La pénurie d'adresses IPv4, prévue pour l'an prochain, se confirme. Un calcul démontre que toutes les adresses IPv4 seront allouées d'ici fin février 2011. Depuis le dimanche 12 décembre, nous sommes même passés sous la barre des 100 millions d'adresses disponibles.
Bien loin des analyse alarmistes livrées jusqu'ici sur la situation, Era Erikson, senior Researcher pour l'éditeur de sécurité F-secure Lab, pense que cette pénurie cache d'autre enjeux, notamment économique
« Dans quelques années, nous nous moquerons de cette annonce, tout comme nous nous sommes moqués du bug du passage à l’an 2000. […] Ce n'est pas Armageddon. « Allouées » ne veut pas dire « utilisées ». Mais il est certain que les opérateurs qui achètent en ce moment les dernières adresses non allouées par l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority) espèrent gagner de l'argent en les revendant ou en les louant », écrit l'analyste. « Si la loi de l'offre et de la demande se maintient, et à moins que l'IPv6 ne prenne un envol soudain, les prix des adresses IPv4 vont probablement augmenter, et certains acteurs vont en profiter pour parier sur une forte hausse ».
Era Erikson estime également que l'évaluation des adresses non utilisées s'avère compliquée et que certains tiers ayant participé au développement d'IPv4 en détiendraient un nombre considérable, un nombre totalement inconnu. « Il est beaucoup plus intéressant de se demander combien d'espaces d'adressage IPv4 sont réellement utilisés, et pas seulement alloués. Cette quantité est beaucoup plus difficile à calculer, car il n'existe aucune autorité centrale comparable à l'IANA pour obtenir ces chiffres. Certains grands « dinosaures » qui ont été impliqués dans les premières étapes du développement de l'IPv4 possèdent un grand nombre d'adresses probablement inutilisées pour lesquelles il risque d'y avoir une forte demande ».
Era Erikson livre une deuxième analyse de cette pénurie, qui, En prenant pour exemple la récente affaire Wikileaks , estime que les conditions d'obtention d'une adresse dans le futur va devenir un enjeu éthique et politique de plus en plus important. « Obtenir une adresse IP qui offre une véritable liberté d'expression sera peut-être encore plus important pour ceux qui ont des choses impopulaires à dire. Il semble que les états totalitaires seront les seuls à offrir cette « petite commodité » à tout le monde excepté à leurs propres citoyens ».
Autrement dit, la liberté d'expression pourrait en partie passer sous la protection d'états totalitaires, qui oppriment leurs propres populations. « Il semble que Wikileaks lutte pour ne pas avoir à déménager ses serveurs vers l’Est, car une telle liberté à un prix, qui est mesuré en partie en termes éthiques, mais aussi sécuritaires. Et il n’est pas viable à long terme de dépendre des relations entre une partie de la communauté internationale et les états malveillants ».
Néanmoins Erikson se veut optimiste face à cette situation et conclut : « ne paniquez pas, mais gardez un œil sur la situation. Nous n'essayons pas de dire que l'épuisement des adresses IPv4 n'est pas un problème, et nous sommes certainement en faveur d'un développement durable, que cela prenne la forme de l'IPv6 ou d'une réforme de l'IPv4. Mais nous souhaiterions souligner que c'est juste une autre phase ou un problème chronique, et pas une crise aiguë pour l'IPv4 ».
Un avis qui a le mérite de trancher avec les analyses habituelles.
Source : Communiqué de presse
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En collaboration avec Gordon Fowler
La pénurie d'adresses IPv4 cacherait d'autres enjeux
Selon une analyse de F-secure, qui y voit surtout un facteur de spéculation
La pénurie d'adresses IPv4 cacherait d'autres enjeux
Selon une analyse de F-secure, qui y voit surtout un facteur de spéculation
Le , par Hinault Romaric
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