Tout savoir sur Google Entreprise
Ses produits, son histoire, la confidentialité. Avec Laurent Lasserre, Directeur Commercial Google Entreprise France
On connait plus Google pour son moteur de recherche, pour Gmail, Chrome, Android ou encore pour les Google News. Mais Google c'est aussi une filiale spécialisée dans les services professionnels dont on parle moins : Google Entreprise.
Et pourtant, elle rencontre un succès croissant qui ne cesse de se confirmer.
Pour mieux comprendre ses offres, leurs spécificités par rapport à la concurrence et les raisons de sa très forte progression, Développez a réalisé un entretien avec Laurent Lasserre, Directeur Commercial Google Entreprise France.
Créateur de la filiale française, personne n'était mieux placé pour répondre à nos (nombreuses) questions. Voici ses réponses, qui ne manqueront pas d'intéresser les Décideurs IT - bien sûr - mais aussi les développeurs qui sont aussi très largement associés à l'évolution de ces solutions.
Pouvez-vous nous présenter Google Entreprise ?
Laurent Lasserre : Si on fait un rapide historique pour bien comprendre d'où nous venons, Google Entreprise a été créé en 2002 aux Etats-Unis (alors que Google Inc a été crée en 98). En août 2005, nous avons créé la division Entreprise en France. La Division Entreprise a été imaginée suite à la demande de grandes sociétés américaines qui sont venues nous voir et qui nous ont dit « vous avez un très bon algorithme de moteur de recherche, on aimerait pouvoir en bénéficier pour nos usages en interne, pour les intranets, ou pour nos sites Internet ». Google Search Appliance (GSA) a donc été notre première offre, et notre core business les premières années.
Quand avez-vous proposé les Google Apps ?
LL : En février 2007, nous avons lancé Google Apps Edition Premier, une suite d’outils de collaboration et de communication en ligne pour les entreprises. Nous étions très en avance sur le marché. Il y a 4 ans, donc, nous poussions déjà le Cloud Computing. Ce lancement mondial a donc eu lieu simultanément à Paris et à San Francisco. Notre premier grand client au niveau mondial a été Valeo avec 32.000 utilisateurs. C'était en avril 2008. Aujourd'hui, le produit s'appelle Google Apps for Business.
Quels autres produits proposez-vous aux entreprises ?
LL : Il y a tout d’abord le Search, avec Google Search Appliance, Google Site Search (qui n'est pas une appliance mais un moteur de recherche en mode Cloud ) et Google Commerce Search (le même mais dédié aux sites de commerce). Avec ce dernier service on indexe à distance l'ensemble du catalogue produits du site de e-commerce et nous mettons à sa disposition notre moteur de recherche pour pouvoir faire des classifications par produits, couleurs, prix, etc.
Nous avons racheté la société Postini, leader mondial en mode SaaS des solutions d'archivage d'e-mail, de sécurité et d'anti-spam, pour veiller à ce que les données et les utilisateurs soient protégés 24/24 et 7/7j.
Dans Google Apps for Business vous avez aujourd'hui en standard cet antivirus et cet anti-spam. C'est une solution très sécurisée. Mais sachant que Positini marche dans tous les environnements – nous avons des clients Lotus, Exchange ou Novell - nous vendons aussi Postini en « stand alone ».
A cela s’ajoute l’offre géolocalisation avec Google Earth et Google Maps pour les entreprises.
Pouvons-nous nous arrêter un instant sur l’offre Search. Proposez-vous des galeries ou des sites marchands clefs en main ou s'agit-il d'un moteur de recherche spécifique ?
LL : Nos clients sont des sociétés qui ont déjà un site. Nous proposons de mettre en place sur leur site internet un moteur de recherche performant et pertinent.
Il ne faut pas confondre avec avec Google Shopping, qui est un moteur vertical lancé en France en novembre 2010, qui permet aux internautes d’accéder à des millions de produits vendus en ligne en France. Mais cette activité ne fait pas partie de Google Entreprise (NDR : à ne pas confondre, également, Google propose un service de galeries marchandes clef en main - Boutiques.com - spécialisé dans les articles de mode mais qui n'est pas disponible en France).
Laurent Lasserre, Directeur Commercial
Google Entreprise France
Pouvez-vous nous préciser ce que sont concrètement Google Earth et Google Maps pour les entreprises ?
