Mardi dernier, un grand jury fédéral à Spokane, Washington, a émis un acte d'accusation comportant 11 chefs d’accusation contre deux ressortissants chinois, qui travailleraient pour le bureau du renseignement de l'État chinois. Ils sont accusés d'avoir volé des secrets commerciaux et d'autres données précieuses à des entreprises du monde entier, y compris des entreprises américaines travaillant sur des traitements et des vaccins contre le COVID-19. D’après l’acte d’accusation, ces opérations durent depuis plus d’une décennie.
Li Xiaoyu 34 ans et Dong Jiazhi 33 ans, puisqu’il s’agit d’eux, sont deux anciens étudiants en ingénierie de piratage d'entreprises engagées dans la fabrication de haute technologie, le développement de produits pharmaceutiques et de logiciels de jeu. Les deux hommes seraient actifs dans ce domaine depuis 2009 et ce n’est qu’après qu’ils avaient compromis des ordinateurs sur le site de Hanford du ministère de l'Énergie, qui abrite une production nucléaire déclassée, qu’ils ont été découverts par le ministère de la Justice. Les procureurs allèguent également que les pirates ont volé des données liées à des programmes de satellites militaires, des réseaux sans fil militaires et des systèmes micro-ondes et laser de haute puissance à des entrepreneurs de la défense.
Cet acte d’accusation intervient quelques semaines à peine après que le FBI et la Sécurité intérieure ont averti que la Chine tentait activement de voler des données de recherche américaines liées à la pandémie de coronavirus. Les fichiers volés valent des centaines de millions de dollars et, dans certains cas, selon certains, les deux hommes ont tenté d'extorquer de l'argent à leurs victimes. Les deux hommes sont vus comme des pirates privés qui ont parfois reçu le soutien d'agents de renseignement chinois, dont un officier du ministère chinois de la Sécurité d'État (MSS).
Ils auraient volé des données militaires et fourni au gouvernement chinois les mots de passe d'un militant pour la démocratie à Hong Kong et d'un ancien manifestant de la place Tiananmen. C'est la première fois que les États-Unis accusent des pirates chinois présumés de travailler non seulement pour s'enrichir, mais aussi pour le compte du gouvernement chinois. Une chose que les procureurs ont qualifiée de menace mixte.
L'acte d'accusation n'indique pas si les prétendus piratages ont réussi à obtenir des recherches sur les vaccins. Il ne nomme pas non plus les entreprises prétendument piratées par le duo, mais la liste comprend des entreprises de Californie, du Maryland, de l'État de Washington, du Texas, de Virginie et du Massachusetts.
Comme on le sait, le gouvernement chinois a régulièrement nié avoir mené ou sponsorisé des piratages de réseaux étrangers à des fins d'espionnage économique, mais pour John C. Demers, chef de la Division de la sécurité nationale du ministère de la Justice, cela ne fait aucun doute. D’ailleurs, il a déclaré : « La Chine a maintenant pris sa place, aux côtés de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord, dans ce club honteux de nations qui offrent un havre de paix aux cybercriminels en échange de ce que ces criminels puissent travailler au profit de l'État, ici pour nourrir la soif insatiable du Parti communiste chinois pour la propriété intellectuelle durement gagnée des entreprises américaines et non chinoises, y compris la recherche sur le covid-19 ».
Les deux accusés encourent une peine de plus de 40 ans de prison, mais comme la Chine n'a pas de traité d'extradition avec les États-Unis, il est donc improbable de voir l'un ou l'autre des accusés apparaître dans une salle d'audience américaine.
Source : Acte d’accusation
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Le , par Jonathan
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