la capacité à répondre aux attentes d'un jour ou d'une heure donnés. Nous soutenons les personnes qui ne sont pas performantes au niveau attendu grâce à un accompagnement spécifique pour les aider à s'améliorer. »

Les entrepôts d’Amazon sont automatisés et certains postes sont occupés par des robots. La société s’appuie sur un robot animé par une intelligence artificielle chargée du suivi de la productivité des employés. Ce dernier est même en mesure de générer de façon automatique les documents nécessaires au licenciement en cas de non-atteinte des objectifs. Ce seul motif a mené au licenciement de plus de 300 employés travaillant dans un des entrepôts de l’entreprise à Baltimore pendant la période allant d'août 2017 à septembre 2018.

Amazon a fait savoir que malgré le fait que le système soit en mesure de produire des documents de licenciement, l'accord d'un superviseur humain est obligatoire pour la décision finale. Dans ce cas, celle-ci est transmise à l'employé concerné par le superviseur humain. Quoi que la société puisse dire pour sa défense, ses mécanismes pour une productivité exigeante sont omniprésents dans bon nombre de ses domaines d’activité. À titre d’illustration, ses chauffeurs ont déclaré être tellement sous pression qu'ils ne prennent des pauses que devant les panneaux d'arrêt et qu'ils urinent dans des bouteilles dans les camions de livraison. Amazon intègre même des caméras connectées animées par une intelligence artificielle à ses vans de livraison pour surveiller les livreurs tout le long du parcours de livraison et ainsi connaître leur performance.

C’est une offre d’emploi mise en ligne par Amazon au cours de l’année dernière qui était venue révéler les raisons véritables de l’adoption de tous ces moyens technologiques par l’entreprise. À la recherche d’un « analyste en renseignement », elle stipulait que ce dernier a pour missions : d’espionner les efforts de syndicalisation des travailleurs et rendre compte de ses conclusions aux dirigeants de l’entreprise ; collecter des éléments pour le montage des actions en justice contre les groupes de travailleurs qui protestent contre Amazon ; etc. Des prérogatives difficiles à remplir si l’analyste ne s’appuie pas sur l’arsenal technologique évoqué.

Amazon avait fini par supprimer l’offre d’emploi en question affirmant qu’elle ne « décrivait pas de façon fidèle le poste à attribuer. » « L'offre d'emploi n'était pas une description précise du poste. C'était une erreur qui a été corrigée depuis », avait indiqué l’entreprise.

Et vous ?

Comment comparez-vous l’approche Amazon en matière de gestion des syndicats à celle en vigueur dans les entreprises pour lesquelles vous travaillez ?
Avez-vous le sentiment que les syndicats sont d’une certaine utilité dans le pays où vous travaillez ?

Voir aussi :

Amazon : un employé demande à son patron d'arrêter de vendre le système de reconnaissance faciale à la police évoquant des dérives
24 ouvriers d'Amazon soignés à l'hôpital après qu'un robot a déchiré accidentellement une bombe anti-ours, dans un entrepôt à News Jersey
Amazon révèle que plus de 10 000 employés travaillent sur Alexa ainsi que sur les appareils Echo qu'il alimente

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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 19/04/2022 à 14:59
Citation Envoyé par Bill Fassinou Voir le message

Pensez-vous que cela pourrait nuire aux employés comme le PDG d'Amazon le prétend ?
Ben tiens. Le gars ne va pas se tirer une balle dans le pied en disant le contraire. Quand on lis comment ces derniers sont traités dans les entrepôts par exemple, ils ont tout intérêt à se syndiquer s'ils veulent pouvoir négocier quoi que ce soit avec leur entreprise, étant donné que leurs jobs demandent peu de qualifications (c'est-à-dire que la boîte peut facilement trouver des personnes pour les remplacer).
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Avatar de calvaire
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 19/04/2022 à 16:34
Je ne comprends pas comment une tels chose a pu arriver dans le berceau du libéralisme.

Je suis content pour eux et j'espère que le phénomène prendra de l'ampleurs. Et qu'ils obtiendront du progrès social (pas que dans le salaire).
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 22/04/2022 à 16:52
Le PDG d'Amazon affirme que les travailleurs sont "mieux lotis" sans syndicat et que le taux d'accidents du travail de l'entreprise est "mal interprété"
Ca c'est selon la police.