LL : En fait c'est la possibilité pour des sites, par exemple de e-commerce, d'utiliser la technologie Google Maps. Par exemple sur SFR, les gens peuvent acheter en ligne un portable et choisir de se le faire livrer ou d'aller le chercher dans une boutique. Dans ce cas, sur le site de SFR, Google Maps permet de trouver l'adresse de la boutique la plus proche, avec le chemin d'accès, en fonction de l'adresse du client. C'est vraiment utiliser Google Maps à des fins commerciales ou privées. Ce sont les mêmes fonctionnalités que sur la version gratuite, sauf que notre client va pouvoir l'intégrer à son site. On va lui apporter un support, des APIs, et il va pouvoir tuner tout ça beaucoup plus finement.
Aujourd'hui, combien de clients compte Google Entreprise ?
LL : Pour les Google Apps, nous avons 3 millions d'entreprises clientes dans le monde, toutes éditions confondues. Et 3.000 nouvelles par jour qui ouvrent un nom de domaine Google Apps. Ce sont des chiffres très importants. Sur la partie Positini, on a 40.000 entreprises clientes, soit 14 millions d'utilisateurs pour 1,5 à 2 milliards d'e-mails par jour. Quant à GSA, on a plus de 35.000 entreprises utilisatrices.
A quelle hauteur participez-vous au chiffre d'affaires global de Google, qui rappelons-le, repose principalement sur la publicité (Google AdWords et Google AdSense) ?
LL : Nous ne communiquons pas sur le chiffre d'affaires de Google Entreprise.
Google Enterprise est une des priorités pour Google et où nous investissons. Nous avons maintenant une équipe dédiée interfonctionnelle de plus de 1000 personnes travaillant sur nos produits d'entreprise, et ce nombre continue de croître.
Dans les Google Apps il y a des services gratuits bien-connus du grand public (Gmail, Docs, Picasa). Quels services supplémentaires proposez-vous aux professionnels dans les versions entreprises payantes ?
LL : Effectivement vous avez Gmail, vous avez Calendar (l'agenda), Google Site (création de sites Web, internet ou intranet), Google Docs (traitement de texte, tableur et présentation). Vous avez aussi un produit très intéressant qui s'appelle « Google Vidéo for Business » qui vous permet de mettre en place, de déployer et d'uploader des vidéos et de les partager. C'est une sorte de YouTube privé.
Dans les versions entreprises, vous avez - par utilisateur - 25 Go sur la messagerie. Nous nous engageons sur un taux de disponibilité de 99,9 %, et notre support est 24/24 7/7 (« follow the sun ») puisque nous avons un centre de support à Londres, un à Moutain View et un autre à Tokyo. Vous avez aussi l'offre Postini incluse (antivirus et antispam pour les mails entrants et sortants). Et vous avez évidemment les API d'intégration avec le système d'informations existant ainsi qu'une console d'administration.
Comment se passe la tarification de ces offres ?
LL : Les prix sont simples. C'est 40 euros par utilisateur et par an. Tout est compris. Au fur et à mesure, nous développons de nouveaux services sur cette plateforme. Et eux aussi sont aussi inclus dans le prix de départ que le client a payé.
En parlant de ces nouveaux services, le nombre d'applications des Google Apps a été multiplié par dix au quatrième trimestre 2010. Allez-vous continuer à en ajouter ?
LL : On ajoute, en continu, énormément d'applications. En 2010 par exemple, nous avons ajouté plus de 120 fonctionnalités. C'est une solution vraiment innovante, ouverte et qui évolue en permanence. Le client bénéficie de toutes ces innovations sans avoir à appliquer des patch, ou à débourser des frais supplémentaires.
Y a-t-il des offres spécifiques pour les PME, un secteurs de plus en plus ciblés par les éditeurs de solutions d'entreprise, et qui ont des bidgets IT peut-être moins importants ?
LL : Il existe une version gratuite pour les entreprises jusqu'à 50 utilisateurs. Parmi les nombreux bénéfices utilisateurs, les PME ont la possibilité de réduire et d’augmenter les services utilisés en fonction de leurs besoins tout en bénéficiant des dernières technologies disponibles. Elles peuvent ainsi à tout moment passer à la version payante des services offerts par Google Enterprise pour 40€ par utlisateur et par an.
Nous proposons également une offre gratuite de services Google Apps for Education, pour les lycées, collèges et Universités.
Vous venez de sortir un connecteur (issu du rachat de DocVerse) qui permet de connecter Microsoft Office avec les Google Docs. Deux questions : pourquoi choisir Google Docs au lieu des Office Web Apps (spécialement conçues, dit Microsoft, pour être complémentaires à Office) ?
