Tandis que la situation sanitaire continue, les mesures de confinement se prolongent dans de nombreux pays. Une situation qui semble avoir un impact sur les projections des employés vis-à-vis de leur façon de travailler. En effet, si les sondages indiquaient que l’adoption en masse du télétravail était envisagée par bon nombre de salariés après la pandémie, de nouveaux sondages suggèrent que cette perspective pourrait s’essouffler peu à peu de l’esprit des salariés.
L’un d’eux a été réalisé par CNBC et Change Research et note que moins de 30 % des travailleurs aimeraient rester en télétravail après la pandémie. Notons que le sondage a été fait aux États-Unis. Voici les statistiques qui ont été partagées :
42% des personnes interrogées dans le pays déclarent travailler à domicile (un énorme bond comparé aux 9% qui disaient travailler entièrement à domicile avant la pandémie). Quelque 14% disent travailler à domicile plus qu'avant, tandis que 19% travaillent à domicile pour la première fois.
Une majorité de 58 % déclarent qu'ils travaillent toujours à l'extérieur de leur domicile.
Une fois l'économie rouverte, 24 % disent vouloir travailler entièrement ou plus de chez eux par rapport à la façon dont ils travaillaient auparavant, tandis que 55 % prévoient de retourner au bureau et 20 % ne sont pas sûrs.
Une augmentation de centaines de milliers, voire de millions, de personnes qui se tournent vers le travail à distance aurait des répercussions majeures sur l'ensemble de l'économie. Par exemple, si les entreprises décidaient d'économiser de l'argent en louant ou en achetant moins de bureaux commerciaux, car un plus grand pourcentage de leurs employés travaillent à domicile, cela pourrait se traduire par des centaines de millions de dollars de pertes pour l’écosystème de l’immobilier (constructeurs et autres).
Le confinement, source d’anxiété chez les salariés en télétravail
En France, une enquête suggère que le confinement crée une situation de détresse psychologique chez les salariés en télétravail. L’étude note qu’après quelques semaines de confinement et de télétravail, le bien-être psychologique des salariés s’est largement dégradé en perdant 10 points par rapport à 2016 (Enquête Eurofound 2016).
Près de la moitié des collaborateurs (44 %) présentent en effet anxiété et détresse psychologique. « Le confinement, tant dans le secteur privé que le public, engendre une surcharge de travail qui provoque une fatigue mentale et cognitive », pointe Jean-Pierre Brun, cofondateur d’Empreinte Humaine et expert conseil.
D’après cette enquête, si le télétravail n’est PAS un facteur de risque en lui-même, les conditions dans lesquelles il est exercé doivent être prises en compte. Ainsi, seulement 45 % des salariés peuvent s’isoler toute la journée pour travailler (dont 60 % dans leur salon). Le confinement dans un logement de moins de 40 m² est un facteur de risque important, avec 24,6 % des répondants qui sont dans une détresse sérieuse. Et contrairement à une idée reçue, les personnes confinées en couple (20 %) ou avec un enfant (22 %) vivent une détresse plus importante que les autres.
La motivation professionnelle est un autre point à surveiller, selon les experts : elle se serait détériorée pour 26 % des télétravailleurs depuis le début du confinement, un taux qui atteint les 50 % pour ceux qui se sentent en situation de détresse élevée. Cette détérioration est de plus grande ampleur chez les femmes (30%), les salariés d’Île-de-France (31 %) et pour les salariés confinés avec un ou plusieurs autres proches (32 %).
Il ne serait donc pas surprenant de voir les réponses varier tandis que le confinement se prolonge.
Un écart au niveau des revenus et de la productivité
Les données montrent également un écart important entre les niveaux de revenu dans la capacité de travailler à domicile. Parmi les personnes qui gagnent moins de 50 000 $ par an, seulement 24 % travaillent à la maison. Dans l'intervalle moyen, de 50 000 $ à 100 000 $, le nombre grimpe à 36 %, et pour ceux qui gagnent 100 000 $ ou plus, 46 % peuvent travailler à domicile.
Une forte majorité, 60 % des travailleurs déclarent être soit aussi productifs, soit encore plus productifs qu'ils ne travaillaient au bureau.
