« Quand j'ai rejoint Google en 2001, je n'aurais jamais imaginé – même dans mes rêves les plus fous – que nous irions aussi loin, aussi vite ».
C'est par cette phrase, solennelle, que Eric Schmidt ouvre un billet qui annonce son départ de la présidence exécutive de Google.
Eric Schmidt quitte donc ses fonctions sur un très bon bilan (Android, Youtube, Chrome, Google Apps for Business, etc.). Google vient d'annoncer un quatrième trimestre fiscal record (clôturé en décembre) avec 8,44 milliards de dollars de chiffre d'affaires (+26 %) et 2,54 milliards de bénéfices.
Sur l'année 2010, le bénéfice net de Google est passé de 6,52 milliards en 2009 à plus de 8,5 milliards, soit une croissance de plus de 30 % à mettre à l'actif du désormais « ancien CEO » de Google.
Mais, comme tout dirigeant, Eric Schmidt a aussi connu des revers : Google Wave (dont les technologies sont néanmoins réintégrées aux autres produits de la société), la difficile percée dans les réseaux sociaux (avec l'échec de Google Buzz) ou la fuite de ses meilleurs employés vers Facebook. Autre bémol – pour certains - Eric Schmidt restera le PDG aux phrases provocantes sur la vie privée et la confidentialité (sur le mode du « nous allons savoir ce que vous voulez avant que vous ne le sachiez », ou « si vous vous souciez de la confidentialité des offres de Google, commencez par agir pour être irréprochable »).
Depuis 2001, Google était géré par un « triumvirat » composé de ses deux fondateurs (Larry Page et Sergey Brin) et de Eric Schmidt. Un mode de gouvernance qui ne conviendrait plus aujourd'hui à une société qui est passée de la start-up prometteuse à la multinationale leader incontestée des moteurs de recherche et de la publicité sur Internet.
« Google a grandi. Gérer les affaires est devenu plus compliqué. Larry, Sergey et moi avons discuté un long moment pour savoir comment nous allions simplifier notre structure de management et accélérer nos processus de décision. Pendant les vacances, nous avons décidé que le bon moment était venu d'apporter des changements ».
Eric Schmidt ne quittera pas pour autant Google. Il continuera à présider aux destinées du groupe, mais à un poste moins exposé : « nous continuerons à discuter les grandes décisions tous les trois. Mais nous avons aussi décidé de clarifier les rôles de chacun pour qu'il y ait des responsabilités clairement établies à la tête de la société ».
Larry Page devient Google’s Chief Executive Officer. Il prend en quelque sorte la succession temporaire de Eric Schmidt et sera chargé de la stratégie produits. Son but sera de « fusionner les visions technologiques et commerciales » de l'entreprise. Sergey Brin devient Co-Founder, et travaillera, lui, sur les nouveaux produits et l'innovation.
Quant à Eric Schmidt, « en tant que Executive Chairman, j'essayerai d'ajouter de la valeur partout où j'irai et où je le pourrai ». Comprendre, à l'extérieur (en réalisant des accords, des partenariats, ou du lobbying auprès des gouvernements) et en interne « en tant que conseiller de Larry et Sergey ».
Un nouveau PDG (CEO) devrait à moyen terme être recruté. Si on ne connait pas encore son profil, on sait néanmoins qu'il devra adhérer à la vision des membres du trio historique de dirigeants.
Une philosophie que Eric Schmidt résume en deux phrases : « le plus important de tout est notre croyance profonde dans le potentiel de la technologie à rendre le monde meilleur. Nous aimons Google – nos employés, nos produits - et plus encore, toutes les opportunités que nous avons d'améliorer la vie de millions de personnes ».
Source : Billet de Eric Schmidt et Résultats Trimestriels de Google
Google : Eric Shmidt quitte ses fonctions de CEO
Après un trimestre financier record, Google cherche à simplifier sa structure
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Le , par Gordon Fowler
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