LL : Dans nos entreprises clientes, près de 90 % des utilisateurs sont sur Google Docs. Mais il y a toujours les 10 % restants qui utilisent des applications très lourdes (comme des tableurs avec beaucoup de macros, par exemple pour le contrôle de gestion). C'est pour cela que nous avons sorti ce produit. Pour permettre à ces 10 % d'utilisateurs de continuer à utiliser leur Excel... Mais nous avons remarqué que dans les entreprises, ce qu’il y a dans les Google Docs est largement suffisant pour 9 employés sur 10.
Deuxième question par rapport à l'offre de Microsoft qui allie la version desktop de Office 2010 et la version Cloud, Office Web Apps. Qu'apporte une solution 100 % Cloud comme la votre ?
LL : Le premier avantage c'est d'accéder à l'information de n'importe où, avec un portable, un smartphone, une tablette, peu importe. « Anywhere, anydevice anytime ». On n'est pas dépendant d'un PC spécifique ou d'une connexion VPN. Nous voyons une montée en puissance des tablettes chez nos clients. Pour ce qu'ils font (envoyer quelques mails par jour, partager un tableau, etc.), ils n'ont pas besoin d'un PC avec des solutions « on premise » (NDR : installées sur site). Le 100 % Cloud répond mieux à ces besoins.
L'avantage du Cloud c'est aussi l'absence de patch ou de mise à jour à appliquer.
Nous mettons aussi l'accent très fort sur la sécurité des données. Souvent les applications dans le Cloud sont bien plus sécurisées que sur le poste de travail traditionnel. D'après les statistiques, 1 ordinateur portable sur 12 est perdu chaque année. Et 70 % des fuites d'informations viennent de l'interne et des employés (perte de clefs USB, copie de disques, etc).
Dès le départ, nous avons fait beaucoup d'investissements là dessus pour répondre aux préoccupations de nos clients. Aujourd'hui on est certifié SAS 70 niveau 2 – qui est un très haut niveau de certification.
Certes, mais une des grosses objections au Cloud Computing en général, et à Google en particulier, c'est la question de la confidentialité. Que pouvez-vous dire aux décideurs IT pour les rassurer et les convaincre de vous confier leurs données sensibles (comptabilité, fichiers clients, etc.) ?
LL : D'abord ce qu'il est important de dire, c'est que nous avons des engagements contractuels et des engagements techniques. Le client reste propriétaire de ses données. Nous ne sommes propriétaires de rien. On s'engage contractuellement au respect de la confidentialité de celles-ci.
Et on s'engage encore plus sur la scalabilité des solutions. Par exemple les E-mails sont répliqués plusieurs fois. Nous respectons également les normes européennes de confidentialité. De mémoire, cela s'appelle le Safe Harbour.
Et au delà des contrats, quelles sont les engagements et les solutions techniques que vous mettez en place pour garantir cette confidentialité ?
LL : En fait, la solution applicative repose sur l'infrastructure Google, soit quelques millions de serveurs répartis sur plusieurs data-centers, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis. Au sein de cette infrastructure - une des plus importantes au monde - il y a très peu de gens qui sont accrédités pour accéder aux centres de données. En plus de cela, nous avons un système de répartition qui fait que chaque e-mail est divisé et enregistré dans des centres de données différents . Donc même une personne qui voudrait aller dans un data-center et regarder un mail ne pourrait pas le lire.
Ce système de répartition fonctionne-t-il aussi pour les Google Docs ?
LL : Après vérification auprès du service technique, Google Docs repose sur une architecture hautement redondante.
Autre préoccupation des décideurs IT, le lieu de stockage de leurs données, notamment pour des questions de législation applicable. Une entreprise française sait-elle où sont stockées ses données dans les Google Apps (en France, en Europe ou un peu partout) ?
LL : Non. En revanche une entreprise Française peut demander aujourd'hui à avoir ses e-mails stockés en Europe. Mais en standard, pour des raisons évidentes de performance et de scalabilité d'une part, et de sécurité et de confidentialité des données d'autre part, ce n'est pas ce que l'on fait.
Pour les Docs, je ne suis pas sûr que cela soit possible. Mais, nous n'avons plus trop ces questions. On les a beaucoup eues il y a 2 ou 3 ans, mais franchement, ce n'est plus trop une préoccupation aujourd'hui. Ce sont des questions qui ont été mises sur la table par des sociétés qui voulaient freiner le marché.
