Dimanche dernier, Guillaume Poupard, le chef de l'agence nationale française de cybersécurité (ANSSI), a fait savoir qu’il n’y aura pas d'interdiction totale d'utiliser les équipements de Huawei dans le déploiement du réseau français de télécommunications 5G. « Ce que je peux dire, c'est qu'il n'y aura pas d'interdiction totale. Les opérateurs qui n’utilisent pas Huawei, nous les incitons à ne pas y aller, car c’est un peu le sens naturel des choses », tels ont été les propos avancés par Poupard ce dimanche.
Ces commentaires étaient le dernier développement de la controverse concernant Huawei, après que plusieurs pays occidentaux alliés des États-Unis aient interdit à la société d’être impliquée dans leurs réseaux 5G pour des raisons de sécurité. Il semblerait, d’après certaines sources, que la France cherche juste à garder Huawei hors du réseau mobile principal, car celui-ci traite des informations sensibles telles que les données personnelles des clients. Le risque d’espionnage par la société chinoise est donc très élevé à ce niveau et on pourrait comprendre cette décision.
Rappelons qu’en mars dernier, des sources laissaient entendre que la France autoriserait les opérateurs télécoms à utiliser une partie des équipements de Huawei, mais seulement pour les parties non sensibles du réseau, comme les antennes. Dans ses propos de dimanche dernier, Poupard n’a toujours pas précisé sur quels types d’équipements s’appliqueront ces restrictions.
Poupard a rajouté : « Pour ceux des opérateurs qui utilisent déjà des équipements de Huawei, nous délivrons des autorisations pour des durées qui varient entre trois et huit ans ». Il a également fait savoir qu’à partir de la semaine prochaine, les opérateurs qui n'auront pas reçu d'autorisation explicite d'utiliser les équipements Huawei pour le réseau 5G après le délai légal peuvent considérer cette non-réponse comme un rejet de leurs demandes.
Avec toutes ces mesures, certains pourraient penser qu’il s’agit d’un acharnement contre le géant chinois, mais Poupard a vite anticipé le coup. « Nous ne sommes pas dans du Huawei bashing, ni dans du racisme antichinois. Nous disons juste que le risque n’est pas le même avec des équipementiers européens qu’avec des non européens. Il ne faut pas se mentir ».
Source : Reuters
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Le , par Jonathan
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