Et selon les syndicats ?
2  1 
Avatar de virginieh
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 24/04/2022 à 12:38
Citation Envoyé par chrtophe Voir le message

Le droit du travail français est très protecteur du salarié.
T'inquiètes pas Macron est en train d'y remédier.
2  1 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 10/04/2022 à 22:49
Bonsoir,

Une nouvelle application de chat chez Amazon pourrait interdire l’usage de mots et expressions comme syndicat, esclavage augmentation de salaire, toilettes, plantation

Comment comparez-vous l’approche Amazon en matière de gestion des syndicats à celle en vigueur dans les entreprises pour lesquelles vous travaillez ?
C'est une politique totalement immonde

Avez-vous le sentiment que les syndicats sont d’une certaine utilité dans le pays où vous travaillez ?
Non ... En Belgique nos syndicats ont inventé la grève tournante . On fait le pied de grue devant un grand bâtiment durant 2h et après on change.

---

Concernant la politique d'Amazon. Tout est fait à contre courant dans ce mastodonte ... Création massive d'emplois précaire . Combien d'emplois en intérim pendant la crise du covid ? 300 k à 400 k ... Une fois la vague covid passé , tout ce beau monde est redevenu chômeur

C'est d'emploi perenne qu'on a besoin, pas d'emploi précaire et de "donner l'illusion de ". La Amazon renforce juste une escroquerie intellectuelle, pour faire croire qu'ils créent de l'emploi, alors qu'en fait non ^^ .

Tous les moyens sont bon pour décourager les salariers/travailleurs de se défendre.
0  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 22/04/2022 à 21:29
Bonsoir

Le PDG d'Amazon affirme que les travailleurs sont "mieux lotis" sans syndicat et que le taux d'accidents du travail de l'entreprise est "mal interprété" dans une lettre aux actionnaires

Quel est votre avis sur le sujet ?
Encore un cadre qui essaye de mettre la poussière sous le tapis. Disons le clairement, cela les faits bien chier. Les cadres ont peur de ne pas savoir tenir les négos ... En général dans ce genre de boite , les cadres aient à être des tout puissants que rien ne peut contre dire ... Bah non . Dommage pour eux.

Que pensez-vous des déclarations de Jassy sur la syndicalisation des employés ?
Qu'il en a peur .

Pensez-vous que cela pourrait nuire aux employés comme le PDG d'Amazon le prétend ?
Oui . Nuire aux employés "cadre" précisons ... la question est mal formulée

Quels sont les avantages potentiels pour les employés d'Amazon de se syndiquer ?
Hausse de salaire, instaurer de meilleurs conditions de travail, aller plus dans le sens des employés avec des avantages comme CE et autres ...
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Avatar de saminata
Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 23/04/2022 à 13:40
Je pensais que syndiquer était un droit pour tout le monde.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 23/04/2022 à 16:47
Je pensais que syndiquer était un droit pour tout le monde.
Cela va dépendre du pays ou tu te trouves.

Pour les états-unis :
Les États-Unis n'ont pas ratifié la Convention sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical de 1948 ni la Convention n° 98 sur le droit d'organisation et de négociation collective de 1949, toutes deux faisant partie des huit conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_...C3%89tats-Unis

Le droit du travail français est très protecteur du salarié.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 25/04/2022 à 6:48
T'inquiètes pas Macron est en train d'y remédier.
Ce n'était pas forcément une critique.
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Avatar de Jon Shannow
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 23/04/2024 à 13:27
Que son licenciement soit discriminatoire, pourquoi pas. Qu'Amazon n'en ait cure de ses salariés, rien de nouveau à l'horizon.

Par contre ce qui m'interpelle, c'est tous ces articles de personnes licenciées qui viennent ensuite dénigrées telle ou telle pratique de leur ancienne entreprise.
Ces personnes n'ont jamais rien fait tant qu'elles étaient dans l'entreprise, et si, en lieu et place d'être licenciées elles avaient été promues, elles n'auraient jamais rien dit.

Si les pratiques de l'entreprise les mettent dans de tels états, elles auraient du démissionner à l'époque, et lancer l'alerte une fois dehors. Venir baver en public sur l'entreprise qui vous à virer pour un motif sans rapport avec la bile que vous déverser, je trouve cela plutôt mesquin. Que cette personne vienne se plaindre du motif de licenciement, qu'elle trouve abusif, OK. Qu'elle se plaigne de la manière dont elle a été traitée avant son licenciement pour la pousser à la faute ou à la démission, OK. Qu'elle se plaigne d'une pratique honteuse de la société qu'elle a appliqué sans rien dire tant qu'elle était bien vue, c'est minable.
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