Autre frein du 100 % Cloud, la dépendance à la connexion Internet. Vous aviez développé une technologie pour y palier (Google Gear), mais celle-ci a été abandonnée. Quelles sont aujourd'hui les possibilités de travail hors-ligne avec les Google Apps ?
LL : Que ce soit sur la messagerie ou sur les Google Docs on peut très bien travailler off-line. Ça marche très très bien. Nous avons résolu techniquement ce problème (avec Gear et avec les nouvelles fonctionnalités du HTML5 à l'avenir). Mais là encore, ces questions passent. Les utilisateurs sont de plus en plus connectés, que ce soit à l'hôtel, dans le TGV ou même sur certains vols aux Etats-Unis. C'est une question que nous n'avons pratiquement plus. L'Internet est devenu une commodité au même titre que l'électricité et l'eau en quelque sorte.
De l'autre coté de la chaîne, vous avez ouvert les Google Apps aux éditeurs et aux développeurs avec un Marketplace, sorte de galerie d'applications complémentaires. Qu'est-ce que cela change pour les développeurs ?
LL : C'est le même principe que l'Android Market mais pour les Google Apps. N'importe quel développeur, qu'il soit individuel ou que ce soit une société, peut développer une application spécifique qui va compléter et enrichir l'offre Google Apps et la poster sur le Marketplace.
Sachant qu'on peut développer ces apps sur le AppEngine (NDR : en Python et/ou en Java) qui est gratuit, les développeurs n'ont aucun coût en termes d'infrastructure, de serveur, etc. Même un tout petit développeur français peut donc accéder à la totalité des clients Google Apps dans le monde entier. L'effet de levier pour commercialiser ses produits est énorme.
La conséquence d'ailleurs, c'est que le Marketplace s'est beaucoup enrichi et diversifié. La galerie va de la comptabilité - finance aux CRM, en passant par le management de projet, la sécurité, ou les Worflow (NDR : lire par ailleurs « Les meilleures ventes 2010 du Marketplace »).
Auriez-vous un exemple de « Best Seller » pour illustrer ce virage en cours des Google Apps ?
LL : En France, on a une ou deux sociétés qui ont développé des choses très intéressantes. Je pense notamment à Run My Process, dont le PDG est Eric Mahé. Cette petite société du Sud de la France est classé numéro 4 du Marketplace au niveau mondial (NDR : son application permet d'intégrer des Worflow aux Google Apps).
Comment la sécurité des applications professionnelles soumises par des développeurs tiers est-elle assurée sur Google Apps Marketplace ?
LL : Pour pouvoir devenir revendeur sur la Marketplace, un certain nombres de vérifications sont effectuées pour s'assurer de la bonne réputation du vendeur.
Avez-vous une estimation du nombre d'applications proposées aujourd'hui sur cette galerie professionnelle et de la progression de ce chiffre ?
LL : Il y a plusieurs milliers d'applications disponibles. C'est un chiffre en constante évolution qui connait une très forte croissance. On retrouve à peu prêt la même courbe de progression que sur la galerie d'Android. Le taux d'adoption est également en constante progression puisque nous avons 3.000 nouveaux clients par jours. Pas 3.000 nouveaux utilisateurs. Mais 3.000 sociétés et nouveaux noms de domaine. C'est une courbe exponentielle.
Ces applications vous semblent-elles aller vers des solutions de plus en plus complexes, comme des CRM ou BI ?
LL : Ces applications complètent de plus en plus les Google Apps, qui est un socle. On va effectivement de plus en plus vers ce type de solutions complexes. Il y a déjà pas mal de CRM (comme eStreamDesk) ou d'ERP (comme MyERP.com). A terme, je ne serais pas étonné que tous les besoins de l'entreprise (la messagerie, l'agenda, partager des documents, collaborer en ligne, avoir un système de comptabilité, un système de gestion clients ou les RH) soient couverts par les Google Apps.
On peut arriver à une société avec un système d'information 100 % Cloud.
C'est ce catalogue complet et 100 % que vise à proposer les Google Apps dans le futur ?
LL : Pas simplement les Google Apps. Le marché d'une manière générale. C'est ce que l'on sent.
Google Apps ne va donc pas rester centré sur la messagerie ?
LL : Non. Et c'est vraiment une tendance de notre marché. On voit des sociétés qui émergent.