Concernant ce volet particulier, les professionnels de l'informatique sur Developpez.com ont proposé des astuces pour rester efficace, notamment :
- éliminer les sources de distraction : cela passe par la nécessité première de délimiter un espace de travail au sein de son domicile ; une espèce de sanctuaire inviolable optimisé pour la productivité : support pour ordinateur portable, clavier, chaise de bureau (qui favorise la position assise avec le buste droit), etc. Après, l’ensemble doit être maintenu dans un ordre et une propreté irréprochables, car un bureau propre et rangé est la marque d’un esprit qui est dans le même état et donc qui est capable de se concentrer.
- ne pas se surmener, prendre des pauses : déterminer le temps imparti pour effectuer un travail et à faire des pauses régulières après une durée définie. Par exemple, pour 25 minutes de travail, il est recommandé d’avoir 5 minutes de pauses. Cela permet d’évacuer le stress tout en restant concentré sur l’objectif à atteindre et le temps réservé pour le travail. Le temps de pause sera peut-être le moment de profiter de l’un des plus gros avantages de travailler à domicile : le lit n’est pas éloigné ; ça peut donc être l’occasion de s’adonner à un peu de méditation.
- s’organiser, bien définir ses priorités : ce n’est pas toujours chose facile, mais ce sont des habitudes dont la pratique vaut la chandelle. En effet, s’organiser présente plusieurs avantages allant du sentiment de contrôle à la réduction de celui de dépassement. En sus, c’est un moyen supplémentaire de s’extirper des distractions. Quelques points à passer en revue pour l’atteinte de ces objectifs d’organisation et de définition des priorités : planifier ses journées avant qu’elles ne débutent ; définir des objectifs journaliers et hebdomadaires ; faire des estimations raisonnables du temps requis pour chaque tâche ; réfléchir à l’avance aux personnes avec lesquelles on pourrait avoir besoin de collaborer ; programmer les réunions et les discussions en avance pour qu’elles aient lieu en temps voulu ; avoir un panorama clair de ses activités pour la journée, etc.
- maintenir une hygiène de vie de qualité : l’activité sportive doit venir en complément d’une alimentation de qualité : cela sous-entend boire de l’eau au lieu de soda, manger régulièrement et intégrer des légumes et hydrates de carbone dans le régime alimentaire. En sus, il est impératif pour le développeur en télétravail de bien dormir : avoir une quantité et une qualité suffisante de sommeil. S’appuyer sur des applications comme Flux pour l’adaptation de la luminosité de l’écran à l’heure de la journée.
- instaurer une routine et la respecter : vous aviez l’habitude de vous lever à 4 h du matin pour sortir du pyjama et vous attaquer à différents préparatifs (prendre un bain, se raser, s’habiller, avaler une tranche de pain, etc.) avant d’être prêt à prendre la route pour votre lieu de service à 5 h 30 ? Eh bien, le télétravail ne doit pas être un prétexte pour changer les habitudes. La différence fondamentale est que le trajet pour le lieu de service est désormais plus court.
Enfin, lorsqu'on leur a demandé comment ils passaient le temps qu'ils avaient économisé sur leur trajet, de nombreux répondants ont répondu qu'ils passaient du temps avec leur famille, leurs passe-temps ou tout simplement dormir. Cependant, 28 % ont déclaré que c'était l'occasion pour eux de travailler un peu plus. Voici les statistiques qui ont été communiquées :
- Passer du temps avec la famille : 47 %
- Se détendre : 44 %
- Dormir : 36 %
- Passer du temps sur des loisirs ou des divertissements : 33%
- Travailler plus : 28 %
Source : Rapport
Et vous ?
Que pensez-vous des tendances que ces sondages mettent en avant ? Sont-elles pertinentes ?
Que pensez-vous des arguments mis en avant en faveur du télétravail ?
Voyez-vous le télétravail s'imposer comme la norme après la crise de coronavirus ?
Pour quelles raisons aimeriez-vous (n'aimeriez-vous pas) rester en télétravail ? Votre avis a-t-il évolué au courant de la crise ou est-il le même depuis le début ?