Les premières critiques sur Chrome OS ne sont pas bonnes. Parmi ces testeurs des premiers laptops équipés de l'OS de Google orienté Cloud, deux voix portent un peu plus que les autres.
Celle de Paul Buchheit, créateur de Gmail, et celle de Richard Stallman, le père du GNU.
La première constatation polémique, bien qu'elle aille dans le sens de la vision de Google d'un OS totalement intégré dans le Web, a choqué plus d'un testeur de la première heure. Chrome OS n'a tout simplement pas d'explorateur de disques durs. En tout cas rien d'équivalent à Windows Explorer ou à MacOS X Finder.
Google ne s'en cache pas. Il veut encourager les utilisateurs à tout mettre dans le « nuage ». Mais plusieurs observateurs pensent que ces utilisateurs ne sont pas prêts d'oublier aussitôt une habitude ancrée dans les mœurs. Autre critique, dans un monde rêvé, la connexion à Internet est parfaite et continue (la vision que ne cesse de marteler Google). Mais dans les faits, c'est encore loin d'être le cas, surtout avec l'Internet mobile.
Autre objection que Google balaye souvent d'un geste : le contrôle de ses données. L'emblématique Richard Stallman, le père du système GNU et le fondateur de la Freesoftware Foundation, met cependant en garde contre une perte de contrôle qu'il voit comme « totale ».
Dans une interview au Guardian, Stallman, qui n'a d'ailleurs jamais affiché que mépris pour Cloud, affirme que l'OS de Google est conçu « pour pousser les gens vers l'informatique de la négligence (careless computing) ».
Il va plus loin et qualifie même le Cloud de « pire que la stupidité », et rappelle qu'aux Etats-Unis, « Vous perdez tous vos droits si vous stockez vos fichiers sur la machine d'une entreprise au lieu de la votre ». En cas de litige, « la police se doit de présenter un mandat de perquisition pour vous soutirer vos données », ce qui n'est pas forcément le cas, selon Stallman, si les données sont stockées par une entreprise tiers (et dans le Cloud donc).
Stallman prévoit (et regrette) tout de même une percée de « l'informatique de la négligence », du Cloud et de Chrome OS. Il prédit en effet que le gouvernement américain va encourager une pratique qui lui permettra « de saisir [les données] sans présenter un mandat de perquisition ».
Quant à ses racines GNU/Linux, Stallman dénonce le fait que Chrome OS soit livré sans les applications usuelles et qu'il « décourage les utilisateurs à installer des application ». Une fermeture à l'opposée du choix, à la base du GNU traditionnel.
Une autre célébrité, moins controversée, annonce déjà de son côté l'heure du décès de Chrome OS et ce, alors même que l'OS doit sortir das quelques mois. Il s'agit de Paul Buchheit. Pour mémoire, l'homme est le créateur de la messagerie Gmail, du service publicitaire Google AdSense et, assez ironiquement, le créateur du slogan de Google de plus en plus controversé : « Don't be Evil ».
Buchheit, dans un message-court posté sur son compte FriendFeed (un Twitter-like co-développé par Buchheit lui-même et vendu depuis à Facebook) écrit tout simplement que « ChromeOS sera mort l'an prochain (ou fusionnera avec Android) ».
Une prédiction lancée sans argumentation ni autres précisions, mais qui vient en tout cas de quelqu'un qui connait bien la maison Google.
On attend à présent la contre-argumentation de Moutain View, dont on se doute qu'elle critiquera des caricatures injustes et renouvellera sa confiance dans un projet novateur soutenu par de nombreux acteurs du secteur.
Source : l'entrerien de Stallman avec The Guardian, le compte FriendFeed de Paul Buchheit
Et vous ?
Êtes-vous de l'avis de Richard Stallman sur les dangers du Cloud et de Chrome OS ?
Quel avenir prévoyez vous pour Chrome OS ? Une belle réussite, un échec retentissant ou une fusion avec Android (comme prédit par Paul Buchheit) ?
En collaboration avec Gordon Fowler
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Le , par Idelways
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