On connait bien Salesforce, mais il y a aussi Success Factors par exemple, une société danoise 100 % Cloud qui fait de la gestion de la performance et de la gestion de la stratégie. Ils travaillent beaucoup avec les RH. Leur offre explique comment déployer la stratégie de la société via ses employés. C'est une aide au management en quelque sorte. Chez Google, nous sommes très proches d'eux. D'ailleurs, ils ont développé plusieurs applications sur le Marketplace. C'est vraiment la société qui monte aujourd'hui et c'est le genre de solutions qui me font dire que nous pouvons arriver à des entreprises qui n'ont plus aucun serveur chez elles. Ni de PC d'ailleurs.
On peut très bien imaginer des employés – notamment les nomades – n'utilisant que des tablette et des smartphones. Moi personnellement, qui ne suis pas contrôleur de gestion, je pourrais très bien travailler chez Google sans PC. Je fais surtout du mail, je collabore sur des tableurs. Je pourrais très bien faire tout ça avec une simple tablette.
Des sociétés émergent, avec pour résultat une concurrence dans les applications Cloud de plus en plus virulente. Un analyste pense que Oracle pourrait par exemple racheter Saleforce. Microsoft lance également ce type de produits plus complexes. SAP en est au début de ses offres ERP on-line. Le marché semble aller vers une complexification de l'offre et une montée en gamme des solutions commercialisées en SaaS. En tant que précurseur, comment percevez-vous cette concurrence accrue ?
LL : Nous avons organisé en France, en septembre dernier, un événement que nous faisons chaque année où nous réunissons 300 DSI européens et où étaient présents par exemple Amazon (avec Amazon Web Services). Tous les gens qui poussent dans la direction du Cloud et le SaaS sont les bienvenues. C'est bon pour tout le monde. Amazon, c'est comme Google. Ce sont des sociétés exclusivement Internet qui sont nées dans le Cloud. Elles n'ont pas transféré une application qui existait on-premise vers le Cloud. Nos solutions ont vraiment été développées dans le Cloud et conçue dès le départ pour le Cloud.
Pour vous Microsoft c'est du faux Cloud ?
LL : La décision de Microsoft d’entrer dans le Cloud Computing renforce notre conviction que, à l'avenir, la véritable innovation se fera dans le cloud.
Cependant, il y a différentes formes de cloud et nous défendons clairement le Cloud public.
En tant qu'entreprise Internet, notre infrastructure est un avantage concurrentiel, et nous sommes bien placés pour réussir. Dans la prochaine génération d'entreprises Cloud, il y aura plus de la place pour beaucoup plus d'acteurs, dont certains que nous ne connaissons même pas aujourd'hui.
Le 1er décembre, Tom Rizzo, senior director des Microsoft Online Services, déclarait à la presse que Google était un « échec en entreprise, notamment parce qu'il utilise les données pour vendre de la publicité ». Quelle réflexion une telle accusation vous inspire-t-elle ?
LL : Nous avons une approche différente du marché. Tout le monde le sait, nous n'utilisons pas les données de nos clients pour vendre de la publicité. Il n'y a pas de publicité dans la version entreprise de Gmail. Jamais. Et en plus le marché le sait bien (NDR : cf. plus haut, capture d'écran de Gmail).
La seule vraie réponse à ces attaques, c'est notre forte croissance aussi bien sur les PME-PMI que dans les grands groupes. Cela montre que nos clients, notamment français, étaient en attente d'une offre alternative. Ces attaques et ce négativismes traduisent surtout une certaine crainte vis à vis de nos produits qui répondent à ces nouveaux besoins.
Quels sont vos objectifs pour 2011 ?
LL : 2010 a été une très belle année pour Google Entreprise. La France est le pays qui connait la croissance la plus rapide et la plus importante dans toute l'Europe.
En 2011, nous espérons continuer cette forte pénétration du marché français. Nous allons mettre une emphase très forte sur le marché des TPE, PME – PMI. Et aussi sur le marché du secteur public. Notre objectif est de devenir le leader en Europe. Aujourd'hui Google Entreprise est leader pour la croissance. Nous allons continuer sur cette lancée.
Tout savoir sur Google Entreprise
Ses produits, son histoire, la confidentialité. Avec le Directeur Commercial Google Entreprise France
Tout savoir sur Google Entreprise
Ses produits, son histoire, la confidentialité. Avec le Directeur Commercial Google Entreprise France
Le , par Gordon Fowler
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !